PolitiquePoulo sur TV5 MONDE : « Notre tendance, c’est de faire en sorte que le Mali koura dont on parle soit une réalité non seulement dans les dires mais aussi dans les faits »
Dans le cadre de son séjour en France, le président de la Codem et de l’alliance JIGIYA KOURA, Housseïni Amion Guindo, a accordé une interview à TV5 monde dans laquelle il a appelé au respect du délai de la transition. Il a également évoqué que son combat est de faire du Mali Koura, le nouveau Mali, une réalité.
Actualité internationale oblige. Sur le plateau de TV5 monde, le président du parti des cols bleus s’est d’abord prononcé sur l’issue de la guerre en Afghanistan en lien avec la situation au Mali. « Ce qui s’est passé en Afghanistan donne des frissons, donne froid au dos. Il est une alerte pour le Mali », a déclaré l’ancien ministre Housseïni Amion Guindo avant de d’ajouter que les situations de l’Afghanistan et du Mali ne sont pas forcément pareilles. « Les talibans étaient au pouvoir en Afghanistan il y a 20 ans. Ils ont appris à diriger un pays, ils savent ce qui est un État. Mais au Mali, ceux qui sont là ne sont pas aussi organisés », a-t-il fait la comparaison. Un djihadiste au pouvoir au Mali, Poulo trouve que cela sera évité.
Parlant des raisons de sa visite en France, le président de la Codem avance les échanges avec les Maliens de la diaspora qui, selon lui, sont du milieu rural dans leur majorité. « Le message que j’ai donné à ces Maliens, est qu’il faut qu’on se donne la main. Il faut que ceux qui sont touchés par la crise, ceux qui vivent la crise, ceux qui mesurent réellement l’ampleur de la crise, se donnent la main pour effectivement réorienter la gouvernance, permettre aux enfants sortis des entrailles de ce peuple-là de diriger le pays pour que ceux qui sont dans le milieu rural puissent se reconnaitre en l’État et qu’ils puissent être désormais les alliés de l’État », a-t-il expliqué avant de déplorer qu’aujourd’hui, beaucoup de citoyens maliens du milieu rural « préfèrent être alliés aux terroristes que de s’allier à l’État parce qu’ils ne se reconnaissent pas en ceux qui dirigent le pays ».
L’ancien ministre de l’Assainissement, de l’Environnement et du Développement durable a indirectement annoncé sa candidature pour la présidentielle à venir. A la question de savoir s’il sera candidat en 2022, Poulo répond : « J’ai été candidat en 2013 sous les couleurs de la CODEM. Nous venions de commencer la politique. Nous avons été 5ème. En 2018, nous avons démissionné du poste du ministre de l’Éducation nationale pour être candidat à l’élection présidentielle. Nous étions dans les 5 premiers. Aujourd’hui, nous avons une coalition de 21 partis politiques avec 5 ONG et beaucoup d’associations avec comme seul objectif de veiller sur la transition et de nous organiser pour la conquête et l’exercice du pouvoir après la transition ».
Sur la question du respect de la durée de la transition, Poulo reste précis. Il a d’ailleurs appelé le président de la transition et le chef du gouvernement à respecter leurs engagements.
Son passage sur TV5 monde a été l’occasion pour le président de la Codem de réitérer son appel à la libération de Bah N’daw et de son premier ministre Moctar Ouane. « C’est un abus de pouvoir de les garder sans raison, sans motif valable. Nous appelons à leur libération, car le Mali est un État de droit », a-t-il déclaré. Il a également profité de l’occasion pour exprimer son engagement de faire, une fois au pouvoir, du Mali nouveau, une réalité. « Notre tendance aujourd’hui est de faire en sorte que le Mali koura, le nouveau Mali dont parle, soit une réalité non seulement dans les dires mais aussi dans les faits. C’est en cela que l’espoir peut reconnaitre », a affirmé le « peulh sans troupeau ».
Il faut rappeler qu’avant la France, Poulo était à la rencontre des Maliens, dans son fief électoral, Sikasso, la 3ème administrative du Mali.