« 10 % de la population du Mali dépendent de l’orpaillage artisanal sur sites informels », indique Sédiko Douka, Commissaire de la CEDEAO chargé de l'Energie et des Mines, dans une interview le mercredi 28 juillet 2021 Considéré comme l’activité minière la plus préoccupante particulièrement au Mali et dans les pays du Sahel (Niger et Burkina), « l’orpaillage clandestin est quasiment à la même proportion que l’exploitation industrielle pratiquée par les grands groupes légalement constitués et reconnus avec des permis formels », souligne Sédiko Douka.
Dans les pays producteurs d’or au sahel, « à la violence et aux conflits entre autochtones et allogènes dans la zone dite des trois frontières, s’est ajouté le terrorisme dont l’orpaillage clandestin constitue une des sources de financement », fait savoir le commissaire en charge des Mines de la Cedeao.
L'orpaillage est une pratique très ancienne au Mali. Les zones d'orpaillage traditionnelles jadis, situées dans les régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso, aujourd’hui, le nord (Gao et Kidal) est la coqueluche, connaissent un afflux de personnes qui voulaient désormais entreprendre une nouvelle activité réputée rapporter des gains considérables en peu de temps.
Souvent par groupes de deux personnes ou bien quatre, voire parfois une vingtaine, les orpailleurs se relaient pour creuser, trouver un filon et faire sortir les pierres. À chaque fois qu'un site voit son or épuisé, on va sur une autre, ça évolue, il n'y a pas de site définitif. Ces orpailleurs, on les trouve autour de petites mines, des sortes de puits ou de mares, délimités sur quelques mètres carrés pour ne pas empiéter sur le voisin.
Le gouvernement malien craint une catastrophe écologique dans les sites aurifères. Il a lancer une campagne de sensibilisation contre les dangers liés à l’utilisation des produits chimiques toxiques dans l’exploitation minière. Bien qu’interdite par la loi, l’utilisation abusive et artisanale du cyanure sur les sites d’orpaillage traditionnels prend de l’ampleur.
L’or qui représente le principal produit d’exportation du Mali depuis 1999 pourrait devenir sa principale source de malheur si des mesures fortes et efficaces ne sont pas prises.
Pour pallier tous ces problèmes, Sédiko Douka a annoncé « une réglementation régionale sur l’exploitation des mines artisanales ». Le texte vise à formaliser les mines artisanales à petites échelles, semi-mécanisées et bannir les pratiques illicites et illégales dans le domaine.
Au nombre de ces pratiques illégales nourries par l’absence de cadre réglementaire applicable à l’exploitation minière artisanale, figure l’utilisation d’enfants mineurs sur ces sites.
Mahamadou YATTARA
HIVERNAGE :
De la joie au désespoir
Dans la soirée du samedi 31 juillet, de fortes pluies se sont abattues sur la ville de Bamako. Les précipitations ont enregistré plusieurs dégâts presque dans tous les quartiers de la capitale. Ce qui a occasionné de pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Dans certaines concessions, l’eau a pénétré dans toutes les chambres, obligeant les occupants à entasser dans la cour fauteuils, ustensiles de cuisine, valises etc. La pluie qui a commencé à partir de 17 heures, a continué pendant au moins trois heures.
Dans le district de Bamako, la gestion des eaux usées, des ordures ménagères et des caniveaux, constitue un réel casse-tête. Les caniveaux construits pour faciliter le drainage des eaux de toute nature sont devenus des lieux où l’on déverse des ordures. Certains habitants du District qui brillent par leur incivisme notoire, ne voient pas l’importance des ouvrages réalisés en vue de les mettre à l’abri de sinistres (inondations) et pour rendre leur cadre de vie plus agréable.
Les voies de drainage sont obstruées et les ordures entassées au bord des caniveaux sont drainées en cas de pluies torrentielles. Qu’il s’agisse des collecteurs ou caniveaux, ces ouvrages d’assainissement jouent le même rôle de drainage des eaux pluviales. Leur entretien régulier permet un bon écoulement des eaux de ruissellement, réduisant du coup les risques d’inondation.
Toutefois, certains individus, en font de plus en plus des lieux de dépôt d’ordures ou de collecte des eaux usées domestiques, contribuant ainsi à dégrader davantage le cadre de vie des populations.
Après une forte pluie, il n’est pas facile de se rendre dans certains quartiers présentant une physionomie peut reluisante. Le constat est amer : flaques d’eau, rues boueuses ; certaines artères principales se transforment en « rivières spontanées ». Cette situation est due à une insuffisance de caniveaux adaptés pour favoriser un écoulement normal des eaux pluviales et aussi au mauvais état des canaux d’évacuation existant.
Certes, la population bamakoise est consciente de l’indifférence des autorités, mais elle ne fait absolument rien pour changer son comportement. Aujourd’hui, si chacun de nous comprendra qu’en bouchant les caniveaux et les collecteurs, nous serons exposés aux dangers liés à des inondations, la majorité adopterait un comportement plus citoyen. Et si chacun curait le caniveau qui passe devant sa porte ?
Aujourd’hui le spectacle est désolant : des jeunes prenant le thé dans le « grin », vendeuses (vendeurs) des fruits et nourritures installés au bord des caniveaux ou collecteurs ou sur des caniveaux débordants et nauséabonds ! N’est-ce pas le comble de l’indifférence ? Chacun pense que c’est le travail de l’autre, notamment la voirie municipale ou le service d’ozone qui peine à retrouver ses marques ou s’essouffle. Qui sont les premières victimes en cas d’inondations ?
Chaque année, plusieurs quartiers de Bamako sont frappés par des inondations. Le bilan annoncé par les autorités est parfois lourd.
Passage barré, manque de canal, caniveaux mal curés… Les élus communaux sont accusés d’être responsables de cette situation. A l’image de Yirimadio, de Niamancoro, de Banconi, j’en passe, des quartiers très populaire et très peuplé où les constructions sont à la limite anarchique. Par cupidité, les maisons sont construites dans le passage de l’eau. Le manque d’audace des autorités politiques et administratives se traduisant par leur silence coupable.
Dans tous les cas les conséquences pour le pays se chiffrent en dizaines de décès par an, en milliers de journées de travail perdues et en millions de Francs CFA engagés chaque année
Le manque d’assainissement constitue le facteur de majeur. Ce désastre s’explique du fait que les caniveaux sont bouchés par des ordures et à cause des constructions anarchiques.
Il a affecté en priorité les populations vulnérables, dont plus de la moitié souffre en permanence de maladies liées au déficit d’accès à un assainissement adéquat. Ce déficit d’assainissement représente également pour ces centaines de milliers de femmes et de jeunes filles une atteinte à leur dignité
A ce titre l’assainissement représente un véritable investissement.
Mahamadou YATTARA
ANPE :
Une exécution de 61%
Sur 103 activités programmées, 63 sont exécutées ou en cours d’exécution à la date de 30 juin 2021.
L’ANPE fait face à des difficultés notamment l’insuffisance des fonds, la faible mobilisation des ressources financières, l’insuffisance des ressources humaines et matérielles et l’insuffisance des locaux, entre autres.
L’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi malgré l’environnement socio politique et économique et les conséquences de la pandémie due à la maladie à coronavirus, a poursuivi sa mission qui consiste à contribuer la mise en œuvre de la Politique Nationale de l’Emploi à travers son Plan Stratégique de Développent (PSD) 2021-2025.
Dans le cadre de la mise en œuvre de son PSD 2021, l’Agence a élaboré le Programme de Travail Annuel (PTA) 2021 composé de 103 activités reparties entre les domaines d’intervention (intermédiation (9), promotion de l’emploi (20), perfectionnement (28), communication (14), études et production statistiques (13), coopération et migration (9) et administration (10)). Ainsi, la date du 30 juin 2021 tous les domaines d’intervention à l’exception de la communication (28,6%) ont atteint un taux d’exécution global (exécutées ou en cours) au moins de 50%.
La mise en œuvre du PTA est régulièrement évalué à mi parcours et en fin d’exercice. C’est dans ce cadre qu’une conférence de presse a été organisée le vendredi 30 juillet 2021 à la direction générale. Cette rencontre avec les hommes de media a été marquée par une projection d’un petit film documentaire sur les réalisations de l’Agence de Kayes à Taoudenit en passant par Bamako. Après, la projection le Président du Conseil d’Administration (PCA), Issa Bagayoko a tenu à féliciter la direction générale pour la tenue de cette rencontre avec les journalistes sur l’état d’exécution des activités du PTA 2021. Le Directeur General Ibrahim Ag Nock quant à lui s’est attelé à faire une présentation du PTA durant une heure environ avant de se prêter aux questions des journalistes.
Mahamadou YATTARA
Orange :
Le ras-le-bol des distributeurs du service orange money
Ils sont courroucés du fait de la réduction des commissions (argent) qu'ils reçoivent de l'opérateur téléphonique Orange Mali sur chaque transaction effectuée (retrait d'argent via le service orange money). Selon un responsable du Collectif des Distributeurs Orange Money : « sur un retrait de 5000 Fcfa dont le frais s'élève à 190 Fcfa, le distributeur orange money ne gagne que 40 Fcfa ». Un mot d'ordre de grève allant du 03 au 06 août prochain traduit ce malaise.
Cette grève consistera à paralyser les opérations orange money de retrait et de dépôt d'argent, mais aussi la vente des crédits et des cartes de recharge.
Le marché de la téléphonie mobile et ses offres de service ont explosé au Mali, avec une croissance prodigieuse par an depuis 2000. Et tout porte à croire que la tendance devrait se poursuivre. Le portable a déjà révolutionné la société malienne, et pourtant la demande ne cesse de croître. La téléphonie mobile a permis la création de plusieurs milliers d'emplois à Bamako et à l’intérieur du pays. Le secteur apporte directement des millions de nos francs à l'économie nationale.
Malgré, son importance, certains maliens expriment de l’irritation pour Orange notamment à cause de l’envoi intempestif de messages aux clients, qui semble être le sport favori de cette société de téléphonie mobile au Mali. Par jour, l’on peut recevoir une dizaine de SMS publicitaires, voire plus. Souvent, ces messages parviennent sur les téléphones à des heures inimaginables. Cette situation frise l’acharnement. Si vous le supprimez ces messages, on vous « bombarde » avec d’autres.
Cependant, malgré cette efficacité, force est de constater, que les zones sous haute crise sécuritaire sont privées du réseau, Orange ou encore doté d’une faible qualité.
Cette situation contribue a renforcé la conviction des maliens que cette société de téléphone mobile contribue à appauvrir la population malienne.
Mahamadou YATTARA