La chasse aux spéculateurs autour du ciment cher est ouverte par le gouvernement, dont les émissaires sillonnent les quartiers. Le ciment fait en effet partie des produits subventionnés par l’Etat qui a signé un accord avec les revendeurs. Grâce à cet accord, la tonne du ciment doit être vendue à 90 000 FCFA dans tous les points de vente du pays. Mais on a constaté que des commerçants contournent ce prix consensuel pour vendre la tonne à 100 000 FCFA ou plus.
Des magasins dont les propriétaires s’adonnent à ce jeu de tromperie ont été fermés vendredi 30 juillet, sur décision du gouvernement. C’est un communiqué officiel, notamment du ministère chargé du Commerce, qui a donné l’information. Les commerçants sous le coup de la sanction sont tous à Bamako, où de nombreux marchands n’avaient pas respecté la consigne du gouvernement, qui vise à mettre du ciment bon marché à la disposition de la population.
Le gouvernement a par ailleurs lancé un appel aux citoyens afin qu’ils dénoncent aux autorités les commerçants qui refusent de vendre le ciment au prix plafond fixé. Ainsi, il est demandé aux acheteurs d’envoyer par WhatsApp les factures d’achat fournies par ceux qui entretiennent la cherté du ciment. Des numéros vers ont également été diffusés sur Internet, à travers les réseaux sociaux, pour que les gens dénoncent directement les commerçants indélicats.
La réduction du prix du ciment avait été décidée d’un commun accord avec les commerçants dont les représentants ont négocié avec l’Etat. Mais très rapidement, la baisse des prix n’a pas dépassé une semaine. Pendant un bout de temps, les commerçants ont joué le jeu en appliquant correctement les consignes du gouvernement. Mais dès que les plaintes des consommateurs ont diminué, le prix de la tonne du ciment est reparti à la hausse sur toute l’étendue du territoire national.
Face à la réticence des commerçants, le gouvernement a choisi de prendre des mesures coercitives. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’utilisation des sanctions pour ramener à la raison les spéculateurs. Les ordres du gouvernement sont clairs : ceux qui ne respectent pas la décision de vendre au prix fixé par l’Etat devront faire face à la rigueur de la loi, au-dessus de laquelle aucun citoyen ne devrait se trouver.
Le gouvernement surveille le prix du ciment comme de l’huile sur le feu. Ce produit joue un rôle primordial dans l’économie malienne, surtout que le BTP est en pleine croissance, suivant l’extension des villes. Bamako, la capitale, est devenue la plaque tournante de l’économie nationale. C’est donc une obligation que la taille de la ville puisse suivre l’évolution démographique du pays dont le taux de natalité est en progrès.