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Dossier l’avion présidentiel et équipements militaires: Jusqu’où iront les juges ?
Publié le lundi 30 aout 2021  |  Le Combat
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© aBamako.com par FS
Prestation de serment des membres de la CNDH
La salle d`audience "A" de la Cour Suprême a abrité le Mercredi, 17 Mai 2017, la cérémonie de prestation de serment des membres de la Commission Nationale des Droits de l`Homme (CNDH).
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Au Mali, un scandale financier en chasse un autre depuis l’avènement de la démocratie. Mais, pour autant, le phénomène ne recule pas. Au contraire, on peut dire qu’il prend de l’ampleur et les auteurs d’atteintes aux biens publics sont, de plus en plus, voraces. Le récent scandale financier relatif à l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires, qui secoue actuellement la République, en est tristement la parfaite illustration de cette réalité. L’un des facteurs encourageant le vol de l’argent public réside sans doute dans le fait que les poursuites judiciaires engagées contre les délinquants financiers aboutissent rarement à un jugement de condamnation. L’affaire judicaire contre Soumeylou Boubèye Maïga et consorts connaitra-t-elle le même triste sort ?




Depuis plus de cinq ans, les Maliens attendent de la justice malienne toute la vérité sur le scandale financier qui a entouré l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. On se rappelle aussi que même les partenaires financiers du Mali avaient manifesté leur mécontentement face à la gravité du scandale. Mais de 2014 (année de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires) à nos jours, la justice malienne n’avait pas beaucoup avancé sur ce dossier. Seulement quelques menus fretins dont les noms sont cités dans l’affaire avaient été provisoirement inquiétés, voire jetés en prison, avant que le dossier ne retombe encore en hibernation. Il s’agit notamment de l’ancien ministre de la Communication, Mahamadou Camara, qui avait même traité les Maliens d’ « aigris », du moins ceux d’entre eux qui se hasardaient à critiquer l’acquisition de cet avion. Il en a fait les frais pour avoir séjourné en prison vers la fin du régime IBK. Mais face à la pression politique orchestrée depuis le sommet de l’Etat cumulée avec des questions d’organisation de la justice, ce dernier a fini par être relâché sans qu’aucun procès sur le fond n’ait lieu.

On se souvient aussi des nombreuses arrestations du Maire du District de Bamako qui s’est fait lui aussi une triste réputation de champion des scandales financiers ou fonciers sans qu’on ne puisse dire aux Maliens qu’il est coupable ou non. Ces dix dernières années, ce maire a visité plus cinq fois la prison sans être jugé.

Plus récente est l’affaire ditedu détournement des ristournes des coton-culteurs dans laquelle le puissant président de l’Apecam, Bakary Togala, avait été placé sous mandat de dépôt, affaire qui reste aussi toujours en suspens. Bakary Togala, lui aussi, est entré et sorti de la prison sans qu’un jugement sur le fond établisse sa culpabilité ou son acquittement.

Alors, la question que l’on se pose aujourd’hui est de savoir si les personnes poursuivies dans l’affaire dite de l’achat de l’avion présidentiel et équipements militaires arriveront jusqu’à la barre de la Cour d’Assises, la juridiction compétente pour connaître les affaires criminelles, où, comme d’habitude, cette affaire se terminera elle-aussi en queue de poisson à la faveur d’un arrangement judiciaire ou politique.

En tout cas, visiblement, les juges semblent bien déterminés à vider cette fois-ci définitivement ce dossier qui a trop trainé. « Rien n’est plus dangereux pour la bonne santé d’une République que l’impunité », expliquait sur la chaîne nationale le procureur général près la cour suprême du Mali par rapport à l’affaire. Et dans un communiqué en date du 28 août 2021, les deux syndicats de la magistrature (Sam et Sylima) ont exprimé tout leur soutien au Procureur général près la Cour suprême. Ce même soutien est acquis par les juges par certains acteurs politiques parmi lesquels l’ancien Premier ministre d’IBK et non moins président du parti du Changement « Yèlèma », Moussa Mara qui estime que c’est les dirigeants corrompus les plus puissants qui doivent être durement sanctionnés par la justice. « Sans doute, je souhaite que la présomption d’innocence soit respectée et que la justice soit indépendante pour que personne ne se sente assez puissant pour être au-dessus de la loi. Que la justice passe ! », a-t-il commenté en faisant référence à l’affaire en cours.

C’est dire que la balle est désormais dans le cas des juges !

Zed Kéita

Source : LE COMBAT
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