A 18 ans, on rêve de sorties, de boites, de contacts physiques. Avec les mesures barrières, les restrictions, comment vivent-ils ces moments ?
La crise sanitaire que le monde est en train de vivre a impacté nos activités et nos habitudes dans le quotidien. « Un enfant qui ne joue pas est un enfant malade. Un enfant empêché de jouer devient malade de corps et d’esprit. Il va de soi en respectant les mesures barrières, qu’il y ait la distanciation sociale et l’utilisation du gel hydro alcoolique », confie Daouda Guindo, psychologue.
Au-delà des mesures barrières, le Mali, à l’instar des autres pays, a observé des temps de confinement, qui ont fait que les activités quotidiennes des personnes au sein de la cité étaient limitées tant sur le plan professionnel que social. Les acteurs de l’éducation étaient obligés de fermer les écoles.
Kahiry Coulibaly, « Depuis mars 2020, nos activités ont été bouleversées. Personnellement, je ne suis plus en sécurité quand mes enfants sortent. Je veille à leur sécurité en les obligeant à respecter les mesures barrières quand ils sont à la maison, mais lorsqu’ils sortent, c’est autre chose». Pendant ce temps, les gérants de lieux de loisirs subissent les dégâts collatéraux.
« La covid-19 joue énormément sur notre marché. On a constaté ça lors de la fête que le marché n’est plus pareil. On pouvait vendre beaucoup de plats avant, mais au jour d’aujourd’hui, depuis l’avènement de la covid-19, on peut faire une à deux semaines sans rien vendre. La covid-19 a ajouté à la crise actuelle du Mali.
Un autre lieu d’attraction à Bamako, le jardin zoologique. Les recettes générées par les visites permettent de nourrir les animaux. Avec la Covid-19, le zoo a été déserté et les animaux étaient esseulés. Cela a beaucoup joué sur leur entretien et leur moral.
Le gérant de la boîte de nuit « Doux Club » renchérit : « À vrai dire, avant Coronavirus et maintenant, les choses ont considérablement changé mais très négativement pour nous. Les enfants ou encore les jeunes aiment aller en boîte. Ne pouvant pas rentrer dans les grandes boites de nuit, ils venaient ici à Doux Club régulièrement. Mais actuellement c’est compliqué avec la Covid-19, quelques-uns viennent juste le week-end. Les dimanches, nous organisons des soirées sabar, beaucoup viennent pour ça ou si nous organisons des événements spéciaux ».
Aminata Barry, lycéenne « Vraiment, la covid-19 nous a causé du tort. Mes parents n’acceptent plus que je sorte pour aller voir mes amies d’à côté. On ne va nulle part d’autre qu’à l’école ».
Famory Diaby, élève au secondaire, « personnellement je n’ai aucun problème pour faire mes sorties avec mes amis. Nous allons au jardin zoologique chaque deux week-end ».
Les jeunes vivent la Covid-19 comme une restriction à leur liberté et à leur épanouissement. Le fait de ne pouvoir pas sortir, peut jouer sur leur épanouissement, soutient un psychologue.