Les débats sur Plan d’Action du Gouvernement de Transition du premier ministre Choguel Kokalla Maïga ont eu lieu hier, lundi 2 août 2021, au Conseil National de Transition (CNT). Les membres du CNT ont, en grand nombre, exprimé leur inquiétude quant à la possibilité de la mise en œuvre de ce PAG. Le chef du gouvernement, lui, a rassuré tous.
Ils sont nombreux, les membres du CNT qui ont apprécié la qualité du Plan d’Action du Gouvernement de Transition présenté par le premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Par contre, certains ont estimé que le premier ministre, comme ses prédécesseurs, a présenté un PAG irréalisable dans le délai imparti pour la durée de la transition.
La plupart des questions ont porté sur, entre autres, : la faisabilité de la création de l’organe unique de gestion des élections ; les moyens pour la sécurisation du Mali ; l’application de l’article 39 du statut particulier des enseignants ; la nécessité de la tenue des Assises nationale de Refondation ; la question de la mise en œuvre intelligente et de la relecture consensuelle de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale ; le désarmement des milices ; la question de l’enrôlement des Maliens établis à l’Extérieur ; la révision de la constitution de la 1992 ; la révision des accords militaires avec la France ; la situation des diplômés en situation de handicap ; la police territoriale
Le destin du Mali décidé lors des assises nationales de Refondation
Nombreux ont été les membres du Conseil National de Transition qui ont posé la question sur l’utilité de la tenue des Assises nationale de la Refondation alors qu’on pouvait mettre en œuvre les résolutions du Dialogue National Inclusif et celles de la conférence d’entente nationale.
Dans sa réponse aux questions, le premier ministre a indiqué que les Assises Nationales de la Refondation s’appuieront sur les résolutions et recommandations des différents fora tenus ces dernières années (Dialogue national Inclusif, Conférence d’Entente Nationale, États généraux de la Décentralisation, assises des différents secteurs, Commission d’Appui à la Réforme Institutionnelle). Contrairement aux précédentes assises, les recommandations issues de ces assises seront exécutoires. Elles seront applicables aussi bien pour la période de Transition que pour les pouvoirs à venir. A l’en croire, l’approche consiste à donner la parole, sans censure, à l’ensemble des citoyens du niveau local au niveau national. « Les assises, c’est là que les Maliens décideront de leur destin. C’est le destin du Mali qui va se décider à partir de ces assises », a-t-il déclaré.
La transition, moment propice pour créer un organe unique de gestion des élections
Le premier ministre de la transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, est déterminé à créer l’organe unique de gestion des élections. Pour lui, pour la crédibilité et la transparence des élections, il faut nécessairement créer cet organe. Le moment propice de créer cet organe, selon le premier ministre, est cette période transitoire. « La transition est le moment propice pour mettre cet organe en place », a-t-il déclaré avant de laisser entendre que la création de cet organe est possible dans le délai. A en croire le premier ministre, la création de cet organe est une volonté du peuple malien qui l’a réclamé depuis des années. « La réforme du système institutionnel d’organisation des élections s’impose comme une évidence. L’organe unique est une demande de la classe politique. Il a pour objectif de minimiser les contestations électorales et de réduire le coût des élections », a-t-il expliquer aux membres du CNT.
L’article 39 des enseignants maintenus
Des membres du Conseil National de Transition ont invité le premier ministre de la transition à appliquer l’article 39 s’il n’est pas abrogé. A l’entendre, l’article 39 des enseignants n’a pas été abrogé. Selon le chef du gouvernement, dans l’application de l’harmonisation, ils ont constaté que dans certaines catégories, peut-être 5 à 10% des enseignants n’ont pas constaté de changement dans leur indice. « Pour ceux qui n’ont pas constaté des augmentations de leur indice, je dis clairement que le gouvernement doit avoir deux attitudes : tenir le discours de la vérité, ne pas louvoyer avec les Maliens, ne pas chercher à gagner du temps mais aussi et surtout chercher l’équité », a-t-il indiqué avant d’ajouter que les enseignants qui n’ont pas constaté les retombés de l’article 39, les constaterons sous peu.
Parlant de l’harmonisation de la grille indiciaire, il a déclaré qu’il le fallait pour éviter des multiples grèves. « Faisons en sorte qu’on ne rentre pas dans un autre cycle d’instabilité avec les syndicats. Les discussions vont se poursuivre, une entente est possible », a-t-il déclaré.
Le PM rassure le respect du délai de la transition
La classe politique et des associations de la société civile craignent déjà de la possibilité du respect de la durée de la transition avec la grande ambition du premier ministre de mener des réformes politiques et institutionnelles. Une quarantaine de partis politiques a même demandé la publication du chronogramme des élections à venir. « Le chronogramme des élections générales a été déjà publié en avril. Ce chronogramme sera maintenu », a déclaré le premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga. Le chef du gouvernement reste optimiste qu’il a les moyens de ses politiques, cela en respectant la durée de la transition.
L’enrôlement spécial des Maliens établis à l’extérieur prévu dans quelques semaines
Plusieurs questions des membres du CNT ont concerné la situation des Maliens établis à l’extérieur qui traversent d’énormes difficultés. Beaucoup de Maliens de l’extérieur sont confrontés à des problèmes d’enrôlement et de carte Nina, mais le premier ministre les a rassurés. « Le Gouvernement a pris à bras le corps la mise en œuvre des recommandations dont certaines viennent du Dialogue National Inclusif, certaines concernent l’enrôlement des Maliens. Une opération spéciale d’enrôlement des Maliens de l’extérieur est en cours de préparation », a-t-il expliqué avant d’expliquer : « le rôle principal du ministère des Maliens établis à l’extérieur est de protéger, de sécuriser et d’apporter toute assistance aux Maliens. Le Gouvernement, sur instruction du Président de la Transition, est déterminé à faire tout ce qui est possible afin que les Maliens établis à l’extérieur se sentent comme des maliens à part entière ».
Il faut préciser qu’au moment où nous mettions sous presse cet article, les discussions étaient en cours. Le document n’était, donc, pas adopté.