Sur la crise scolaire, les responsables des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 se sont adressés, hier mardi 17 août 2021, à leurs militants. Ainsi, la déclaration faite à la faveur d’une conférence de presse avait pour objet de faire la genèse de la crise scolaire ; les négociations menées avec le gouvernement ; les examens en cours…C’était l’occasion pour eux d’appeler leurs militants à la mobilisation, et de mettre en garde leurs détracteurs.
En clair, les syndicalistes de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ne baissent pas le ton. Lors de la conférence de presse d’hier, ils sont revenus sur la genèse de la crise scolaire ; les négociations qu’ils ont eu avec le gouvernement ; les examens de fin d’année en cours. Par la conférence, il s’agissait aussi de faire une mise en garde, voire d’appeler les militants à rester « mobilisés et déterminés » pour l’application de l’article 39 de la loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut particulier des enseignants. Dans leur déclaration, les syndicalistes ont d’abord rappelé les combats et négociations menés avant de bénéficier l’article 39 de la loi ci-dessus mentionnée. Un article qui, rappellent-ils, prévoit que « toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental, et de l’éducation préscolaire et spéciale ».Mais le gouvernement a mis l’application de cet article en cause à travers l’ordonnance N°2021-003/PT-RM du 16 juillet 2021.Laquelle ordonnance a été adoptée pour l’unification de la grille indiciaire des fonctionnaires, ont-ils déploré. Les syndicats exposent pourquoi ils sont opposés à cette ordonnance : « L’unification de la grille souhaitée par le gouvernement vise à accorder une augmentation de 15,17% au statut général qui passe de 1200 et 1382.C’est cette augmentation qui doit être appliquée aux enseignants du secondaire, du fondamental, et de l’éducation préscolaire et spéciale ».
Dans cette crise scolaire, une chose se doit d’être aussi clarifiée selon eux : « Les syndicats ne s’opposeront jamais à la revendication d’une organisation syndicale, encore moins à l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs. Mais ils n’accepteront jamais que leurs acquis syndicaux soient remis en cause par un autre syndicat ».
Quant aux négociations enclenchées à la veille des 288H de grève en cours, ils révèlent que la partie gouvernementale a affirmé son attachement à la grille unifiée. D’après eux, le gouvernement a clairement montré qu’il n’est pas disposé à s’inscrire dans une logique de l’application de la loi accordant le statut particulier aux enseignants. La partie gouvernementale s’est dite prête à engager des discussions concernant les primes et les indemnités, lit-on dans cette déclaration. Les syndicats disent avoir demandé, au cours des négociations, au gouvernement de s’inscrire dans une logique de l’application de la loi, tout en réaffirmant leur disponibilité à engager des discussions sur les modalités d’application de l’article 39. « L’opposition des syndicats aux primes et indemnités s’explique par le fait que cette proposition détourne les syndicats de leur objectif. La proposition remet définitivement en cause l’applicabilité de l’article 39 », ressort dans ce document. En synergie, les syndicats de l’éducation annoncent que le gouvernement de transition a fait appel « aux gardiens, aux mécaniciens, aux élèves et analphabètes » pour la tenue des examens de fin d’année. « Au regard de cette mascarade orchestrée » par les autorités, indiquent-ils, les syndicats de l’éducation informent l’opinion nationale et internationale que ces examens « n’engagent en rien les enseignants du Mali ».Par la même occasion, ils ont dénoncé les arrestations et violences dont les enseignants ont été récemment victimes. Dans la présente déclaration, les syndicats mettent en garde « leurs détracteurs zélés contre les sabotages ».Clarifiant leur attachement à l’application de l’article39, ils appellent les militants à rester « déterminés et mobilisés pour la victoire ».