En lieu et place d’un discours-bilan auquel l’on s’attendait à l’occasion du premier anniversaire du coup d’Etat du 18 août 2020, l’actuel homme fort du Mali, devenu président de la transition à la faveur d’un autre coup de force intermédiaire, a plutôt procédé à une tôlerie-peinture des forfaits ayant déposé le régime IBK.
Le seul point à même de susciter considération chez les auditeurs de ce message est la mémoire faite aux victimes de l’insécurité sur le territoire. « j’ai une pensée pieuse pour ceux qui ont été arrachés à notre affection, de Kayes à Kidal en passant par Bamako, le plus souvent à la fleur de l’âge. Je m’incline également pour ces autres qui, héroïquement, tombent au front, acceptant le sacrifice ultime pour la défense de la Patrie. Qu’ils reposent en paix ! Nous ne saurions les oublier. »
S’en est ensuite suivi la rhétorique censée polir ou enjoliver même les deux coups d’Etat à l’origine des actuelles autorités du pays. Il s’agit d’une manière à peine voilée de signifier que ces dirigeants ont passé tout ce temps écoulé à concevoir seulement l’architecture de la transition et que rien n’est pour l’heure à se mettre sous la dent en termes de réalisation pour la refondation du pays que l’on a toujours clamé pour justifier l’acte du 18 août 2020. « L’Armée nationale, votre Armée, ne pouvait rester dans l’attentisme : elle a donc pris ses responsabilités pour intervenir et permettre la concrétisation du vœu populaire, le changement. Bien qu’étant un aboutissement, le 18 août est également un nouveau départ. Un chantier gigantesque nous interpelle : comme l’a dit le poète, tout est à refaire, y compris l’homme car, il s’agit de réussir ce à quoi tout le monde aspire : la Refondation de l’État. » a déclaré le chef de l’Etat laissant plus d’un sur sa faim.
« Un mot a été mis à la mode ces derniers temps, le mot « inclusivité ». Il nous revient de le privilégier, de le cultiver. Nul, qu’il soit personne privée, association ou parti politique, ne doit exclure les autres et personne ne doit se sentir exclu. Ce à quoi, solennellement, je convie, c’est l’unité d’action pour le sursaut national, au nom de la Refondation. » a dit le colonel Assimi Goïta à la chute de son adresse enfonçant le clou chez les épris de renouveau. Ceux-ci sont ainsi indirectement appelés à prendre leur mal en patience parce que l’heure n’est pas encore au concret à toucher du doigt. On continue donc par poser les jalons de la refondation ceci, après avoir parcouru plus de la moitié du chemin à eux imposé par la charte de la transition. D’aucuns voient plus en ce discours du président colonel, les bases d’une prolongation de la transition que le bilan de douze mois de trajet.