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Les enseignants grévistes défient l’Etat : Soif de dictature !
Publié le mercredi 11 aout 2021  |  Mali-Horizon
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© aBamako.com par Dr
Application de l`article 39 : grèves des syndicats des enseignants
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Revendications catégorielles multiples, (dont celles en cours des enseignants, qui exagèrent), prolifération de groupuscules jihadistes et de bandits armés, non-respect de l’autorité de l’Etat, corruption à ciel ouvert…Le besoin d’une dictature «intelligente» est réel à la tête du Mali !
Que dire face à des syndicats d’enseignants qui défient l’Etat en ordonnant à ses membres d’aller fermer des services publics de l’éducation? Et, comme dans un rêve, des dizaines voire des centaines d’enseignants sont partis ci et là pour fermer des pans de l’administration scolaire. Certains, en héros, se sont photographiés et posté les images sur les réseaux sociaux, pour narguer l’Etat. Or, selon les juristes, « l’État est considéré comme l’ensemble des pouvoirs d’autorité et de contrainte collective que la nation possède sur les citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce qu’on appelle l’intérêt général, et avec une nuance éthique, le bien public ou le bien commun ».

Dans ses Contributions à la théorie générale de l’État (1921), le juriste Carré de Malberg définit l’Etat comme une « communauté d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation, d’où résulte pour le groupe envisagé, dans ses rapports avec ses membres, une puissance suprême d’action, de commandement et de coercition ». Il souligne ainsi la double acception de la notion, où l’État correspond : d’une part, à un mode d’organisation sociale territorialement défini; d’autre part, à un ensemble d’institutions caractérisées par la détention du monopole de l’édiction de la règle de droit et de l’emploi de la force publique.

Ainsi, l’Etat malien dispose de la force publique pour donner l’imperium nécessaire à ses décisions. Si donc, il a rassuré sur la tenue de l’examen du Brevet de technicien (BT) à compter du lundi dernier, c’est à lui de prendre les mesures fortes nécessaires pour assurer le démarrage effectif de cet examen sur l’ensemble du territoire. C’est cet Etat que Thomas Hobbes et Jean-Jacques Rousseau compare au Léviathan, ce monstre utopiste, qui peut écraser certains individus, pour assurer de l’ordre ou, en tous cas, éviter le désordre !

Pour revenir à ces perturbations et cette prise en otage de l’école, les autorités du Mali doivent agir ! Et de main ferme, fortement coercitive et dissuasive. Et c’est en cela que le Mali a comme fortement besoin d’une dictature intelligente pour se remettre de la longue crise multidimensionnelle qu’il traverse depuis bientôt 20 ans.

En effet, si le droit de grève est reconnu, il ne doit jamais conduire à la défiance de l’autorité étatique. Encore que nos braves enseignants de la synergie des syndicats de l’Éducation signataires du 15 octobre 2016 exigent l’application «immédiate » du fameux article 39 de la Loi portant statut particulier du personnel enseignant. Si cette revendication n’est pas satisfaite, affirment-ils, la synergie des syndicats, bien que disposée au dialogue, se réserve le droit d’observer une grève de 12 jours soit 288 heures allant du lundi 09 au jeudi 12 août, du lundi 16 au mercredi 18 août, du lundi 23 au vendredi 27 août 2021. «La rétention des notes, le boycott des épreuves anticipées et le boycott des examens de fin d’année sont avec effet immédiat », lit-on dans le préavis de grève déposé sur la table du gouvernement. Ignorent-ils que, comme l’assurent certains juristes, le procédé de la rétention des notes est illégal ? Soit ! Mais aller fermer les services publics ne doit point prospérer !

Par ailleurs, dans d’autres domaines, les recettes d’une dictature pure et dure porteront leurs fruits et permettront de mettre les citoyens au pas. Combien de Maliens respectent encore le bien public, les emblèmes et symboles de l’Etat, se soumettent aux lois ?

Il semble qu’à partir des crises majeures, comme celle que le Mali traverse, une autorité aux mains de fer est une solution de redressement du genre Paul Kagamé du Rwanda, des dirigeants communistes d’Asie et d’Europe de l’Est pour inspirer. Et si cela s’essayait au Mali ?

Kassoum TOGO

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