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Editorial : «Grincements de dents»
Publié le mercredi 11 septembre 2013  |  L’Inter de Bamako


© aBamako.com par M.M.C
Déclaration du président IBK au lendemain de la confirmation de son élection
Bamako, le 21 Août 2013 au QG de campagne de son parti. Le nouveau président élu s`est adressé à la nation devant la presse nationale et internationale


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Bien de Maliennes et Maliens ont eu des «grincements de dents» depuis ce 4 septembre 2013, date d’investiture du candidat élu Ibrahim Boubacar Keïta. Grincements de dents, à la limite de la déception, à cause de trois actes posés par IBK : le premier est la reconduction du médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Blaise Compaoré ; le deuxième, la présence de l’ex-président Moussa Traoré, à la cérémonie d’investiture, qui a eu droit à un vibrant hommage de la part nouveau président qui, à la stupéfaction générale, qualifia Moussa Traoré de «grand républicain» et le troisième grincement de dents survient après la nomination d’Oumar Tatam Ly à la primature.

Tout comme Alpha Oumar Konaré, IBK est parti chercher son tout nouveau Premier ministre au sein de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il se rappelle, très certainement, que la nomination de Younoussi Touré, dont le nouveau président de la République a eu le privilège de lire le décret, n’a pas été applaudi.


Par ces actes, monsieur le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, ma déception est grande. Certes, s’il faut la dépeindre, les nombreux Maliens, qui ont voté massivement pour vous, seront vite déchantés. Certes, je ne l’entreprendrai pas.


Sachez surtout, monsieur le président que la réconciliation des fils d’un pays déchiré politiquement, pillé économiquement ne se décrète pas dans un discours. La reconduction de Blaise Compaoré comme médiateur dans la crise du Nord du Mali est un danger pour le nouveau pouvoir quand on sait que le président du Burkina Faso est l’un des parrains du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), partisan de la partition de notre pays.

S’agissant de la réconciliation entre Moussa Traoré et le peuple malien, les plaies indélébiles non cicatrisées sont encore là. La grâce accordée par Alpha Oumar Konaré ne saurait être facteur d’une quelconque réconciliation.


Pis, monsieur le président, vous ne pouvez pas, à travers ce qui vous unit à Moussa Traoré (la famille Attaher Maïga), qualifier ce dernier de «grand républicain». Pendant vingt trois (23) ans, il a bâillonné toute l’intelligentsia malienne. Les fonctionnaires accusaient des retards de salaires de plus de trois mois.


Moussa Traoré est la source de tous les maux auxquels notre pays est aujourd’hui confronté : délinquance financière, enrichissement illicite, spéculation foncière, népotisme ou clientélisme dans l’administration publique.


Pour mieux marquer son interdépendance à Moussa Traoré, IBK fait sien d’un des vieux slogans de la défunte UDPM : «L’homme qu’il faut à la place qu’il faut». Je crois qu’il faut prier fort pour le Mali. A ce rythme, nous ne sommes pas à l’abri d’une fronde.

En nommant Oumar Tatam Ly Premier ministre, IBK pourra difficilement convaincre son électorat sur le changement tant attendu. Le fils peut-il mettre en prison ses pères délinquants financiers ? L’histoire d’Oumar Tatam Ly commence par son père Ibrahim Ly, auteur de «Toiles d’Araignée» et se termine par sa mère Madina Tall, historienne.


Pour l’histoire, Madina fut la directrice adjointe de campagne d’Alpha Oumar Konaré en 1992. Oumar Tatam fut directeur national de la BECEAO-Mali, il n’a pas montré une grande capacité dans la gestion de cette structure car notre pays a été inondé de faux billets et les cambistes ont pris service à Bamako. Un banquier n’a jamais été un bon président de la République encore moins un bon Premier ministre. Les exemples ne manquent pas.


Au Mali, sous Alpha Oumar Konaré, Younoussi Touré, ancien directeur de la BCEAO-Mali, nommé Premier ministre en 1992, n’a fait que six mois à la primature. Mandé Sidibé, lui aussi, ancien directeur de la BECEAO-Mali et ancien fonctionnaire de FMI, n’a pas brillé. Thomas Yayi Boni, président du Benin, ancien président directeur général de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est le prototype de dirigeant africain mauvais gestionnaire. Tout près de nous, au Sénégal, Macky vient de limoger son Premier ministre, un ancien directeur de banque.

Cependant, la nomination de Tatam Ly conforte une seule et unique thèse : la seconde dévaluation du franc CFA en cours.

Fatou CISSE

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