Théoriquement, les élections présidentielles et législatives sont prévues à fin février 2022. À cette date, la transition aussi doit prendre fin. Les rencontres et déclarations de partis politiques se multiplient, les prises de position sur la date du scrutin aussi. Il y a ceux qui insistent pour qu’il se tienne aux dates prévues, ce qui est également une exigence d’institutions sous-régionales et internationales et ceux qui ne seraient pas contre une prolongation de la transition.
Il y a ceux qui font comme si l’élection présidentielle se tiendra comme prévu en février 2022. Ils montrent déjà leurs muscles en faisant du terrain, et en multipliant les rencontres politiques, comme pour dire qu’ils iront au charbon.
Dans ce registre, on peut citer l’ancien Premier ministre malien Boubou Cissé, ou encore l’homme d’affaires Mamadou Seydou Coulibaly. Les deux n’ont pas de partis politiques propres à eux, et tablent sur des alliances.
De leur côté, des hommes de la classe politique traditionnelle exigent un peu plus fermement le respect des dates prévues. L’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, qui va aussi à la rencontre de ses militants et qui ne cache plus ses ambitions, estime comme d’autres politiques que le salut du pays est de respecter la durée prévue pour la transition. Mais les partisans d’une prolongation de la durée de la transition affûtent leurs armes. Communiqués et meetings se succèdent dans des localités du pays dans ce sens. Les militaires sont-ils derrières ces manifestations ? C’est dans ce contexte que le FARE, parti de l’ancien Premier ministre Modibo, pourtant membre de la même alliance politique que l’actuel Premier ministre fait l’actualité. Dans un communiqué conjoint signé avec le Parena de l’ancien ministre, Tiébilé Dramé, il demande le respect des échéances et la publication du calendrier électoral.
Poussant un peu la pression, les signataires du communiqué demandent aux autorités maliennes de rendre public un chronogramme des tâches à accomplir devant conduire jusqu’au jour des élections.
Cette sortie d’une importante frange de la classe politique malienne intervient au moment où le respect ou non de la période de la transition devient de plus en plus un débat inévitable.