Face à la gravité de la situation sécuritaire du pays qui s’empire de jour en jour, l’Association des Communautés de Culture Songhay en mouvement « IR Ganda » a tenu une assemblée générale d’informations le samedi 14 août au cours de laquelle le président Ousmane Issoufi Maïga a dénoncé la gestion « maladroite » de la question sécuritaire par les autorités alors que « l’heure est grave et la nation en péril ».
Pour l’ancien Premier ministre, l’heure est grave et la nation en péril du fait de l’insécurité grandissante caractérisée par une cadence d’attaques, d’assassinat, d’enlèvement à la fois de militaires et de civils innocents comme ça été récemment le cas des tueries à Ouatagouna, Karou, Dirga et Déouteguef et l’enlèvement du jeune rappeur Dr. Keb et quelques membres de son groupe.
Aux dires d’Ousmane Issoufi Maïga, ces attaques, à n’en point douter, ont le dessein de maintenir une psychose ambiante au sein de nos populations, par la peur et la mort. « De Kayes à Ménaka, de Taoudéni à Sikasso, aucune région n’est sauve », a-t-il déploré.
Face à cette situation inquiétante, IR Ganda qui dit trop c’est trop et non à la barbarie, à l’obscurantisme, à l’extrémisme violent, à l’intolérance religieuse, s’est posé une multitude de questions à savoir : Que faire maintenant ? Allons-nous rester impuissants face à la barbarie ? Allons-nous faire le travail des forces de défense et de sécurité à leur place ? Allons-nous continuer à subir malgré la présence massive de forces internationales sur notre territoire ?
Au-delà de pleurer les morts tous les jours et des interrogations, IR Ganda a initié une nouvelle fois de plus ce rassemblement pour inviter les ressortissants de l’espace IR Ganda à partager les meilleures idées afin davantage de contribuer à la recherche de la paix, de la sécurisation des populations et de leurs biens. « C’est cela l’essence de notre combat. Il urge pour nous tous d’inviter les plus hautes autorités du pays, nos forces de défense et de sécurité à une union des efforts pour juguler l’épineuse problématique de la sécurité sur l’ensemble du territoire en général et dans les régions du centre et du Nord en particulier », a indiqué le président Maïga.
Malgré plusieurs démarches et propositions de solutions documentées sans suite favorables auprès des autorités étatiques, sur la contribution des populations et de la société civile dans l’instauration de la paix, du vivre ensemble et du dialogue entre les communautés, l’association IR Ganda ne compte pas se lasser pour baisser les bras. L’association continue de tirer la sonnette d’alarme et de taper du poing sur la table pour une prise en compte sérieuse de cette question sécuritaire et ses propositions de sortie de crise. « Il urge pour les autorités de notre pays, pour la nation entière, de se lever et de trouver ensemble les solutions les plus pragmatiques. A nos partenaires internationaux, nous demandons au gouvernement de leur tenir un discours courageux, clair et lucide sur l’impérieuse nécessité de changer les paradigmes partenariaux et sécuritaires afin d’instaurer la confiance à tous les niveaux ».
Visiblement pas satisfait de la gestion de la situation par le pouvoir en place qui se montre inerte face à chacune de ses propositions de solutions et qui traite en revanche avec des personnes pas vraiment représentatives de la vraie société civile, le président de l’Association IR Ganda veut que l’Etat change de démarche en associant les vrais acteurs. « Ils ne peuvent pas construire ce pays sur nos têtes. Ils le construiront avec nous. A partir de maintenant, les choses vont changer. Elles doivent changer parce que la dynamique est enclenchée », a martelé Ousmane Issoufi Maïga.
Par ailleurs, il a invité l’ensemble des Maliens à s’unir pour juguler l’insécurité due au terrorisme et au grand banditisme. Pour y arriver, il croit que nous devons taire nos divergences, dépasser nos égos, à tous les niveaux, afin de sauver le plus grand bien qui nous unit, à savoir notre patrie, le Mali.
En clôture de cette conférence d’informations, le président de IR Ganda a expliqué que son association va très rapidement convoquer une autre rencontre pour « qu’ensemble nous définissions le chemin, la stratégie, les orientations dans tous les secteurs plus précisément le secteur de la sécurité ». « A la suite, nous allons organiser une grande assemblée générale de toutes les communautés du Mali pour que les gens puissent dire ce qu’ils ont sur le cœur notamment ce qu’ils représentent aux autorités étatiques dans la gestion de la crise. Tout cela fera l’objet d’un document qui sera remis à qui de droit », a-t-il conclu.