Vendredi dans l’après-midi, le Premier Ministre Choguel Kokalla Maiga était devant le Conseil National de la Transition(CNT) pour livrer son Plan d’action du Gouvernement. Ce plan est bâti autour de 4 grands axes : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales, la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité. L’occasion a été opportune pour lui de se prononcer sur certains sujets d’actualités, notamment la lancinante question de l’article 39 des enseignants.
Nommé Premier ministre depuis juin, Dr Choguel Kokalla Maiga avait pris la promesse de passer devant les membres du CNT six semaines après sa prise de fonction. De ce fait, il était attendu devant le CNT pour parler des grands chantiers de la mission de son gouvernement jusqu’à la fin de la transition. Il a donc tenu la promesse, en affirmant que ce Plan d’actions du Gouvernement (PAG) permettra de redresser notre pays, asseoir les bases de la refondation, prendre en charge les aspirations profondes de notre peuple au changement en vue de réaliser le développement économique, social et culturel.
Le Premier ministre s’est profité de cette tribune pour parler de l’harmonisation de la grille salariale et l’article 39 des enseignants.
Pour rappel, depuis un certain temps, le Gouvernement de la transition a signé un décret pour harmoniser les grilles salariales. Ce décret est sous-entendu par la synergie des enseignants signataires du 16 octobre comme l’abrogation de l’article 39. D’où sa détermination à prendre en otage les examens de fin d’année. C’est dans ce contexte que la synergie des enseignants a organisé jeudi, un meeting d’information partout au Mali pour démontrer ses forces et demander l’application complète et entière de l’article 39. La question de ce fameux article 39 avait paralysé l’école sous le régime d’IBK et les enseignants avaient compliqué les choses au gouvernement de Boubou Cissé. Ce n’est qu’après le coup d’Etat de 18 aout que les autorités ont décidé de l’appliquer.
Les mises au point du PM Maïga sur l’article 39
Pour le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, l’article 39 n’est pas abrogé et les enseignants n’ont rien à craindre. « Je dis ici solennellement, l’article n’a pas été abrogé », a-t-il déclaré. Il a aussi tenu à faire savoir que lorsqu’il venait à la Primature, il a trouvé que le gouvernement précédent avait fait un bon travail. Ce gouvernement avait tout mis en œuvre pour que les enseignants ne soient frustrés et cela durant des mois. De ce fait, dira-t-il, l’article 39 est emblématique pour le monde enseignant et pour les forces du changement (dont il est issu). Le PM Maïga, indiquera qu’après l’application dudit article les autres travailleurs ont demandé l’harmonisation de la grille salariale, autrement dit, à égalité de diplômes salaires identiques.
D’après lui, à leur arrivée aux affaires, ils ont trouvé que les primes et indemnités octroyés aux différents regroupements et syndicats avoisineraient les 1400 milliards (plus de la moitié du budget national).
Le langage de la vérité du PM Maïga
« Il faut tenir le discours de la vérité aux Maliens. J’ai donc décidé que l’article 39 va être maintenu. La grille salariale va être harmonisée », a-t-il dit. C’est pourquoi, d’après lui, le Président de la transition avait ordonné d’appliquer le texte de la grille salariale. Dans cette dynamique, il a invité le monde enseignant pour leur expliquer que le gouvernement en place est le résultat de leur lutte et l’article concerné est le résultat de la lutte des forces du changement. Et de promettre que pour rien au monde l’article 39 ne sera annulé.
A la sortie de cette séance de lecture du PAG du PM Choguel Kokalla Maiga, Adama Fomba, membre du CNT et ex porte-parole de la synergie des enseignants s’est prononcé sur l’application de l’article 39.
« Les enseignants demandent au gouvernement et en l’occurrence au PM Choguel Kokalla Maiga d’appliquer l’article 39 qui est un droit », a-t-il dit. D’après lui :« la refondation dont on parle aujourd’hui ne peut pas se faire sans une éducation de qualité. Pour ce faire, les enseignants doivent être mis dans de bonnes conditions. Sans un enseignement de qualité ce pays va souffrir ».
Adama Tounkara (stagiaire)
Source: Le Sursaut