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Prolongation de la transition : Un mal pour un bien
Publié le mercredi 18 aout 2021  |  L’Informateur
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© aBamako.com par S.A
Lancement des travaux de réhabilitation des classes dégradées
Bamako, le 22 juillet 2021. Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a présidé le lancement des travaux de réhabilitation des classes dégradées à l`école publique de Niarrela.
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Si la transition rate le coche des réformes politiques et institutionnelles, le président élu serait soupçonné d’envisager un troisième mandat avec le projet de révision constitutionnelle. Ce qui pourrait conduire le pays à un nouveau cycle d’instabilité.
Les causes profondes de l’actuelle crise vont bien au-delà de la faillite de la démocratie électorale. Même une élection crédible et techniquement réussie ne suffira pas à rebâtir la démocratie, reconstruire le système politique et l’appareil sécuritaire et réconcilier la société malienne avec elle-même. Cette élection présidentielle constitue cependant une première étape cruciale qu’il ne faut absolument pas rater. Si la transition politique en cours rate le coche des réformes politiques et institutionnelles, le président élu pourrait s’exposer à un lourd soupçon d’envisager un troisième mandat avec le projet de révision constitutionnelle. Ce qui pourrait conduire le pays à un nouveau cycle d’instabilité. Dans ces conditions, il vaut mieux s’accorder du temps supplémentaire, afin de donner aux autorités le temps d’assoir »un Mali nouveau et stable », de se préparer de façon convenable et de permettre à un nombre plus élevé de Maliens de choisir leur président. Tel est en résumé le message livré vendredi, au cours d’un meeting, par le Mouvement des jeunes patriotes du Mali. Une correspondance dans ce sens sera adressée au président Assimi Goïta, a promis son porte-parole Mohamed Bill Traoré.

Pas d’élections, option la plus sécuritaire

La violence et l’insécurité sont reines et ont engendré une grave crise humanitaire : des milliers de décès, le déplacement forcé de milliers de personnes et des pénuries alimentaires sans précédent. La situation est particulièrement grave dans la zone du Liptako-Gourma, où se rejoignent les frontières poreuses du Mali, du Niger et du Burkina, dans les régions de Mopti et Ségou. Les attaques menées par des groupes extrémistes violents ont sérieusement affecté la production agricole et l’élevage dans des régions qui souffrent depuis longtemps d’une mauvaise gouvernance. En dépit des efforts consentis par le Mali et ses partenaires internationaux pour venir à bout de la menace que représentent les groupes armés et terroristes, les attaques visant les forces de sécurité et les civils se poursuivent. Récemment, un massacre a été perpétré contre des civils de quatre villages – Karou, Ouatagouna, Dirga et Déoutéguef – dans la région de Gao. Ces atrocités de masse ont visé des femmes et des enfants, des maisons ont été saccagées et incendiées, des animaux ont été emportés.

« Nous avons nos maris au front, nos enfants au front. Certains ont été égorgés. Des civils sont massacrés chaque jour. Nous disons qu’il n’y a pas d’élections tant que la sécurité n’est pas revenue dans tout le Mali » a tranché Mme Bagayoko Mariam Coulibaly, présidente des collectifs des femmes leaders pour un Mali stable, la toute première association à souhaiter ouvertement une prolongation de la durée de la transition fixée à 18 mois.

Issaka Bengaly, président de l’association pour le développement de N’Tabacoro, lui a fait chorus « Nous nous sommes tous levés contre le régime d’IBK et nous l’avons combattu. Maintenant les militaires sont en train de rendre à notre pays sa dignité. Nous devons prolonger la durée de la transition pour que le travail du président Assimi et ses hommes soit achevé, c’est-à-dire le redressement de notre pays ».

Comment les candidats peuvent-ils joindre les électeurs dans ce contexte de grave crise sécuritaire ? L’option la plus sécuritaire serait de ne pas déclencher d’élections« Les candidats ne pourront pas battre campagne » sans risquer un enlèvement. Le défunt chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, était victime d’enlèvement, le 25 mars 2020 en pleine campagne législative, par de présumés djihadistes, et libéré après six mois de détention.

Georges François Traoré
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