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Me Baber Gano, ancien député de Djenné, ancien ministre, secrétaire général du Rassemblement pour le Mali (RPM) «Il faut obligatoirement que l’armée régalienne puisse jouer pleinement son rôle de défense et de sécurité »
Publié le mardi 24 aout 2021  |  Le Républicain
Réunion
© aBamako.com par Androuicha
Réunion annuelle 2017 des Transports
Bamako, le 18 décembre 2017. L`hôtel Maeva Palace a servi de cadre à l`édition 2017 de la réunion des Transports dont les travaux ont été ouverts par le Ministre en charge du domaine Me Baber GANO.
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La population de Djenné a battu le pavé, le 22 août 2021, pour non seulement dénoncer la recrudescence de l’insécurité dans le cercle, mais aussi, pour soutenir les forces armées maliennes (FAMAS). Au cours de cette marche qui a regroupé des milliers de personnes, nous avons recueilli la réaction des uns et des autres. Lisez !


A l’initiative des élites politiques, religieuses et traditionnelles, j’ai été saisi personnellement par les villages de Femaye pour leur venir au secours. J’ai été élu ici aux élections de mars-avril 2020 à la majorité absolue au premier tour. Donc je suis légitime de ce cercle. Fort de cette légitimité, les populations ont demandé qu’on organise cette marche. La marche a pour objectif d’abord de condamner fermement les tueries et les enlèvements de bétails dans le cercle de Djenné, ensuite, d’apporter le soutien des populations de Djenné aux FAMAS (Forces armées maliennes) dans leurs missions difficiles, mais régaliennes de défense des personnes et de leurs biens. Les villages de Femaye et de Derary vivent cette insécurité avec un lourd tribut. Chaque jour qui passe, chaque semaine qui passe, depuis 6 mois, nous enregistrons des pertes en vies humaines, évaluées à plus de 200 personnes, à cause de l’insécurité grandissante. En plus, plus de 10 000 têtes enlevées dans le cercle, ce qui a anéanti considérablement notre économie locale. La capacité de résilience de cette population est au bord de la rupture, nous avons constaté, tous les jours, nous recevons des milliers d’interpellations et de sollicitations pour que nous puissions jouer notre rôle politique et donc si rien n’est fait d’ici peu, nous risquerons d’assister à un désastre humain. Que Dieu nous en garde ! Nous avons compris que les efforts moraux, psychologiques, mentaux de cette population sont au bord de leur rupture. Notre but est d’attirer l’attention et d’interpeller très fortement les autorités de la transition. Le chef de l’Etat, Assimi Goïta, a été le commandant de la FORSAT à Sofara ici, il connaît la multiplicité et la complexité de la question sécuritaire dans la zone. Il a géré, combattu et a remporté des victoires. Aujourd’hui, après lui, tout le travail qui a été fait est en train de reculer. La FORSAT a été installée pour endiguer ce phénomène d’insécurité et de djihadisme qui s’est transporté malheureusement derrière le fleuve de SOFARA. Ce fait que les villages de Marébougou, les villages Kounti, de Koumaga sont presque au bord de leur disparition et de leur accaparement par les djihadistes. Or, ce sont des citoyens maliens qui vivent l’espoir de la souveraineté malienne et qui attendent que leur défense et leur sécurité soient assurées pleinement par les forces de défense et de sécurité. C’est pour cela que nous avons demandé à travers cette marche, vous avez vu la grande mobilisation, 3000 à 4000 manifestants qui sont sortis, pour que, d’une voix, nous puissions porter la question de l’insécurité grandissante à Djenné et que les solutions puissent être envisagées. Nous disons que les FAMAS sont déjà là, mais nous les encourageons à accroître leur capacité de mobilité. Elles ne peuvent pas être statiques, la capacité de mobilité, c’est ce qui permet d’avoir un maillage sécuritaire dans ces zones. C’est le seul moyen pour nous d’avoir une tranquillité, une quiétude pour que les populations dorment tranquillement. Tant qu’il n’ya pas ce maillage sécuritaire, les populations ne peuvent pas dormir. C’est pour cette raison que nous allons interpeller les responsabilités qui gèrent aujourd’hui, les questions sécuritaires, les questions de défense, que la question de Djenné doit être une question prioritaire aujourd’hui. Nous nous considérons comme étant des citoyens maliens, comme étant des Maliens à part entière et notre sécurité ne peut pas être sous-traitée. Aujourd’hui, il faut que nous nous adressions à des milices pour que nous puissions vivre en paix. Je pense que cela ne peut pas être quelque chose qui va aboutir. Parce qu’au bout de souffle, les populations ne peuvent plus prendre en charge l’effort de ce soutien à ces milices. Il faut obligatoirement que l’armée régalienne puisse venir jouer pleinement son rôle de défense et de sécurité. Voila pourquoi nous sommes réunis ici en tant que fils, notables, autorités religieuses, bonnes volontés, élus locaux, élus municipaux, tous ceux qui se sont joints à nous ont le même objectif. C’est dénoncer l’insécurité grandissante à Djenné et endiguer le phénomène à travers un maillage sécuritaire. Nous pensons que cette marche aura son écho favorable et que les résultats ne tarderont pas à venir. Notre schéma, c’est de venir soutenir l’armée malienne et la mettre devant sa mission.

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Alphamoye Samassé, maire de la commune urbaine de Djenné

«Nous voudrons que les autorités s’assument parce qu’une sécurité ne se sous-traite pas »

On a répondu à un appel, c’est le collectif des autorités politiques, traditionnelles et religieuses. C’est par rapport à la crise qui sévit à Djenné depuis 6 ans. Il y a des attaques perpétuelles au niveau de la commune de Femaye et de Derary qui souffrent aujourd’hui. Durant ces deux derniers mois, il y a eu plus de 10 attaques successives. C’est la population qui est en train de se défendre alors qu’une défense ne se sous traite pas. Nous demandons aux autorités de la transition de venir en aide à Djenné qui est une ville historique classée patrimoine mondial depuis 1988. Si Djenné tombe, c’est l’opinion internationale qui va beaucoup souffrir avec nous. Nous voulons l’implantation d’un poste de sécurité au niveau de Femaye. Nous voudrons que les autorités s’assument parce qu’une sécurité ne se sous-traite pas. Plus d’un millier de personnes est en train de marcher aujourd’hui à cause de cette insécurité.

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Baba Sarro, enseignant à Djenné

«La population de Djenné souffre, nous voulons la paix, la stabilité »

Nous marchons aujourd’hui pour montrer à l’opinion nationale et internationale que Djenné est fatigué. Nous souffrons, il y a plus de 9 ans de cela. Il est temps maintenant que les gens sachent que Djenné a besoin aussi d’être libéré, nous sommes en prison, rien ne marche. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide. Djenné a besoin d’elles. La population de Djenné souffre, nous voulons la paix, la stabilité.

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Gouro Djeïté, leader religieux à Djenné

«Nous voulons beaucoup plus de militaires pour sécuriser le cercle de Djenné »

J’ai participé à cette marche parce que Djenné souffre trop. Nous demandons aux autorités maliennes de nous venir en aide. Nous voulons beaucoup plus de militaires pour sécuriser le cercle de Djenné. Nous souhaitons également que ces militaires soient bien équipés parce que les jihadistes et terroristes qui opèrent dans la zone sont outillés. Nous en appelons au sens élevé de tout le monde pour la paix et l’épanouissement du Mali.

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Awa Guittèye, femme leader à Djenné

«Il y a tellement de tuerie à Djenné qu’on ne peut pas l’expliquer »

Nous sommes sortis aujourd’hui, parce que nous avons le cœur serré. Nous sommes dérangés par les djihadistes. On ne sait pas quoi faire, on dirait que Djenné ne fait pas partie du Mali. Il y a tellement de tuerie à Djenné qu’on ne peut pas l’expliquer. La solution à cette insécurité passe par le dialogue. Seul le dialogue peut résoudre les problèmes.

Propos recueillis à Djenné par Aguibou Sogodogo
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