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Le Mali à la croisée des chemins Barkhane, et après
Publié le vendredi 13 aout 2021  |  L’Express
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Ce ne sont pas les quelques centaines de « soldats d’élite » de Takuba, constituée de forces spéciales et conventionnelles, qui vont apporter le printemps dans un Sahel plus brûlant que jamais.

Le départ de l’armée française du Mali ne change en rien l’équation sécuritaireLe départ de l’armée française du Mali ne change en rien l’équation sécuritaire
Les enjeux qui caractérisent désormais la région du Sahel et, plus particulièrement, le Mali vont revêtir une dimension préoccupante, avec le retrait annoncé de la force française Barkhane qui ne sera que très partiellement suppléée par la force européenne Takuba. Pendant une décennie, ou presque, Barkhane a tenté de contrecarrer la montée en puissance des groupes terroristes, notamment Aqmi (al Qaïda au Maghreb) et l'Etat islamique du Grand Sahara (EIGS), en connexion, plus ou moins avouée, avec d'autres factions parmi lesquelles Boko Haram et sa dissidence, l'ISWAP, constituent les menaces les plus meurtrières. C'est pourquoi la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) entreprend, sans tarder, un ajustement structurel de manière à conserver une certaine efficacité sur le terrain. Ainsi, son chef, El-Ghassim Wane en visite en Algérie, a déclaré mardi, au sortir d'un entretien avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté à l'étranger, Ramtane Lamamra, que «toute modification de l'opération Barkhane a un certain nombre d'implications que nous sommes en train d'étudier et nous allons nous ajuster en conséquence». Une opération qui requiert, on l'imagine sans peine, nombre de modifications et de rectifications dont l'impact financier reste tributaire du bon vouloir du Conseil de sécurité de l'ONU. Autant dire que l'affaire est loin d'être gagnée puisque la requête du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pour accroître sensiblement les effectifs de la MINUSMA tarde à recevoir une réponse favorable tandis qu'une tentative de la France pour obtenir la prise en charge de ses troupes par la communauté internationale avait essuyé un «niet» catégorique. Dans son rapport du 15 juillet, Guterres avait souhaité porter à 15 000 hommes le nombre de militaires de la force onusienne, soit 2000 nouveaux Casques bleus, alors qu'elle compte actuellement 13 289 soldats et 1 920 policiers. En décidant la fermeture de certaines bases au Mali et le retrait graduel des 5100 militaires déployés au titre de la force Barkhane, le président français Emmanuel Macron signifie la fin d'une intervention extérieure coûteuse et sans résultat probant pour son pays qui n'est plus en mesure d'assumer le coût de cette intervention, à différents niveaux. Or, ce ne sont pas les quelques centaines de «soldats d'élite» de la force d'appoint Takuba, constituée de forces spéciales et conventionnelles fournies par huit pays européens (Belgique, Estonie, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Tchéquie et Suède) et pilotée par la France, qui vont apporter le printemps dans un Sahel plus brûlant que jamais. Une situation inquiétante et dont l'unique issue passe, en ce qui concerne le Mali, par une mise en oeuvre «intelligente» et, surtout, diligente de l'Accord d'Alger, comme l'a souligné dernièrement le président malien de la transition, le colonel Assimi Goïta qui mesure, mieux que quiconque, l'importance de l'expertise algérienne dans une dynamique de la paix pour laquelle l'urgence est de plus en plus pressante
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