L’Union pour la République et la Démocratie aura son candidat à la prochaine Présidentielle. C’est en tout état de cause ce que laisse transparaître la lettre d’appel à candidature lancée, le 23 août 2021, par le 1er Vice-président, Pr Salikou Sanogo, qui assure la fonction de Président du parti depuis la disparition de son Président-fondation. Ladite lettre est adressée aux différents secrétaires généraux de sections aux fins de répercussions sur leurs bases respectives et explique aux prétendants de faire parvenir leurs dossiers de candidature, qui doit comporter une mention note de déclaration déclinant les motivations du candidat au secrétaire général du parti au plus tard le 24 septembre 2021.
La circulaire ne fait cependant aucune mention sur les critères auxquels les candidats putatifs devaient répondre. Mais le secrétaire général adjoint chargé de la communication du BEN, Moussa Sey Diallo, a quant à lui dressé en 10 points un portrait-robot du futur candidat de l’URD à la prochaine présidentielle.
Le candidat de l’URD doit, selon lui, être une personne de moralité exemplaire, donc une personne sans reproche sur le plan de l’éthique, un cadre militant qui a côtoyé le président Soumaïla Cissé et imprégné de sa vision et de l’esprit du parti.
Le candidat de l’URD, toujours selon Moussa Sey, doit être reconnu et respecté par les cadres du parti, de l’intérieur et de l’extérieur, parce que leur engagement peut dépendre de la confiance que ceux-ci lui accordent. Le porte-drapeau ne doit souffrir d’aucune polémique, ni au sein du parti, ni sur la scène nationale, ni internationale et doit pouvoir vendre l’histoire du parti URD partout, avec conviction. Cette histoire de militantisme, de vision et de patriotisme doit pouvoir convaincre sans problème, surtout lorsqu’elle vient d’une voix aussi autorisées.
En attendent les déclarations de candidature, quatre noms circulent dont ceux de Mamadou Igor Diarra, de Boubou Cissé, de Madou Diallo et Me Demba Traoré. Au demeurant, ces différentes personnalités semblent engagées dans une bataille sans concession pour arracher le leadership de l’URD devenu vacant avec la disparition du Champion, Soumaïla Cissé. De bonne guerre pour qui connaît l’efficacité de la machine électorale qu’a laissée derrière lui l’illustre défunt. Sauf que ce portrait, s’il venait a été entériné par le BEN, mettrait d’office à la touche un prétendant déclaré. Il s’agit, en l’occurrence, de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé. Celui-là même que les militants de l’URD ont combattu pendant sept ans. Toute chose qui peut laisser devant Mamadou Igor Diarra un boulevard ouvert sur lequel il pourra circuler les yeux fermés, surtout qu’il peut se prévaloir d’avoir battu le pavé auprès de Soumaïla Cissé à plusieurs reprises lors de la contestation post-présidentielle de 2018.
Joint par nos soins, Moussa Sey explique : « mon objectif n’est pas d’exclure un prétendant, mais de protéger et sauvegarder l’héritage du feu Soumaïla Cissé. Je me battrais pour les idéaux lors du choix du candidat et suis soutenu par une large majorité des militants.»