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URD : A qui profite la division ?
Publié le mercredi 18 aout 2021  |  Le Pays
Rentrée
© aBamako.com par A S
Rentrée politique de la fédération de Bamako de l`URD
Bamako, le 03 avril 2021 La fédération de Bamako de l’Union pour la république et la démocratie (URD) a tenue sa rentrée politique au palais de la culture
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L’Union pour la République et la Démocratie (URD), ce grand parti politique que feu Soumaïla Cissé a fondé et implanté partout à travers le Mali, est au bord de l’implosion seulement quelques mois après son rappel à Dieu. La division bien que réelle mais démentie jusque-là, vient d’être étalée au grand jour à travers l’introduction d’une pétition pour l’organisation d’une conférence nationale extraordinaire.

Triste, mais vrai. Le parti de la poignée de main, à moins d’un an après le décès de son président, feu Soumaïla Cissé, se meurt. La tension est vive entre les membres du bureau exécutif national. Le clanisme pour le choix d’un candidat à la prochaine élection présidentielle oblige. Clan Me Demba Traoré, clan Boubou Cissé, Clan Igor…voilà la triste réalité dans ce beau parti construit par Soumaïla Cissé durant près de 20 ans. La division qui était jusque-là maitrisée, vient d’atteindre son paroxysme. De la gestion interne des conflits, on tend vers un bras de fer judiciaire. Chose que feu Soumaïla Cissé n’aurait jamais apprécié, même dans sa tombe.

Les instances

La conférence nationale est une instance à l’URD. Selon un membre du Secrétariat exécutif, cette conférence est organisée chaque année. En 2020, elle n’a pas pu être organisée à cause des restrictions dues à la pandémie de coronavirus. L’organisation de cette conférence nationale revient au comité exécutif national, selon notre interlocuteur. Au niveau de SE, les discussions ont eu lieu sur la question mais il n’y a pas eu d’entente, apprend-on. « Cette année, nous avons jusqu’à en décembre 2021 pour organiser cette conférence », nous informe ce membre de SE que nous avons contacté au téléphone. A en croire ce dernier, une réunion du comité exécutif national est prévue à cet effet cette semaine. « Le bureau exécutif national tiendra une réunion dans les jours à venir concernant cette conférence nationale », révèle notre interlocuteur avant d’ajouter que certains membres, impatients, ont introduit le processus de la pétition pour demander une conférence nationale extraordinaire.

La pétition et la réaction du vice-président Salikou Sanogo

Visiblement très impatients, certains cadres du parti ont introduit un processus d’une pétition pour demander l’organisation d’une conférence nationale extraordinaire. Les anciens députés Gouagnon Coulibaly de Kati et Amadou dit Diadjiry Cissé sont, nous souffle à l’oreille un membre du bureau exécutif, derrière cette pétition. Un autre membre, probablement, proche du clan de Gouagnon Coulibaly, dénonce ce qu’il qualifie de la « mauvaise foi » du professeur Salikou Sanogo d’organiser la conférence.

Selon le vice-président de l’URD, ce processus de la pétition est très dangereux pour le parti. « Je voudrais l’attention de tous et toutes sur les dangers que comporte une telle pour notre parti », a indiqué le professeur Salikou Sanogo dans sa lettre aux membres du bureau exécutif national et aux secrétaires généraux de sections de l’URD. Selon lui, à l’occasion de la tenue des instances à l’URD, les décisions idoines ont été toujours prises en toute responsabilité par le BEN en fonction du contexte et des enjeux du moment. Il a ainsi sollicité ceux qui sont ont engagé ce processus de pétition, à l’arrêter pour la cohésion au sein du parti. « Aux camarades membres du BEN sollicités pour la signature d’une pétition, je vous rappelle que vous n’avez nullement besoin de passer par des voies détournées pour demander l’organisation d’une conférence nationale du parti, en dehors bien entendu de nos réunions statutaires », a rappelé le vice-président de l’URD dans son communiqué avant d’appeler tous à la retenue, à la vigilance et à l’union autour de l’essentiel.

Au sein du parti, cette pétition a provoqué la colère de certains membres du parti. C’est le cas de Moussa Sey Diallo qui a écrit sur sa page Facebook : « Certains, à défaut de pouvoir convaincre par voie politique dans les instances, ont voulu forcer par voie d’huissier la convocation extraordinaire d’une instance suprême, pour déranger la tranquillité fragile, que le Pr Salikou Sanogo maintient avec grande peine. La réussite d’une telle fuite en avant, allait affaiblir un parti confronté à une grande mutation. Elle allait aussi créer une cacophonie qui aurait pu échapper à tous les militants. Surtout elle aurait instauré du juridisme dans le groupe. Et ainsi initier une jurisprudence interne, qui pourrait faire de l’URD un parti habitué des tribunaux ».

Nécessité d’entente

Aux lendemains du décès de l’honorable Soumaïla Cissé, beaucoup ont annoncé la mort de l’URD. Comme cause de fragilisation prochaine de ce grand parti, ils évoquaient un problème de leadership.

Après le deuil, les discours prononcés partout par les responsables du parti étaient rassurants. Tous prêchaient l’union des membres pour honorer la mémoire du défunt Soumaïla Cissé et continuer son combat pour un Mali nouveau. Mais la réalité de ce qui se passe est différente de ces discours. La guerre de positionnement a commencé et donne raison à ceux qui ont annoncé la mort de l’URD. La question de qui va être le prochain candidat de l’URD fragilise les membres. La formation politique est divisée en trois clans, sinon plus. Certains sont favorables à Me Demba Traoré, un très proche collaborateur à Feu Soumaïla Cissé. Il y a également les clans Mamadou Igor Diarra et Boubou Cissé. Le parti est au bord de l’implosion, surtout avec ce passage en force pour demander l’organisation d’une conférence nationale extraordinaire.

Ce qui est évident, c’est que les membres de l’URD n’ont pas intérêt à ce que ce parti se divise. Ils doivent maintenir l’union pour pouvoir honorer la mémoire de celui-là qui a consacré toute sa vie à la construction du Mali. Personne, aucun clan n’a intérêt à ce que ce parti se divise.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS
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