Chouaidou Issoufi Souleymane alias Choguel Maïga n’est plus le tribun de l’opposition. Il a été si longtemps porte-voix ou ‘’avocat’’ de Président(s) qu’il a du mal à se défaire de cette toque. Et pourtant les positions ont changé, tout comme le discours, et les attitudes doivent suivre.
Dr. Choguel est crédité d’avoir calmé le front des travailleurs affiliés à l’UNTM, il a aussi le mérite d’avoir chiffré son Plan d’Action de Gouvernement (Pag) et de respecter un tant soit peu les délais qu’il se fixe .Toutefois, le Chef de l’exécutif n’est le porte-parole que du Chef de l’Etat, au besoin il lui sert aussi de fusible. Les ministres ont qualité pour être les porte-paroles du Premier ministre, si ce dernier le veut bien. Au contraire le Premier ministre pourrait être jaloux de ses prérogatives, en abuser, et travailler à faire ombrage à ses collaborateurs. On pense ainsi être seul maitre à bord.
Si les qualités de stratège politique de notre Premier ministre sont reconnues, il n’en demeure pas moins qu’il est si friand de show médiatique qu’il nous abreuve ou matraque de discours. Héritier de l’UDPM, il ne voudra instaurer ni parti unique, ni pensée unique ?
Les sorties ne manquent pas : en conseil des ministres le 30 juillet dernier, veille de la présentation de son Pag) ; le 31 juillet après une heure trente minutes de présentation, il s’est offert un point de presse à une terrasse du CICB ; il en a été rendu compte le weekend qui a suivi, et depuis le débat du lundi 2 août et le conseil de cabinet du lendemain mardi ; on entend que du « choguelisme » ou du « show-guelisme ». En fait depuis le 7 juin, on ne sait plus où donner de la tête, l’excès de discours sera nuisible, s’il avait été ‘’pédagogique’’ les ’’ frères’’ enseignants auraient compris l’harmonisation des gilles salariales. Si le media privé n’existait on aurait rien su des attaques à l’intérieur du pays, de la ré-contestation des enseignants, de l’insécurité urbaine, des hécatombes sur la route et encore moins de l’actualité internationale ou sous- régionale.
Certains avaient cru que le leader du M5-RFP allait saisir l’occasion de la présentation du Pag pour -d’entrée de propos- ‘’légaliser et légitimer’’ le CNT ; il a failli n’en rien être. Heureusement ou malheureusement qu’un des tout derniers débatteurs est venu rappeler ses propos d’hier à l’ex-leader de la contestation. L’homme de Tabango (cercle d’Ansongo) a dû laisser entendre qu’il revient à la justice de trancher (en entamant sa première phase de réponses l’après midi du 2 août, le Premier ministre avait avancé que soit « juger le message et non le messager, je parle au nom du gouvernement »). Soit. En attendant la Communication Intelligente, on a du mal à croire que le Premier ministre se justifie devant un organe en qui il ne croit pas. Ce ne serait point le comble de l’hypocrisie, en politique, l’absurdité n’est pas un obstacle.