Le ministère de l’Industrie et du Commerce, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ONU-Femmes, a organisé un atelier de concertations nationales de deux jours, du 12 au 13 août 2021, à l’intention des femmes entrepreneuses dans la perspective de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continental africaine (Zleca).
L’objectif de ces concertations est de prendre en compte les préoccupations des femmes maliennes dans la mise en œuvre de cette zone économique. Le choix d’impliquer les femmes dans la mise en œuvre de cette ambition continentale répond à une volonté affichée des premiers responsables du continent.
Pour le représentant du PNUD, Abdramane Coulibaly, Chef de l’unité, chargé de la croissance inclusive et de la promotion du secteur privé, le PNUD souhaite apporter un appui stratégique au gouvernement du Mali pour soutenir ces efforts visant à modifier la structure de l’économie nationale afin de permettre au secteur privé d’exprimer clairement son potentiel.
Aux dires du ministre, la création de ce marché unique est une des étapes clés dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine : une Afrique intégrée, prospère et en paix. Ainsi, fera-t-il savoir que dans ce cadre, les femmes jouent un rôle économique important, notamment dans le commerce de détail en Afrique et singulièrement au Mali.
Selon le ministre Mahmoud Ould Mohamed, elles représentent 61,2% des acteurs intervenant dans la vente des tissus et des friperies, 87,1% des vendeurs de vivres frais et 71% des vendeurs de céréales. Par ailleurs, il a souligné que des analyses ont montré que les femmes sont propriétaires de moins de 30% des commerces de gros et de détail. Dans la plupart des cas, ajoute-t-il, les femmes opèrent dans l’informel en exerçant des activités commerciales de subsistance.
Il a, en plus, évoqué les problèmes auxquels les femmes sont confrontées, tels que l’accès au financement du fait du caractère informel de leurs activités, la complexité des procédures administratives et douanières pour l’importation et l’exportation, surtout la sécurisation de leurs biens.
Pour lui, les résultats escomptés dans le cadre de la réduction de la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie des populations ne peuvent être atteints sans prendre en compte les femmes et les jeunes qui constituent plus de 70% de la population du continent.
L’Accord instituant la Zleca vise à créer progressivement un marché libéralisé pour les marchandises et services d’origine du continent à travers des cycles successifs de négociations.
Il vise également la libre circulation des capitaux et des personnes physiques, et la facilitation des investissements, de la réduction de la pauvreté, des inégalités de genres et d’une transformation structurelle des États membres. Entré en vigueur le 30 mai 2019, il enregistre aujourd’hui la signature de 54 États sur les 55 que compte l’Afrique.
37 pays, dont le Mali, ont formellement déposé leurs instruments de ratification auprès de la Commission de l’Union africaine. Ainsi, la Zleca sera un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs lorsque tous les États membres auront ratifié l’Accord.