De plus en plus, le citoyen lambda constate avec effarement et indignation le comportement peu exemplaire de certains membres du gouvernement de l’ère Choguel qui donnent le sentiment que les fonctions de ministre sont banales. La déchéance de l’Etat dont on parle assez souvent et de laquelle découlent tous les maux dont souffre aujourd’hui le Mali, est aussi le résultat du manque d’exemplarité de la part de ceux et celles qui incarnent l’autorité de l’Etat. Il urge de trouver rapidement des solutions à cette situation.
Le coup de gueule d’un procureur de la République sur la présence d’un ministre d’Etat dans la rue aux côtés de manifestants qui exprimaient leur colère contre l’interpellation par la gendarmerie de deux imams, est assez anecdotique de la situation de déchéance au sommet de l’Etat due aux mauvais comportements de certains cadres.
En moins d’un mois, deux ministres de la République ont réussi à semer la confusion dans l’esprit des populations sur les fonctions réelles d’un ministre d’Etat. Si cette fonction semble être confuse dans la tête de certains ministres nommés, au niveau des populations, on commence à s’interroger sur les critères de nomination. Mais, c’est assez clair pour le procureur de la République près le tribunal de la commune IV du District. Morceaux choisis : « Quand on porte l’écharpe de ministre, il y a des comportements qui ne vous siéent plus…(comme se retrouver par exemple dans la rue manifestant contre une simple interpellation policière. NDRL) C’est ce qui arrive quand vous partez prendre des gens dans la rue, pour les nommer ministres… Il y a des gens qui ne savent même pas c’est quoi être ministre… ».
Avant le ministre délégué auprès du ministre de la santé et du développement social, chargé de l’action humanitaire, de la solidarité, des réfugiés et des déplacés dont la présence dans la rue aux côtés de manifestants contre une interpellation policière a suscité une grande incompréhension dans l’opinion nationale, c’était au ministre du culte et des affaires religieuses de choquer les valeurs laïques de la République en déclarant que le Mali était un pays islamique et qu’aucune loi, aucune décision qui ne va pas en droite ligne avec les principes de l’islam, ne sera prise par son cabinet.
Deux attitudes polémiques de ministres qui interpellent le chef de l’Exécutif et le président de la Transition. La faute est humaine. Mais ne pas tenter de corriger la faute, est impardonnable. A défaut de relever de leurs fonctions les ministres coupables de telles dérives, le Premier Choguel Kokalla Maïga devrait œuvrer à ce que de telles dérives ne se reproduisent.
Pour cet ancien travailleur de l’Etat, à la retraite, le Premier ministre doit initier des séminaires gouvernementaux qui sont des occasions de remise à niveau des ministres du gouvernement. La fonction de ministre ne s’apprenant pas dans les écoles, il faut des ateliers qui leur permettent de mieux s’approprier les fonctions de ministre d’Etat. « Beaucoup de gens sont nommés ministres sans qu’ils ne sachent réellement quelles sont leurs fonctions ; qu’est-ce qu’il faut faire ; qu’est-ce qu’il ne faut pas faire etc. »
Si le Mali, par le passé, a organisé des séminaires gouvernementaux, ces genres d’initiatives ont disparu par le temps. Or, depuis la crise politique, les critères de nomination au gouvernement n’obéissent plus totalement aux règles de compétence. On nomme plus par affinité parentale, politique que par mérite et compétence. De ce fait, pour corriger quelques lacunes, il s’avère comme une nécessité de « former » les ministres nommés pour éviter les mauvais comportements préjudiciables à la République toute entière. L’organisation de séminaires gouvernementaux, peut permettre de corriger ces insuffisances.
Et qui mieux que le Secrétariat du gouvernement pour diriger de tels travaux ! Au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de trouver les solutions permettant d’éviter les dérapages au sommet de l’Etat car la refondation de l’Etat dont il parle tant se trouve également à ce niveau.