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Les rapports franco-maliens : Entre amitié et mésentente ?
Publié le lundi 2 aout 2021  |  Le 22 Septembre
Emmanuel
© AFP par FRANCOIS MORI
Emmanuel Macron lors d`une dernier sommet du G5 Sahel par visioconférence le 16 février 2021
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Je voudrais rappeler quelques épisodes récents des relations d’amitié et de coopération franco-maliennes. Il convient de noter que ces épisodes sont structurés par des commentaires et analyses multiples et variés.

En attendant de rentrer dans le vif du thème ci-dessus indiqué, je voudrais faire un petit éclairage conceptuel, afin de rendre cet article plus digeste pour le lecteur.

Je commence par la notion d’amitié entre deux pays. Elle est employée, le plus souvent, dans les relations diplomatiques, non pas pour indiquer qu’il existerait entre les pays concernés un lien affectif à l’image de celui qui lie le parent à l’enfant, l’épouse à son mari ou encore celui que l’amante entretiendrait avec son amant. Au fait, le terme amitié est mobilisé pour désigner le climat de ruse dans lequel se déroulent les échanges d’intérêts socio-économiques, culturels ou autres entre les Etats.

Cependant, il arrive des moments où des malentendus, des incompréhensions surgissent entre eux, incompréhensions susceptibles de refroidir les relations de coopération ou d’amitié. Si j’emploie le terme mésentente, c’est pour évoquer un tout autre phénomène. Il ne faut donc pas confondre le malentendu avec la mésentente. Le malentendu renvoie à une incompréhension entre deux parties physiques ou morales. La mésentente, par contre, ne désigne aucune incompréhension. Ce qu’elle évoque, c’est la question de la part des « sans-parts » dans le « partage du sensible » pour reprendre une formule de Jacques Rancière. Les deux parties s’entendent pour ne pas dire se comprennent très bien l’une et l’autre. Mais si elles parlent du même objet, elles en parlent de telle sorte qu’elles donnent l’impression de ne pas parler de la même chose.

Pour le dire autrement, le malentendu demande que deux interlocuteurs ne soient pas au même niveau de compréhension alors que la mésentente ne demande pas que deux interlocuteurs soient au même niveau de compréhension de la chose qui fait objet de litige. Bien au-delà, elle exige que chacune des parties ait, au sortir du partage, la même part égale. Il y a mésentente parce que l’une des deux parties estime avoir le droit de prendre tout au détriment de l’autre. Donc dans la mésentente, il y a deux logiques qui s’affrontent : celle de la part des sans-parts et la logique de l’accaparement et de l’appropriation de toutes les richesses matérielles et morales. Ce conflit existe à l’intérieur des Etats et au-delà entre les Etats pris un à un ou en groupe.

N’est-il pas légitime d’examiner les rapports entre Paris et Bamako à la lumière des concepts de l’amitié dans les relations internationales et de la mésentente en philosophie ? N’est-il pas légitime de se demander s’ils ne sont pas en train de passer de l’amitié à la mésentente ?

2. Péripéties de la relation franco-malienne

Bamako a accédé à l’indépendance vis-à-vis de Paris sur fond de crise. La formation d’une fédération avec le Sénégal et le rapprochement du Mali avec l’ex-URSS, après l’éclatement de la fédération n’ont pas adouci les relations entre les deux Etats. Modibo KEITA aurait fait ses huit années de pouvoir sans mettre pied une seule fois à Paris.

Une période de détente intervient au lendemain de l’arrestation de Modibo KEITA par une équipe de jeunes officiers dirigée par le Lieutenant-colonel Moussa TRAORE. Mais le refroidissement des relations franco-maliennes revient à partir de 1991 à l’issue de la conférence de La Baule, où le Général Moussa TRAORE oppose sa résistance à la volonté de Paris d’introduire dans les Etats de l’Afrique au Sud du Sahara le multipartisme.

L’amitié reprend encore de plus belle entre Paris et Bamako. Elle jalonne les rapports entre les deux pays jusque vers la fin du second mandat de celui que l’on appelait affectueusement ATT. A cette époque, deux faits majeurs refroidissent encore les relations entre les deux pays. D’une part, Paris voulait obliger Bamako à signer un document permettant aux autorités françaises d’expulser des maliens sans-papiers sans aucune autre forme de procès, un projet auquel ATT n’y adhère point. Et d’autre part, ATT n’a pas voulu apporter son soutien à Paris lors de son opération conjointe avec les anglais contre le régime de Mouammar Kadhafi en Lybie.

Encore de nouveau, l’amitié entre les deux pays reprend après la chute d’ATT en 2012 à la suite du coup de force d’Amadou Aya SANOGO et surtout au lendemain de l’élection triomphale de l’ex-président IBK en 2013. Lors de sa première visite officielle à Paris, ce dernier aurait été reçu avec des honneurs qui n’auraient jusqu’alors été rendus à un chef d’Etat africain. Pour parler de l’amitié entre Paris et Bamako dans le même ordre d’idées, qui ne se rappelle pas de l’accueil triomphal réservé par les populations maliennes au Président François Hollande, au lendemain de l’intervention Serval qui aurait empêché l’alliance stratégique des groupes rebelles et terroristes de prendre Bamako.

Quelques années plus tard, en 2015, il a été signé à Bamako entre les plateformes de groupes dits rebelles et le Gouvernement du Mali, plaqué au sol par la nébuleuse communauté internationale, un accord qui consacre la partition de fait du pays. Quatre années plus tard, jour pour jour, après l’intervention Serval et l’accueil historique, dans son discours à l’occasion du sommet Françafrique, le président Hollande rappelle une fois de plus que son pays était intervenu au Mali sur la demande des autorités de ce pays frère et ami pour le sauver de la menace du terrorisme. Des citoyens sous informés avaient cru à la sincérité de cette amitié franco-malienne au point que les drapeaux maliens et français ont flotté ensemble pendant longtemps dans la rue des grandes villes du Mali. Des familles maliennes, sous le coup de l’émotion, ont baptisé leurs enfants du nom premier militaire Français mort dans le cadre de l’intervention Serval pour saluer la bienfaisance de la France.

3. Du Mali au Sahel ou de Hollande à Macron

En 2017, Macron arrive au pouvoir en France et réaffirme l’engagement militaire de son pays dans le Sahel. Dès son investiture, il effectue sa première visite extérieure auprès des militaires français basés à Gao, au Mali, tel qu’il avait promis lors de la campagne présidentielle. C’est ainsi que celui-ci passe de Serval à Barkhane et puis de Barkhane à Takouba dont l’idée a germé à la rencontre de Pau en France, entre les autorités françaises et celles du groupe des cinq pays du Sahel.

Malgré la très forte présence militaire française, des Nations Unies avec des moyens importants en matériels de guerre et en logistiques, le bilan est sans exagération négatif. Des villages pour ne pas dire des communes entières, des camps militaires entiers sont décimés. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants s’ils ne décident pas de se réfugier, ils optent se déplacer à l’intérieur de leur pays d’un coin à un autre à la recherche du mieux-être. Des milliers d’écoles sont désertées : si elles ne sont pas complètement fermées par crainte des attaques terroristes, elles sont fermées tout simplement pour faute d’élèves et d’enseignants, tous s’étant déplacés voire réfugier. Les services sociaux de base, les administrations locales si elles n’ont pas disparue sont paralysées.

Il convient certes de noter de nombreux blessés et morts, incontestablement du côté des partenaires étrangers, notamment français, européens, ceux des Nations Unies et du G5 Sahel. Pour autant, n’oublions pas que les civils et les militaires maliens ont payé le plus lourd tribut. Les différents changements dans l’appellation des forces d’intervention françaises ne constituent-ils pas eux-mêmes des manœuvres dilatoires désespérées visant à camoufler les raisons véritables de la présence militaire française et au-delà occidentale dans le Sahel, présence qu’il convient d’inscrire dans le cadre de la guerre secrète des grandes puissances pour le contrôle géopolitique, stratégique et économique du monde ?

4. Bamako – Paris à l’heure du M5-RFP et du CNSP

Face au développement de l’insécurité, malgré une présence militaire ostentatoire associée à la très mauvaise gouvernance du pays faisant de nombreux mécontents, s’ils n’ont pas succombé aux effets inhumains et insupportables, un mouvement de contestation hétérogène s’est progressivement mis en place. Il gagne en ampleur et plonge le pays dans une impasse qui oblige un groupe de jeunes colonels à contraindre le président IBK à démissionner, à dissoudre le Gouvernement qui n’existait qu’en partie et l’Assemblée nationale largement contestée par les politiques (majorité présidentielle et opposition) ainsi que par les citoyens ordinaires.

Pour sortir le pays de l’impasse, des organes de transition sont mis en place, même si une large partie de la force principale de contestation – la branche dite politique du M5-RFP – est mise à l’écart par les forces militaires et leurs alliés politiques, sociaux et religieux.

Quelques mois plus tard, des problèmes surgissent entre les alliés devenus ennemis ou du moins adversaires. Ce conflit qui a opposé, les autorités civiles de la transition et la partie militaire paraît cacher bien des enjeux de positionnement politiques locaux imbriqués à une lutte secrète des grandes puissances pour le contrôle politique, économique et culturel de notre pays. Le changement de Gouvernement annoncé et réalisé à travers la démission du Premier ministre Moctar OUANE avec l’ensemble de son gouvernement, la reconduction du PM, la formation d’un nouveau dans lequel deux éléments des militaires vont être écartés. Il s’agit plus exactement et respectivement, du ministre de la Défense et de celui de la Sécurité intérieure et de la Protection civile. Ainsi, le divorce, voire la guerre est ouverte entre les deux camps. Juste après la proclamation officielle de la liste du nouveau Gouvernement, le Président de la transition et son Premier ministre sont arrêtés puis conduits à Kati pour être déchus de leurs prérogatives respectives.

Les uns parlent de coup d’Etat dans un coup d’Etat alors que d’autres préfèrent parler de rectification de la transition politique. Une chose est certaine, si le colonel GOITA et ses hommes n’avaient pas pris le devant, c’était eux qui allaient être arrêtés et les Forces armées de défense et de sécurité allaient être divisées.

A l’origine de cette interruption de la transition politique au Mali, se trouve un malentendu autour du partage des postes ministériels stratégiques et à la conduite à tenir face à la France. Malentendu soldé par l’éviction de celui qui, pour de nombreux citoyens maliens, était un homme d’honneur, un véritable patriote, notamment l’ancien Président de la transition et son Premier ministre, réputé être aussi un diplomate chevronné, seul capable de tirer le Mali du bourbier où il se trouve depuis une décennie.

A la suite de ces événements, le 01 juin 2021, la France annonce, de manière unilatérale et au mépris de l’Accord qu’elle a signé avec notre pays, son retrait progressif de son engagement militaire pour opposer sa désapprobation vis-à-vis de ce que Macron a appelé le coup d’Etat dans un coup d’Etat. Après l’échec de son projet de sanctionner le Mali, un mois plus tard, plus exactement, le 02 juillet dernier, elle revient en arrière pour annoncer la reprise des opérations militaires conjointes et ses missions de formation et de conseil de nos militaires. Ce revirement ne laisse indifférent personne. Il suscite des questions multiples et variées. Quelle analyse est-il permis de faire de ce va-et-vient de la France au mépris de son engagement auprès du Mali à travers la signature d’un Accord de défense militaire ? Est-ce le signe d’une panique ou bien celui d’une manœuvre visant à dissimuler les intérêts économiques, politiques et stratégiques que l’ancienne puissance défend dans notre pays pour ne pas exacerber les sentiments de haine à son encontre ? Donc peur ou manœuvre ? Ces questions sont d’autant plus légitimes que des pays comme la Russie et la Chine manifestent clairement leur volonté d’intervenir militairement au Mali.

Après le cas de la Centrafrique, la France éprouve énormément de peur parce que sa survie en tant que puissance dépend du contrôle qu’elle exerce sur certains pays du Sahel, surtout quand elle sait que d’autres puissances adverses plus importantes sont en embuscade. Elle est également dans des manœuvres dilatoires pour cacher son jeu des populations africaines qui lui sont très hostiles depuis toujours à cause de sa politique hégémoniste et prédatrice. Faut-il au contraire voir l’expression de la volonté des autorités actuelles du Mali à doter leur pays d’une véritable souveraineté à laquelle aspire la nouvelle génération de populations maliennes n’ayant pas connu la colonisation, ni de près ni de loin, de s’affranchir de la tutelle faite d’arrogance et de fourberie d’une puissance mettant le terrorisme au service de sa propre survie au lieu de travailler à l’éradiquer au nom des droits de l’homme qu’elle ne cesse de brandir comme un principe sacrosaint pour la défense duquel elle est prête à remuer terre et ciel ? Des voix multiples et variées se sont levées pour dénoncer le jeu macabre de la France au Sahel. Ce jeu consiste à brandir dans les médias et conférences la lutte contre le terrorisme au nom des droits de l’homme et de la démocratie et au même moment de manière paradoxale, travailler à perpétuer la violence en utilisant les groupes rebelles et terroristes pour justifier sa présence militaire.

C’est d’ailleurs, pour cette raison, pense-t-on, la plupart du temps, qu’elle ne veut pas entendre parler de dialogue entre Bamako et les fameux groupes terroristes. S’il n’y a plus de terroristes, la présence militaire française ne peut plus se justifier et donc il faut à tout prix faire perdurer dans l’opinion nationale et internationale que le problème du Mali et du Sahel, c’est le terrorisme.

Partout, dans les pays du Sahel, des voix se lèvent et pas les moindres pour dire qu’il est possible de tromper une fois et peut être même plusieurs fois les gens, mais qu’il est impossible de les berner tout le temps. Les populations du Sahel semblent avoir compris le jeu machiavélique de la France.

Pour le dire autrement, il vise à semer la violence partout en l’inscrivant au compte du terrorisme, alors qu’en réalité, en dernière analyse, la finalité est de se maintenir au Sahel au prétexte de la lutte contre la terreur pour préserver ses intérêts matériels et moraux présents et futurs. Si donc les populations des pays du Sahel exigent de plus en plus le départ de certaines armées étrangères hors de leurs frontières respectives, c’est pour de bonnes raisons.

5. Relation franco-malienne au prisme de l’Accord issu du processus d’Alger

Des maliens, pour des raisons multiples et variées, vendus à la solde de la France, ou bien manipulés par leurs propres problèmes, veulent nous faire adhérer à la thèse de l’incapacité des autorités actuelles du Mali à couper le cordon ombilical avec l’ancienne métropole. Or il semble que dans la plus grande discrétion, elles sont en train de travailler à redonner à leur pays sa grandeur vieille des siècles. Elles demandent la renégociation du traité militaire mis en place entre le Mali et la France sous IBK et de l’Accord de paix et de la réconciliation nationale issu du processus d’Alger signé à Bamako par les autorités de l’époque avec le couteau à la gorge. En effet, cet Accord acte ce qu’aucun pays, y compris la France vis-à-vis des Corses, n’a accepté à l’égard de ses populations rebelles.

N’est-il pas également possible de voir dans ce qu’il convient de nommer le faux retrait de la France comme une pression dont la finalité était d’empêcher les autorités maliennes actuelles à tendre la main à d’autres puissances comme la Russie pouvant contrebalancer son hégémonie militaire au Sahel ? Justement, tout le problème de la France est d’éviter de laisser les pays du Sahel tomber sous l’influence militaire d’autres puissances étrangères. Sauf que nos différents pays, pour la plus part, sont en train de comprendre que si un lapin est pourchassé par un lion, pour échapper à ce prédateur, il ne faut pas aller se mettre derrière un autre lapin, mais bien au contraire un autre lion plus puissant capable de neutraliser le premier.

Son retour qui ne surprend pas du tout sauf ceux ou celles qui continuent à penser que la France est venue au Mali pour faire le père Noël, n’implique-t-il pas l’échec cuisant de son propre jeu ? Si le bluffe ne fonctionne pas, il faut sortir du jeu et revenir à la réalité. C’est ce que les autorités actuelles ont compris et elles veulent profiter pour imposer leur cadence. Faut-il placer les événements du 20 juillet dernier à la grande mosquée de Bamako dans ce cadre géopolitique, stratégique et économique ? Les éléments politiques aidant à démasquer le jeu hégémoniste de certaines puissances ne manquent pas. Il n’y a aucune remise en cause de la communauté internationale par rapport au fait que sa présence, au lieu de mettre fin au terrorisme, a peut-être servi à l’amplifier. La nébuleuse sait que ce sont des pays qui financent les groupes terroristes qui prennent en otage notre pays, mais elle ne prend aucune sanction contre ces pays. Au jour où nous sommes, il n’existe même pas de menaces de sanction contre eux. Paradoxalement, selon des hommes de média, la fameuse communauté internationale commence à faire sortir ses muscles contre les autorités de la transition pour la mort de l’auteur de la tentative d’agression ou d’assassinat contre le Président Assimi GOITA. Elle exigerait une équipe mixte composée d’éléments locaux et internationaux pour l’autopsie du corps de feu Alassane Touré. Les autorités ne doivent pas accepter l’ingérence de la nébuleuse dans la gestion des problèmes internes de notre pays dans la mesure où cette nébuleuse ne s’est pas impliquée dans telle ou telle enquête concernant tel ou tel autre pays souverain.

6. Amitié entre Etat : leurre ou réalité ?

Dans ce jeu de la guerre secrète des grandes puissances pour le contrôle de nos pays et de leurs richesses, quelle position le Mali doit-il adopter pour se faire valoir dans le concert des nations ? Malgré tous les malheurs engendrés par la Françafrique, devrait-il, comme les uns le suggèrent, rester avec la France compte tenu de l’historicité de leurs relations ? Faudrait-il, au contraire, revenir, comme les autres le veulent dans l’influence géopolitique et stratégique russe pour se libérer des griffes de la France prédatrice sans aucune pitié et très hypocrite ? Enfin, faudrait-il tourner le dos à l’Occident chrétien comme d’autres le proposent et se réorienter vers les monarchies du Golfe comme l’Arabie Saoudite et le Qatar ou bien rester avec tout le monde sans être avec personne et donc n’œuvrer que pour les intérêts matériels et moraux de nos différentes populations de l’intérieur comme de l’extérieur ? Quelle qu’en soit l’option choisie, nos autorités doivent garder en ligne de mire cette maxime d’Aristote : « celui qui est parfois ton ami et parfois ne l’est pas, il faut savoir que celui-ci n’a jamais été ton ami ».

Il faut rappeler que les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont et ne peuvent avoir que des intérêts. Aujourd’hui, le Mali, sans rompre complètement ses relations vieilles des siècles avec la France, doit, pour sa survie, trouver d’autres puissances pouvant l’aider à se libérer de la domination multiforme de la France qu’il est en train de subir depuis des siècles. Une fois qu’il retrouve sa véritable indépendance politique, il peut commercer avec d’autres pays pourvu que ce soit que du gagnant.

Bakabigny KEITA

Professeur de philosophie politique à l’Ensup de Bamako
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