Depuis plus d’un mois, le front social connaît une ébullition. Du syndicat des enseignants en passant par le Cstm, les syndicalistes revendiquent l’amélioration de leur condition de vie et de travail. Cherchent-ils à profiter de la période transitoire pour imposer leur diktat ? Ou cherchent-ils à déstabiliser la transition lorsque l’on sait que celle-ci ne doit pas engager le pays dans certain processus qui peut porter préjudice au régime qui lui succèdera ?
La transition a du pain sur la planche. C’est qui sous-entend de nombreux préavis de grèves et des grèves qui se succèdent depuis plus d’un mois. Elles ne laissent personne indifférente lorsque l’on sait que les missions de la transition sont claires et précises.
L’organisation des élections et la mise en place des reformes pour la bonne marche du pays. Hélas ! ces prérogatives sont en passe d’être changées au profit des demandes des syndicats qui veulent profiter de la transition pour obtenir ceux qu’ils n’ont pas pu obtenir des régimes précédentes.
Pas plus tard que la semaine dernière, les enseignants signataires du 15 octobre 2016 ont décidé de prendre en otage les examens de fin d’année créant ainsi du désordre au niveau de certains centres. La confédération syndicale des travailleurs du Mali, à travers une conférence de presse, veut observer une grève de 72 heures à partir du 30 août 2021 pour non application de 16 points qui avaient fait l’objet d’accord depuis 14 ans. Du coup, la question qui taraude dans les esprits est de savoir si ces grèves n’ont pas une connotation à déstabiliser la transition ou ne sommes-nous pas dans un éventuel règlement de compte lorsque l’on sait que le syndicat des enseignants et le Cstm militaient tous dans le M5-RFP ? Aujourd’hui la primature, détenue par ledit M5-RFP, est appelée à faire face aux nombreuses revendications de ces anciens alliés. Cherchent-ils à leur mettre le bâton dans les roues lorsque l’on sait que les nombreuses grèves fragilisent le pays, la quiétude et le bon fonctionnement de la transition ? Une transition qui se trouve déjà fragilisée par l’insécurité grandissante avec comme corolaire les tueries en masse de paisibles citoyens. Le président de la transition en personne a échappé à une décapitation le jour de la fête de tabaski. Ces malheureuses histoires sont des parfaites illustrations. A cet égard, il est plus que nécessaire que les syndicalistes mettent la balle à terre sauf s’ils souhaitent apporter leur touche à la déstabilisation de la transition et du pays. Avec l’insécurité grandissante au nord et au centre, faut-il en créer d’autre au sud ? En entendant la réponse à cette question, la cohésion autour de la sauvegarde de l’intérêt du pays est plus que nécessaire surtout que le président de la transition avait souhaité l’implication des uns et des autres pour la réussite de la transition.