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Mali: les civils de plus en plus touchés par les engins explosifs
Publié le lundi 26 juillet 2021  |  RFI
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© Reuters par Joe Penney
Les forces françaises et maliennes ont repris lundi matin le contrôle des villes de Diabali et de Douentza
Militaires français près d"un pick-up détruit, à Diabali. Les forces françaises et maliennes ont repris lundi matin le contrôle des villes de Diabali et de Douentza, dans le centre du Mali, d"où les combattants islamistes ont disparu. /Photo prise le 21 janvier 2013
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Depuis le début du conflit en 2012, les engins explosifs improvisés (EEI) et les mines représentent une menace croissante au Mali. Pour les militaires, mais aussi pour les civils qui empruntent les mêmes routes ou pistes, minées sans distinction de cible. Une menace qui affecte le quotidien des populations dans le nord et le centre du Mali, en proie au conflit, et qui descend vers le sud.

Partie de foot improvisée pour Oumar, Boubacar et Soufi. La scène paraîtrait presque ordinaire dans la capitale malienne, si ce n’était pour les prothèses de jambe dont les trois Maliens sont équipés. « Nous avons sauté sur une mine, j’ai perdu ma jambe gauche », explique Oumar.

Depuis son accident, Oumar Coulibaly, militaire, s’est fixé pour mission de ramener les victimes d’engins explosifs vers les structures de soins. On y trouve de nombreux civils, dont Fatoumata Traoré. Dans un coin du Centre père Bernard Verspieren de Bamako, elle attend que sa prothèse soit ajustée. Elle aussi a perdu sa jambe alors qu’elle rendait visite à son frère à Gao dans le nord du pays. C’était en 2016.

« En venant de Gao, notre car est monté sur une mine qui l’a détruit. Certaines personnes sont mortes, moi, j'ai été blessée. Ma jambe a été coupée. Par la grâce de Dieu j’ai pu être soignée, on m’a mis une prothèse pour marcher. » À cette époque, elle n'avait pas conscience des dangers liés aux mines. « Mais maintenant, confie-t-elle, tout le monde a peur. »

Aujourd’hui, c’est Ibrahim Traoré qui s’occupe d’elle. Depuis ce centre de Bamako, l’orthoprothésiste reçoit régulièrement des civils, victimes d’engins explosifs. « Depuis le début de la crise sécuritaire, nous remarquons qu’il y a de plus en plus de civils qui sont victimes des mines. Ce sont des civils qui sont généralement touchés dans leurs activités quotidiennes. »

Des enfants particulièrement vulnérables

En plus de menacer leur vie, ces engins explosifs contraignent leurs moyens de subsistance, comme l’acheminement du bétail, de l’eau ou certaines activités commerçantes. Depuis fin 2017, l’augmentation des incidents liés aux engins explosifs improvisés a entraîné une hausse des victimes civiles.

Les enfants seraient particulièrement vulnérables, explique Luc Adam Sambou, coordinateur désarmement au Danish Refugee Council, qui a mis en place un programme d’accompagnement des victimes. « Les enfants sont particulièrement exposés au danger des engins explosifs posés sur les pistes, que ces enfants aussi empruntent pour des raisons de subsistance, aller par exemple mener le troupeau au pâturage, aller à la recherche du bois, de l’eau… »

Le jeune Boubacar, maillot de foot sur le dos et ballon au pied, a lui perdu sa jambe en quittant le marché. « Nous étions dans une voiture. À notre passage, nous avons été touchés par une mine. Je voulais devenir apprenti chauffeur. »

Parmi les civils, les personnes déplacées à cause du conflit sont les plus à risque. En 2020, le Service de l'action antimines des Nations unies (UNMAS) recensait 170 incidents liés aux engins explosifs. Parmi les ​​76 tués et 287 blessés, 49% étaient des civils. Et sur les six premiers mois de 2021, 54 personnes ont été tuées et 184 blessées par des engins explosifs, dont près d’un tiers de civils, selon l'ONU.
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