Pendant que Choguel Kokala Maiga était ministre de l’industrie et du commerce en 2005 sous l’ancien président de la République Amadou Toumani Touré, l’HUICOMA de Koulikoro a été bradée au groupe TOMOTA. Aujourd’hui, Premier ministre, Dr Choguel Kokala Maiga vient d’inviter Aliou Tomota, l’acquéreur de cette usine qui faisait la fierté des Maliens, à revoir la possibilité de relancer. C’était le 09 juillet dernier au cours d’une audience à la Primature.
Le Premier ministre Dr Choguel Kokala Maiga a rencontré Aliou Tomota, Président directeur général (PDG) du Groupe Tomota, pour parler de la réouverture de l’Huicoma de Koulikoro au grand bonheur de la population de Koulikoro en particulier et celle du Mali en général. Cette rencontre a eu lieu après sa visite à Koulikoro à l’occasion de la remise d’un bateau de sauvetage à la compagnie malienne de Navigation (COMANAV).
Soufflant dans la même trompette, le PDG du Groupe Tomota aussi a reconnu que la relance de cette unité industrielle est un impératif aujourd’hui, car dit-il, « un pays sans industrie est la pire chose qui puisse arriver à un Etat ».
Dr Choguel Kokalla Maïga et Aliou Tomota sont deux personnalités qui ne sont pas étrangères dans ce dossier de l’HUICOMA. Quand le gouvernement de la République du Mali vendait ce fleuron industriel au Groupe Tomota à la somme maudite de 9 milliards de nos francs, Dr Choguel Kokalla Maïga était le ministre en charge de l’industrie et du commerce. Cela va sans dire que le chef du gouvernement de Transition était au cœur du processus de bradage de cette usine qui faisait vivre des centaines de familles à Koulikoro, Kita et Koutiala. Tenez vous bien, pendant que l’Etat sous le président Amadou Toumani Touré vendait la société à Aliou TOMOTA, la valeur des produits que contenait l’usine était estimée à plus de 9 milliards. Un véritable bradage d’une société dont la réputation de ses produits dépassait les frontières maliennes. Les savons de Koulikoro, « géant Hippo, super Hippo » étaient recommandé par certains médecins pour soigner certaines maladies de la peau. Il est de même pour la qualité de l’huile, « Soleor », des Tourteaux pour l’aliment bétail etc. Cette période de prospérité ou d’âge d’or de l’Huicoma n’est plus que de mauvais souvenirs.
La fermeture de l’usine a eu des conséquences désastreuses. D’abord l’économie de Koulikoro tourne au ralenti. La mairie de Koulikoro seule recevait 60 millions de l’Huicoma. Beaucoup d’emplois informels liés à l’usine ont été détruits. Les travailleurs de l’HUICOMA ont été les premières victimes de cette fermeture avec un lot de décès par déception, le divorce, la dépression et l’extrême pauvreté. Une véritable tragédie ! De confidences provenant des prétoires, il nous revient que certains juges auraient même demandé la mutation pour quitter Koulikoro car leur quotidien était de prononcer les divorces. Les femmes et les enfants de ces travailleurs mis au chômage forcé se sont convertis dans l’extraction du sable pour joindre les deux bouts. La fermeture de l’usine est un grand péché sur la conscience du président Amadou Toumani Touré et son gouvernement dont Choguel Kokala Maiga, ministre de l’industrie et du commerce.
Choguel Kokala Maïga veut-il se « racheter » par la réouverture de l’usine ? Le Premier ministre a-t-il reçu des instructions fermes du Chef de l’Etat, Colonel Assimi Goïta allant dans ce sens ?
Le Premier ministre a donc l’occasion de soulager sa conscience en cherchant les voies et moyens pouvant permettre la relance de l’Huicoma. Et surtout le Président de la Transition un enfant de la cité de Meguetan où il a passé une partie importante de son enfance accorde une attention toute particulière aux questions de développement notamment la création d’emplois pour les jeunes.
L’audience accordée par le locataire de la Primature au PDG du Groupe Tomota pour la réouverture de l’Usine est un premier pas scruté à Koulikoro où les déclarations de Dr Choguel Kokalla Maïga et Aliou Tomota suscitent de débats houleux. Si certains travailleurs compressés de l’HUICOMA voient un réel espoir, d’autres ne retiennent que du populisme. Car, disent-ils, à l’usine, il ne reste qu’un tas de ferrailles inutilisables.
Il revient maintenant au Premier ministre et son hôte de convaincre les plus sceptiques. Et qu’il ne s’agit pas d’un autre bluff des autorités comme le redémarrage du Train qui fut brandi pour charmer les cheminots.