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Drame à Lafiabougou : Entre légitime défense et énième bavure policière
Publié le mardi 27 juillet 2021  |  le Temoin
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A chaque jour son lot de surprise désagréable au Mali. Moins de 48 heures après la tentative d’assassinat contre la personne de l‘actuel chef d’Etat, un autre drame est survenu dans la nuit du mercredi au jeudi 22 juillet 2021 aux environs de 1 heure du matin en commune IV du district de Bamako. Difficile de narrer avec exactitude les épisodes de cette morose histoire, au regard de la flopée de versions qui courent la rue. On se contenterait donc d’en relater la quintessence telle quel les communiqués de la direction générale de la police nationale et du procureur de la commune IV en ont fait l’économie. Ainsi, en patrouille nocturne dans la commune IV plus précisément à Lafiabougou, des éléments de la brigade anti-criminalité (BAC) se sont retrouvés dans une course-poursuite qui se conclura par deux accidents avant de déclencher la colère de jeunes émeutiers contre les bidasses du BAC. Lesquels, pour se défendre en attendant l’arrivée des renforts contactés , dit-on, ont été contraint de recourir à des tirs de sommation faisant malheureusement une victime civile en la personne du jeune Abdoulaye Keita alias «Thiam » mort par balle, puis sept autres blessés. De quoi susciter des vagues acerbes de déchaînements à Lafiabougou où une foule inconsolable s’y est pris à coups de barricades, de pneus incendiés, surtout que la version de la police nationale a été réfutée par certains témoins oculaires du drame qui parlent eux meurtre froid.
Alors bavure policière ou légitime défense ? Chacun y va de son commentaire. En tout cas, les évènements survenus à Sikasso et Kayes en mai 2020 – et même sur le troisième pont de Bamako au cours de cette même année ou la bavure policière a suscité des morts d’hommes – ne plaident guère en faveur de la police nationale dont le mode de recrutement est pointé du doigt pour diverses raisons. Néanmoins, les préjugés de probité et de clairvoyance du procureur Idrissa Touré, chargé de tirer au clair l’affaire, a pu rassurer les jeunes révoltés et continuer à l’apaisement, surtout que les éléments de la BAC impliqués dans cette funeste histoire ont été aussitôt mis en détention.

Même s’il serait malséant de préjuger sur ce drame sachant le degré d’incivisme dans notre pays , il faut également avoir le courage de dire que les course-poursuites de la police deviennent de plus en plus fréquentes et se terminent rarement sur une note positive. A chaque jour suffit sa peine au Mali le jeune Thiam fut enterré le vendredi 23 mai 2021, que son âme repose en paix et que lumière soit faite.



Affaire à suivre

Ousmane Tiemoko Diakité
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