Alors que le Niger est en passe de devenir le pilier central de la stratégie militaire française au Sahel, Mohamed Bazoum s’est montré particulièrement offensif à l’égard d’Assimi Goïta. Bamako a protesté officiellement mais les autorités maliennes redoutant l’isolement ont appelé à unir les efforts contre le terrorisme.
Est-ce le début d’un bras de fer entre Mohamed Bazoum et Assimi Goïta ? Onze mois après la mise en place d’un régime militaire au Mali, et à peine deux mois après le second coup d’État mené par le colonel Goïta et ses alliés, le président du Niger a été particulièrement virulent à l’égard des nouvelles autorités de Bamako. « Il ne faut pas permettre que des militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être, et que des colonels deviennent des ministres et des chefs d’États. Qui va faire la guerre à leur place ? », a-t-il dénoncé le 9 juillet, depuis l’Élysée, lors d’une conférence de presse commune avec Emmanuel Macron.
« Ce serait facile qu’à chaque fois qu’une armée dans nos pays a des échecs sur le terrain, elle vienne prendre le pouvoir. C’est ce qui s’est passé par deux fois au Mali… Ce ne sont pas des choses acceptables et nous avons pris les mesures de sanctions prévues par les traités de la Cedeao », a continué le président nigérien.
Si le nom d’Assimi Goïta n’a pas été prononcé, la cible du courroux du Nigérien était sans doute possible le colonel qui a participé à la chute du président Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août dernier, avant de perpétrer un nouveau putsch, dix mois plus tard, contre le président de transition Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane. Une attaque directe qui intervient alors que Paris a annoncé la redéfinition en profondeur de sa stratégie militaire au Sahel, faisant du Niger le pivot de son futur disp