Depuis plusieurs années, l’Etat malien accorde chaque année l’aide publique aux partis politiques pour leur permettre de former leurs militants à la citoyenneté. Mais l’utilisation judicieuse de ce financement public des partis politiques suscite des remous. Plusieurs structures interviennent dans le processus de financement des partis politiques dont la Section des Comptes de la Cour Suprême du Mali. Ainsi, Smaïla DOUYON, Président de la Chambre de Contrôle et de Jugement des Comptes des Collectivités Territoriales de la Cour Suprême du Mali, a bien voulu nous accorder une interviewm dans ses bureaux à Bamako. Dans cet entretien à bâton rompu, Smaïla DOUYON a fait savoir que cette année, « 80 partis politiques ont déposé leurs comptes » et dont la vérification est en cours. «Nous invitons les partis politiques à se conformer aux textes en vigueur », a-t-il dit. Lisez !
Le Républicain : Quel est le rôle de la section des comptes de la Cour Suprême dans le cadre du financement public accordé aux partis politiques ?
Smaïla DOUYON : Le rôle de la section des comptes, c’est en fait la vérification des comptes des partis politiques, des comptes qui sont déposés au niveau de la section au plus tard le 31 mars de l’année suivant la gestion. La vérification consiste à savoir qu’est-ce qu’ils ont comme ressources, ressources propres et ressources extérieures, qu’est-ce qu’ils en ont fait comme utilisation en termes des différentes sortes dépenses : transport, personnels équipements, etc.
Quelles sont les défaillances que vous constatez lors de la vérification des comptes des partis politiques ?
Ce qu’on constate c’est qu’il ya des partis qui ne déposent pas un compte conformément au manuel qui a été arrêté dans ce domaine. Le manuel a un certain nombre de rubriques et ils ne donnent pas satisfaction par rapport aux renseignements de ces rubriques. La différence c’est essentiellement cela.
Quelles sont les recommandations que vous faites pour corriger les imperfections ?
De façon globale, il s’agit de relire le code, la charte des partis politiques et de relire également le manuel qui a été confectionné parallèlement ou conformément à la charte, pour que désormais les partis puissent renseigner les rubriques dont on a besoin.
Combien de comptes des partis politiques que vous avez vérifiés depuis le début du financement public ?
Je n’ai pas le chiffre. Ça date d’assez longtemps. Depuis très longtemps, chaque année, on fait cette vérification. Pour cette année nous avons 80 partis qui ont déposé leurs comptes et dont nous sommes en train de vérifier la gestion. Chaque année le nombre varie suivant les dépôts faits au plus tard le 31 mars de l’exercice concerné, l’exercice suivant la gestion.
Donc les travaux de vérification sont en cours ?
Ils sont en cours actuellement et le rapport sera disponible avant la fin de l’année. Parce que le rapport se fait en deux étapes. Nous faisons d’abord un rapport provisoire que nous envoyons aux partis et ils nous donnent des éléments de réponse par rapport à nos observations. Et en prenant en compte leurs réponses, nous établissons le rapport définitif.
Quels sont les points saillants de ce rapport qui est en cours d’élaboration?
Actuellement nous avons noté tout ce qu’ils nous ont donné comme documents. Nous avons demandé également aux banques de nous fournir les relevés bancaires de l’exercice concerné de tous les partis en question. Et quand on aura fini tout cela nous allons émettre une opinion.
Avez-vous un message à annoncer ?
Le message est que nous invitons les partis politiques à se conformer aux textes en vigueur. C’est vrai que les textes méritent relecture, mais quand ils seront relus que les partis se conforment aux textes en vigueur et que dans la manifestation ou dans l’expression des états financiers dans la fourniture des documents qu’ils nous produisent, qu’ils soient regardants sur l’application des textes.
Propos recueillis par Aguibou Sogodogo