Le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga a présenté son plan d’actions gouvernemental vendredi dernier devant les membres du conseil national de transition au CICB (Centre international des conférences de Bamako). Son programme est basé sur quatre axes qui mèneront, selon lui, le changement au Mali. Il s’agit du renforcement des forces armées, les reformes institutionnelles, et l’organisation d’élections transparentes. Le coût du travail présenté aux membres du CNT est évalué à plus de deux mille milliards de Francs CFA.
Le premier ministre s’est engagé vendredi (30/07/21) devant les membres du CNT à mettre « tous les moyens matériels et humains nécessaires » à la disposition des forces de défense et de sécurité afin de lutter contre l’insécurité dans le pays. Dans ce premier axe du plan d’actions, Choguel Kokala Maiga compte renforcer les effectifs des forces armées et moderniser les équipements. Il promet également d’accélérer le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion prévu par l’accord pour la paix. Le chef du gouvernement a aussi annoncé une « relecture intelligente et consensuelle de l’accord pour la paix », mais sans toutefois préciser les dispositions concernées par cette relecture.
Dans le deuxième axe qui concerne les réformes politiques et institutionnelles, Choguel Kokala Maïga a annoncé la tenue des « assises nationales de la refondation ». Les conclusions de ces concertations permettront, selon lui, de rendre les institutions « plus fortes et plus légitimes ».
Concernant le troisième axe portant sur l’organisation des élections présidentielle en février 2022 et législatives en mars 2022, le Premier ministre a réitéré la mise en place « d’un organe unique de gestion des élections ».
Sur le dernier axe focalisé sur la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, Choguel Kokala Maïga promet une « gouvernance de rupture et d’exemplarité » fondée sur la lutte contre la corruption et l’impunité. Sur le plan social, il promet d’organiser une nouvelle conférence sociale.
La CMA se dit confuse
Le premier axe de ce plan d’actions du gouvernement concerne le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. A ce niveau, Choguel Kokala Maiga s’est engagé à mettre « tous les moyens matériels et humains nécessaires » à la disposition des forces de défense et de sécurité afin de lutter contre l’insécurité dans le pays. Il a aussi annoncé une « relecture intelligente et consensuelle de l’accord pour la paix ». Toutefois, la CMA se dit confuse.
Assises nationales de la refondation, « une perte de temps »
Les réformes politiques et institutionnelles et l’organisation des élections générales constituent le second et le troisième axes du plan. Choguel Kokala Maïga a ainsi annoncé la tenue des « assises nationales de la refondation » d’ici le mois de septembre prochain. Le Premier ministre a également réitéré la mise en place « d’un organe unique de gestion des élections » pour organiser les élections présidentielles en février et législatives en mars 2022. Cependant pour certains partis politiques, l’organisation de ces reformes n’est qu’une perte de temps. La société civile estime quant à elle, qu’elles sont nécessaires mais sur la base des recommandations du dialogue national inclusif.
Un plan « difficile à réaliser », selon des populations
Dans le quatrième axe portant sur la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, Choguel Kokalla Maïga a promis une lutte implacable contre la corruption et l’impunité. Des audits sur la cession des bâtiments publics et l’ouverture des enquêtes sur les démolitions réalisées dans la zone aéroportuaire de Bamako ainsi que sur les exactions des 10, 11 et 12 juin 2020 à Bamako, Sikasso et Kayes sont aussi annoncés par le PM. Mais pour les populations, les actions annoncées pour cette gouvernance dite de « rupture et d’exemplarité » ne sont pas réalisables en si peu de temps.
2 050 milliards de FCFA, « une somme difficile à mobiliser »
Il faut souligner que le coût de réalisation du plan d’actions du gouvernement est estimé à plus de 2 050 milliards de FCFA par le Premier ministre. Pour l’ancien conseiller aux affaires économiques à la présidence, Modibo Mao Macalou, cette somme sera difficile à mobiliser sans l’apport externe des partenaires de l’État.
Source: Studio Tamani