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Mali : la rébellion touareg dénonce une "attaque" de l’armée
Publié le jeudi 12 septembre 2013  |  AFP


© AFP
Première rencontre de la rébellion malienne du MNLA avec le médiateur Compaoré
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (Assis 3-G), chef d`une équipe du Mouvement de libération nationale de l`Azawad (MNLA) membres se trouve le long avec un médiateur nommé par la CEDEAO ouest-africaine bloc, Blaise Compaoré (Assis 4-G), touareg rebelle Ibrahim Ag délégués Mohamed Asseley (assis-L) et Hassane Ag Mehdy (Assis 2-G) au cours d`une réunion à Ouagadougou


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BAMAKO - La rébellion touareg a accusé jeudi l’armée malienne de l’avoir attaquée dans le nord-ouest du Mali, premier accroc aux accords de paix signés en juin entre le gouvernement et les Touareg.

A Bamako, l’armée a minimisé l’incident, évoquant un simple accrochage avec des "bandits" armés lors d’une opération de "sécurisation", alors que le pays se remet lentement de l’occupation de la moitié nord de son territoire par les rebelles touareg et des groupes jihadistes armés.

Cet affrontement intervient à une semaine de l’investiture officielle du
nouveau président malien, cérémonie hautement symbolique à laquelle doivent
participer plusieurs chefs d’Etats étrangers, dont le président français
François Hollande.

Selon le vice-président du Mouvement national de libération de l’Azawad,
Mahamadou Djeri Maïga, l’incident s’est produit mercredi dans la région de
Léré, près de la frontière mauritanienne.

Plusieurs militaires maliens ont été tués et deux hommes du MNLA, principal
mouvement de la rébellion touareg, blessés, a-t-il affirmé à l’AFP.
"Nous avions demandé aux combattants qui ont des armes de poing de se
regrouper pour un cantonnement. L’armée en a profité pour les attaquer et,
selon nos informations, d’autres attaques se préparent", a expliqué M. Maïga.
Du côté de Bamako, le porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel
Souleymane Maïga, a reconnu qu’un accrochage s’était produit avec "des
bandits" mais il a nié tout affrontement entre soldats réguliers et
combattants touareg.

Le porte-parole a évoqué de simples "échanges de coups de feu", la capture
d’"une dizaine de bandits armés" et des blessures légères chez deux soldats
lors d’une opération de "sécurisation des personnes et des biens vers Léré".
"Nous n’avons pas eu en face des combattants du MNLA. Nous avons eu en face
des bandits armés qui empêchaient les populations de vivre", a-t-il assuré.
Le lieutenant-colonel Maïga a fait état de deux militaires "légèrement
blessés", et le porte-parole du ministère de la Défense, le lieutenant-colonel
Diarran Koné, de trois militaires blessés légers et trois morts dans le camp
adverse.

Selon le porte-parole militaire, "une dizaine de bandits armés" ont été
arrêtés et sont en route pour Bamako.
Un accrochage a été confirmé à l’AFP par une source militaire africaine et
une source humanitaire qui ignoraient toutefois l’identité des hommes armés
impliqués.

Pour le vice-président du MNLA, l’incident fait peser une menace sur
l’accord passé avec le gouvernement, un facteur clé de la réconciliation
nationale dont le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, élu en
août, a fait sa priorité.
"Nous adressons un message aux autorités maliennes pour la cessation des
arrestations, la libération des prisonniers et surtout pour le respect de
l’accord de Ouagadougou", a lancé le vice-président du MNLA.
"Nous, nous sommes dans la logique de cet accord. Nous ne voulons pas nous
lancer dans un conflit parce que nous voulons respecter notre parole", a-t-il
dit.

Mais "si les attaques se poursuivent, nous prendrons tous les risques sur
les positions de l’armée", a-t-il mis en garde.
Le MNLA, et un autre mouvement rebelle touareg, le Haut conseil pour
l’unité de l’Azawad (HCUA), ont signé le 18 juin à Ouagadougou un accord de
paix avec Bamako.

Cet accord visait à permettre la tenue de la présidentielle de juillet-aout à Kidal, ville du nord-est du Mali restée sous contrôle de Touareg malgré l’intervention française qui a chassé les djihadistes qui occupaient depuis le printemps 2012 la moitié nord du pays.

L’accord prévoit un cessez-le-feu, un retour progressif des forces
maliennes à Kidal et un cantonnement des combattants rebelles touareg sur des
sites de regroupement.

Le nord du Mali a été occupé une grande partie de 2012 par des groupes
islamistes armés, alliés à Al-Qaida, qui s’étaient dans un premier temps
alliés aux touareg avant de les évincer.

Les jihadistes ont été chassés à leur tour à partir de janvier 2013 par
l’intervention militaire dirigée par la France, l’ancienne puissance
coloniale, toujours en cours.

Cette pacification a permis l’élection du président Keïta qui a prêté serment le 4 septembre et doit être investi jeudi prochain. L’armée malienne a nié que l’opération lancée cette semaine ait un rapport avec le calendrier politique.

"Il y a des cas de vols de bétails signalés, des coupeurs de route également. Il faut sécuriser les populations", a commenté le lieutenant-colonel Maïga, assurant que "les patrouilles n’ont rien à voir avec l’investiture du 19 septembre".

Cor-jf/sd-cs/jlb/hba

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