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Me Amadou Tiéoulé Diarra est formel : Elections impossibles en février
Publié le mercredi 18 aout 2021  |  L’Informateur
Conférence
© aBamako.com par MS
Conférence de presse du réseaux des défenseurs des droits humains RDDH
Bamako, le 14 août 2021 Le réseau des défenseurs des droits humains RDDH au Mali a organisé une conférence de presse à la maison de la presse
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Les élections théoriquement prévues en février ne pourront être organisées avant cette date en raison du retard pris dans leur préparation.
Rarement époque aura été si peu propice aux élections. Comment mobiliser quand se déplacer, croiser des gens devient dangereux ? Et quand les conditions d’un scrutin libre et transparent ne sont pas réunies ? Un casse-tête qui a conduit Me Amadou Tiéoulé Diarra, président du Réseau des défenseurs des droits de l’Homme (RDDH), à sortir de sa réserve. « On veut que les élections soient bâclées chaque fois, pour que les mêmes causes produisent les mêmes effets », s’est-il insurgé. « Ils veulent nous amener à la cravache aux élections pour qu’on choisisse des gens avant février 2022. Et tenez-vous pour dit, « nous allons le regretter ».
Dans l’esprit de Me Amadou Tiéoulé Diarra, il va falloir fixer des préalables. « Tous ceux qui ont des dossiers devant la justice au Mali et à l’étranger doivent s’abstenir de se présenter à la présidentielle ». Le Mali s’est s’enfoncé dans la crise morale après les révélations de l’enracinement de la corruption au plus haut niveau de l’Etat. Nos compatriotes ont assisté médusé aux soubresauts l’enquête gigantesque qui a visé en 2013 l’entrepreneur corse, spécialiste de l’industrie du jeu en Afrique et proche de nombreux dirigeants africains. Michel Tomi a été mis en examen pour corruption d’agent public étranger, abus de confiance, complicité d’abus de bien social, faux et usage de faux, et travail dissimulé. Interrogé sur ses relations avec le président malien, il le présente comme un “frère” au sens africain du terme.

“Avec ‘IBK’, nous nous connaissons depuis plus de vingt ans. Parler de corruption, comme le suggère la justice française, n’a aucun sens. Les présidents africains ne sont-ils pas supposés avoir de l’argent ? Comment les corrompre ? Nous avons le droit de déjeuner ensemble.”

« Tenir tête » aux partenaires

Les enquêteurs soupçonnent l’homme d’affaires d’avoir aidé financièrement Ibrahim Boubacar Keïta lors d’un séjour à Marseille. Mais Michel Tomi, qui concède y avoir déjeuné avec ce dernier, souligne qu’il n’était pas encore président et balaie l’argument. “Je ne pense pas que l’on puisse parler de corruption pour un repas.”

Me Diarra est favorable à des propositions justes, réalistes et adaptées au contexte malien. «L’agenda c’est faux ! On n’a pas besoin d’agenda pour développer un pays. On ne vous donnera rien sans contrepartie. Ayez confiance aux Maliens »

Les partenaires internationaux du Mali ne doivent pas se résoudre à accepter un processus électoral peu satisfaisant. Une telle stratégie de court terme ne ferait qu’en ajouter à l’instabilité. Au besoin, il convient de « tenir tête à la communauté internationale, pas avec des injures, mais en développant des arguments ».
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