Le procureur de la commune 4 de Bamako, par le biais de la Gendarmerie du Camp 1 de Bamako, a émis une injonction contre l’imam Mohamed Traoré, 3ème vice-président du Haut conseil islamique du Mali (HCI), et l’Imam Ibrahim Diaby. Ils étaient dans les locaux du Camp 1, le lundi 16 août dernier, pour un interrogatoire suite à une plainte émanant d’un membre d’Ançar dine.
Cette situation a provoqué un tollé au sein des partisans du vice-président du Haut conseil islamique, Cheick Muhammad Traoré, qui n’ont pas hésité à envahir les accès de la structure pour exprimer les frustrations et indignation.
Cette plainte de Ançar dine contre ces imams a été perçu par le procureur Touré comme un faux problème.
«Je crois que c’est des faux problèmes…Toutes ces deux tendances se réclament du courant malikite, Où est le problème ? », s’interroge le procureur de la commune 4, dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux.
« Ton interprétation de la religion n’est pas mon interprétation de la religion…reste avec la tienne, je reste avec la mienne. A chacun sa compréhension. Dieu lui-même a fait exprès pour diversifier la compréhension car, il en a voulu ainsi. Vouloir imposer sa compréhension aux autres, cela amène la tension », a-t-il ajouté.
« En général, on rencontre ces genres de problèmes qu’en Islam mais pas chez les chrétiens. Le jour du jugement dernier, la vérité sera connue », a dit Me Touré.
Par ailleurs, il a profité de cette sortie pour dénoncer l’attitude du ministre délégué chargé de la Solidarité, de l’Action humanitaire, des réfugiés et déplacés, Imam Oumarou Diarra, qui était également au camp I de Bamako pour soutenir les deux imams convoqués.
« J’ai appris qu’il y avait un ministre qui était là-bas, à la gendarmerie, parce que ces imams ont été convoqués », a déclaré le procureur, avec étonnement.
Selon lui, ces genres de dérives arrivent parce que « les gens ne savent pas c’est quoi être ministre de la République. Quoi qu’il en soit, on doit respecter la loi quand on est dans une République. On est dans un État. Quand on est dans un État, on se soumet à ses règles », a-t-il laissé entendre.
Pour lui, la seule chose qui a échappé le ministre manifestant de la prison, c’est qu’il n’a pas été au tribunal de la commune IV. « S’il était venu ici, on l’aurait mis aux arrêts. Adviendra que pourra », a déclaré le procureur Touré qui ajoute que dans une République, chacun doit rester à sa place et jouer le rôle qui lui est dévolu par la loi.
« Quand on est dans un État, dit-il, on ne peut pas être au-dessus d’une convocation. Quand on porte l’écharpe de ministre, il y a de ces comportements qui ne nous sied plus », a-t-il dit.