Main dans la main, les autorités maliennes et nigériennes sont décidées à juguler le banditisme transfrontalier. Dans le phénomène, la fraude et la contrebande en milieu fluvial constituent les formes les plus pernicieuses. Dans la lutte, le Mali a une expertise avérée que lui envient d’ailleurs certains dans la sous-région. Cette expertise, le Mali est allé la vendre au Niger récemment.
En effet, pour lutter efficacement contre la contrebande et l’insécurité en milieu fluvial, les douanes du Mali ont contribué du renforcement des capacités opérationnelles de celles du Niger à travers une formation au profit des agents des douanes et de la gendarmerie de ce pays voisin. Ladite formation s’est déroulée à Niamey.
Fortement secoué par la fraude, la contrebande et l’insécurité sur le tronçon du fleuve Niger qui traverse son territoire, le Niger a besoin d’une solution urgente à ces phénomènes. C’est pourquoi les douanes et la gendarmerie du Niger ont, à travers la coopération française, sollicité l’appui du Mali. Cela parce que les douanes maliennes sont présentées comme les pionnières de l’Afrique de l’Ouest en matière de lutte contre la fraude en milieu fluvial.
La contrebande et l’insécurité étant des phénomènes transfrontaliers, les combattre nécessite une conjugaison des efforts surtout quand il s’agit d’aider un pays ami qui a contribué, par le déploiiement de ses troupes dans notre pays, à la libération du nord du Mali qui était occupé par des bandits de tout acabit. C’est en cela que l’on apprend de sources introduites auprès des autorités douanières que le Directeur général, Moumouni Dembélé, a dépêché le Commandant Mohamed Coulibaly, inspecteur des Douanes, chef de la brigade mobile d’intervention, commandant opérationnel de la Brigade fluviale de Bamako à Niamey, afin de procéder au renforcement des capacités en matière de contrôle fluvial des agents des Douanes et de la gendarmerie du Niger.
Pour l’exécution de cette mission, Mohamed Coulibaly était accompagné de deux agents de la brigade fluviale de Bamako. Les Lieutenants Cheick Hamadoun Dembélé et Moulaye Saïd. Cette mission des experts Maliens portait sur deux volets : une formation théorique et une pratique. Ainsi, les agents ont abordé les modules suivants : « Aperçus des fleuves ouest africains, le cas du fleuve Niger, les embarcations fluviales, le contrôle douanier et le contrôle fluvial, le renseignement fluvial et la sécurité dans le contrôle fluvial ».
Treize jours durant, les agents des douanes et de gendarmerie du Niger ont été initiés aux embarcations nautiques. A cela s’ajoute la formation aux techniques de lutte. Ce volet comprenait les techniques de ciblage pour le contrôle d’une embarcation, l’interception d’une embarcation, de course poursuite d’une embarcation, d’accostage et de fouille d’une embarcation et aussi les techniques d’immobilisation d’un délinquant, la collecte et l’exploitation du renseignement en milieu fluvial, l’entretien, le dépannage d’une embarcation et la récupération d’un naufragé.
Au terme de cette formation les participants ont été très biens outillés pour mener à bien leurs missions. Pour avoir assuré avec professionnalisme cette tâche, les autorités nigériennes ont décerné aux experts maliens des attestations de reconnaissance et de satisfaction, un signe encourageant pour un pays dont les cadres sont accusés, à tort ou à raison, de cécité intellectuelle.
Par cette preuve du savoir-faire malien vendu au Niger, le Commandant Mohamed Coulibaly et ses associés ont prouvé à la face du monde que notre pays récèle des talents.