Ma 110ème lettre. Nous sommes 1 an après le 18 août 2020. IBK n’est plus à Koulouba. Dicko n’est plus sur le boulevard. Choguel est Premier ministre. Sans vote et ni élection, Assimi Goïta, chef de bataillon spécialisé dans la lutte anti-terroriste est élu sans urne au suffrage des armes. On a quitté les 8 institutions, on est à 3 organes aujourd’hui. Une transition qui se veut une refondation.
Oui grand-père ! Une transition venue par un coup d’Etat qui se dit ‘’refondatrice’’. Je meurs de rire. Je ne sais pas comment expliquer à celui qui se noie et s’enfonce davantage, qu’il est mouillé. Déjà qu’il se noie mais ne le sait pas.
Comment dire à Assimi, qui jouit de tous les privilèges aujourd’hui que rien de plus mal n’est arrivé au Mali que sa venue sans urne et avec les armes. Comment expliquer cela à ceux qui sont ministres, conseillers nationaux, spéciaux ou dans les missions au sein du gouvernement aujourd’hui grâce au coup d’Etat ? Me croiront-ils ? Verront-ils en moi autre qu’un ennemi qui les envie ou défend l’ancien régime ? Non grand-père ! C’est difficile. Car au Mali et en Afrique rares sont ceux qui ont été cherchés leur véritable ennemi à la glace et ont appris à le combattre pour le vaincre un jour. L’ennemi n’est jamais en eux. Jamais.
Oui grand-père ! Demain, nous sommes le 18 août 2021, 1 an que tout devrait changer. La corruption, la délinquance financière, le djihadisme, le terrorisme, la vie chère, la présence française, l’absence russe, les ex-rebelles, l’Accord d’Alger, le budgétivore terrain de vie de l’Etat, bref, tous les maux du Mali devraient être emportés par la valise du Président IBK. Mais hélas ! Le tout demeure et rien n’a changé ! Rien !
Pis, comment expliquer à ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui que leur première mission c’est de travailler à leur propre départ. C’est-à-dire au retour de l’ordre constitutionnel. Faire élire un Président de la République et mettre en place une Assemblée nationale. Hé grand-père ! Comment faire croire cela à un conseiller national de la transition. Que la fin de son confort actuel est la seule priorité pour laquelle il a été mis dans ce confort. Il verra sûrement le bout de mon doigt à la place de la lune.
Cher grand-père ! Ça me rappelle, les missions Onusiennes et occidentales pour la stabilisation du Mali. Oui ces cadres sont très bien payés pour mettre fin à leur propre paiement. Rire ! Des cadres dont la plupart, ne valent rien chez eux, avec seul sacrifice, « travailler dans des zones de risque », mais mis dans des conditions dignes d’un ministre pour mettre fin à une crise dont toi seul tu vis les sévices. Je m’arrête là. Grand-père ! Ceci est trop profond et très difficile à comprendre. Surtout dans les milieux où les gens confondent la vérité à la réalité, la pensée à la croyance et le devenir à l’avenir !
Oui ! Grand-père ! Tel un coup d’Etat refondateur ! Comment tremper sa main dans le caca pour nettoyer une table souillée d’urine. C’est comme couper la tête pour une mauvaise chevelure. Oui ! Grand-père ! Le coup d’Etat est l’un des rares crimes cités dans la constitution malienne et définitivement imprescriptible. Or les corruptions, les crimes autres ne sont régis que par des lois organiques. Tout ce dont tu ne souhaites jamais la répétition, ne commence guerre. Il n’existe pas de ‘’bon-mal’’. Un crime constitutionnel contre un crime pénal.
Bon je te laisse ici cher grand-père. Espérant un jour, un Mali uni et décentralisé avec un Président démocratiquement élu, une Assemblée nationale, des institutions fortes et une armée grandement républicaine. Même cela est aujourd’hui le cauchemar des tenants actuels du pouvoir, il doit arriver et de façon pacifique et civilisée sans force spéciale, ni garde ni armée de terre. Inch’Allah ! A mardi prochain!