PolitiqueLe premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga devant le CNT : le Plan d’actions du gouvernement approuvé à 102 voix pour, 2 contre et 9 abstentions
Conformément aux dispositions de la Charte de la transition, le Premier ministre Dr Choguel K. Maïga a présenté, le vendredi 29 juillet dernier, aux membres du Conseil national de transition (Cnt) son Plan d’actions du gouvernement bâti autour de quatre principaux axes prioritaires, à savoir le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; les réformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales ; la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité. Cette présentation a été suivie de débats qui se sont tenus le lundi 2 août dernier, au Centre international de conférences de Bamako (Cicb). A l’issue d’intenses échanges, le Plan d’actions du gouvernement a été approuvé par les membres du Conseil national de transition à 102 voix pour, 2 contre et 9 abstentions.
Le plan d’actions est décliné en neuf objectifs assortis d’un chronogramme détaillé de mise en œuvre, avec un coût estimatif de plus de 2 050 milliards Fcfa. Précisons que ce plan, soutenu par trois piliers (sécuritaire, politique et social) tient également compte du délai restant de la Transition.
Lors de l’exposé sur son plan d’action, le Premier ministre a déclaré que le gouvernement s’attèlera à l’organisation des Assises nationales de la refondation (Anr). Et de préciser que sans être une assise de plus, ce cadre de dialogue s’appuiera sur les résolutions et recommandations des différents foras tenus ces dernières années, notamment le Dialogue national Inclusif (Dni), la Conférence d’entente nationale, les états généraux, les assises des différents secteurs…
A le croire, le gouvernement engagera une lutte implacable contre la corruption et l’impunité qui sont, selon lui, à la base de la déliquescence de l’État. “Des audits seront menés notamment sur la cession des bâtiments publics. Une commission d’enquête sur l’occupation et les démolitions de la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou sera mise en place. Les poursuites judiciaires sur les tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako seront engagées”, a-t-il laissé entendre.
Aux dires du Premier ministre, la troisième thérapie portera sur l’organisation des élections générales transparentes, crédibles et inclusives devant conduire notre pays vers le retour à l’ordre constitutionnel normal. Et d’ajouter que ces élections seront le baromètre de la réussite de la Transition. Ainsi, la qualité et la crédibilité de celles-ci conditionneront l’avenir de notre démocratie, la légitimité et la solidité des institutions.
Pour le chef du gouvernement, son équipe poursuivra aussi la mise en œuvre intelligente et la relecture de manière consensuelle, de l’Accord pour la paix et la réconciliation aux fins de son parachèvement. Dans cette optique, dit-il, l’accent sera mis sur son appropriation collective et le renforcement de son caractère inclusif. “C’est le sens du choix fait par le gouvernement d’instituer dans notre pays un organe unique de gestion des élections. Une demande persistante, exprimée depuis des décennies par la classe politique et la Société civile dans leur ensemble. L’organe unique posera les jalons politiques, juridiques et institutionnels d’une restauration de la confiance des acteurs politiques et des citoyens lors des compétitions électorales”, ajoute-t-il.
Au cours des débats, plusieurs intervenants ont évoqué des inquiétudes par rapport à la question cruciale de l’école malienne, surtout la nouvelle crise qui pointe à l’horizon suite à l’appel au boycott des examens de fin d’année lancé par les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.Les questions relatives, entre autres, à la création de l’organe unique de gestion des élections, à la sécurisation de l’ensemble du territoire national, à la tenue du délai de la transition, à la mobilisation des ressources pour le financement du plan d’action gouvernementale… ont été également évoquées.
A l’issue des débats, le plan a été approuvé par les membres du Conseil national de transition à 102 voix pour, 2 contre et 9 abstentions.