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Mali : Comment les djihadistes ont levé le blocus sur Dinangourou
Publié le lundi 23 aout 2021  |  DW. com
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou
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Des djihadistes ont exigé aux habitants, entre autres, de ne plus collaborer avec l'armée malienne (FAMa). Le blocus aura duré près de quatre mois.

Cest la fin de près de quatre mois d'occupation pour les habitants de Dinangourou, proche de la frontière avec le Burkina Faso. Depuis le 2 mai 2021, ce village situé dans la région de Mopti, dans le centre du Mali, était assiégé par les groupes armés.
Un accord a été conclu après des négociations entre les assaillants et les autorités coutumières de la localité.

"Engagement moral"
D'après les informations recueillies par la DW, ce n'est pas un accord écrit mais plutôt un engagement moral entre l'association Monobemou dans le cercle de Koro, les autorités coutumières de Dinangourou, et les groupes armés qui a permis cette levée d'embargo.

Les désormais ex-occupants auraient exigé en échange de cette libération l'arrêt de toute collaboration entre les populations et les forces armées maliennes en termes de renseignements sur leurs positions dans la zone.
"Ils souhaiteraient aussi fréquenter le marché de Dinangourou", explique Amadou Aya, un natif du village de Dinangourou, résidant à Bamako. "En contrepartie, ils ont déclaré ne plus vouloir s'attaquer aux citoyens, mais aussi qu'ils ne vont plus poser des mines et engins explosifs. Les groupes armés ont aussi promis de ne plus voler les animaux pour ainsi permettre aux populations de vaquer normalement à leurs occupations. Voilà les conditions qui ont été discutées par les uns et les autres", ajoute-t-il.

Toujours d'après nos informations, l'accord porterait aussi sur la neutralité des villageois de Dinangourou en cas d'incidents qui pourraient survenir au marché, avec notamment des affrontements entre les groupes armés et les FAMa (Forces armées maliennes) ou les chasseurs traditionnels.
Des conséquences redoutables
Adama Diongo, le porte-parole du collectif des associations des jeunes de la région de Mopti affirme craindre de son côté les conséquences de cet acte dans le futur.

"Lorsqu'on regarde les termes dans lesquels l'accord a été obtenu, il est demandé désormais aux populations de se désolidariser totalement de l'armée, de se désolidariser des chasseurs traditionnels, de pouvoir les laisser faire leurs prêches à Dinangourou, entrer et sortir du village comme ils l'entendent. Donc, même si demain l'armée veut mener des opérations dans la zone, en tout cas, si l'on s'en tient aux engagements pris, les populations ne pourront plus aider l'armée", regrette le porte-parole.
Contactée par la DW, la direction de l'information et des relations publiques des armées (DIRPA) n'a pas réagi à notre sollicitation. Selon plusieurs sources locales, les autorités de Bamako n'ont pas du tout été impliquées dans cette libération du village de Dinangourou.
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