Selon Yaya Sangaré, membre de l’Adéma PASJ, les élections doivent se tenir comme prévues. Des membres du Conseil national de transition (CNT) affirment le contraire.
L’information a été véhiculée par notre confrère Info Matin dans sa parution de jeudi dernier. Le Conseil national de la transition (CNT) « est pour une prolongation de la transition ». Autrement dit, « La Transition ira au-delà des 18 mois fixés par les autorités du pays ». Les propos ont été tenus lors d’un atelier sur les réformes politiques et institutionnelles initiées par le CNT, en collaboration avec Mabendy consulting.
Profitant de l’atelier, beaucoup ont évoqué « l’impossibilité de sécuriser le pays, aller aux réformes et organiser les élections ».
Les arguments avancés par les membres du CNT divisent. En effet, la plus part des formations politiques ou du moins les grands partis politiques voient d’un mauvais œil cette intention du CNT, jugée de « faux débat » à 6 mois de la tenue de la présidentielle.
Membre du comité directeur de l’Adéma-PASJ, Yaya Sangaré, ancien député, ancien ministre, connu pour son franc parlé est de ceux-là qui estiment que les élections doivent être organisées aux dates fixées, c’est-à-dire en février 2022.
Pour lui, la transition n’a que deux missions : la sécurisation du territoire et l’organisation des élections.
« Les partisans de la prolongation du délai de la transition ont-ils l’intention de mettre le Mali dans une phase d’incertitude totale ? », s’interroge l’ancien député de Yanfolila. A ses dires, le Mali a pris des engagements qu’il doit honorer au risque d’avoir la communauté internationale sur le dos.
Sur le sujet de la sécurisation du territoire et ensuite organiser les élections, notre interlocuteur rappelle que personne ne peut garantir le moment où le Mali va sortir de cette instabilité. A l’en croire des pays de la sous-région à l’instar du Nigeria, le Niger, le Burkina malgré les situations d’insécurité ont organisé les élections.
Analyser et tirer les conséquences
Pour ce cadre de l’Adéma, organiser les élections suppose qu’il faut poser des actes concrets, il faut avoir la volonté. Malheureusement, constate-t-il, cela est loin d’être le cas. Si les partisans de la prolongation de la transition affirment qu’il est impossible d’organiser les élections pour des raisons d’insécurité, dira-t-il, cela suppose que les autorités ne sont pas à mesure de sécuriser le pays. Et si cela arrivait, la classe politique dit-il, va analyser, apprécier et tirer les conséquences.
Sangaré prévient que le débat de la prolongation de la transition ne peut se faire sans l’implication de la classe politique, qui a son mot à dire. « On ne peut pas aller aux réformes et créer d’autres crises dont nous ignorons l’issue ».
En sommes, le membre du CE Adema réaffirme être dans la dynamique de la déclaration faite par les 40 partis politiques sur le respect de la date de l’organisation des élections en février prochain.
Sur le même sujet, le Parena alerte. Tibilé Dramé et les siens dans une déclaration, ventilée en début de semaine dernière, dit soupçonner « depuis la prise de fonction du nouveau Premier ministre de la transition de vouloir prolonger la transition à travers la convocation des assises nationales de la refondation ». Pour le parti du bélier, « au regard de la situation sécuritaire très détériorée avec son lot de civils tués, les autorités de la transition doivent se concentrer sur l’essentiel à savoir : la restauration de la légalité républicaine et constitutionnelle à travers la tenue d’élections crédibles sur la base d’un code électoral consensuel.