Les responsables du Syndicat des bouchers du District de Bamako et de Kati ont animé une conférence de presse sur le prix consensuel du kilogramme de la viande le 29 août 2021 à la Maison de la Presse. Des différentes interventions, il ressort que le département en charge du Commerce doit plus de 200 millions FCFA aux acteurs du sous-secteur qui réclament le non-paiement de cinq jours d’arriérés de subvention. Si d’ici trois jours cette somme n’est pas payée, les bouchers, selon leurs responsables, observeront une grève de 72 heures à compter du jeudi 2 septembre 2021.
Cette conférence de presse était animée par le secrétaire général du Syndicat des bouchers du District de Bamako et Kati, Gaoussou Traoré. Il avait à ses côtés Modibo Diarra et Adama Doumbia, ainsi que plusieurs autres responsables des bouchers. Au cours de cette rencontre avec les hommes de médias, les bouchers ont dénoncé le non-respect des engagements pris par les autorités nationales dans la Convention signée le mardi 6 juillet entre le gouvernement et le syndicat des bouchers pour faire baisser le prix de la viande.
Après la grève de trois jours observée les 4, 5, 6 août 2021, les bouchers du District de Bamako et environs envisagent une nouvelle grève de 72 heures à compter du jeudi 2 septembre 2021. Ce deuxième arrêt de travail vise à protester, disent-ils, contre le non-paiement, pendant cinq jours, des frais de subvention de 45 000 FCFA par tête de bœuf que le gouvernement s’est engagé à payer.
Selon eux, cet accord prévoyait de subventionner le prix du bœuf afin de rendre accessible la viande aux populations pour une période de deux mois au niveau des abattoirs de Kati, Sabalibougou, Sanfil, Kanadjiguila. Aux termes de cet accord, a expliqué Gaoussou Traoré, le kilogramme de viande avec os, cédé à 3000 francs CFA, est passé à 2 300 francs CFA. Quant au kilogramme de viande sans os, il a passé de 3 500 francs CFA à 2 800 francs CFA.
« La DGCC nous a fermé la porte »
Malheureusement, a-t-il déploré, les autorités ont cessé de payer les subventions, quelques jours seulement après la signature de la Convention. Au total, a-t-il fait savoir, l’opération n’a duré que quinze jours sur les soixante prévus dans la convention. Pire, les sur quinze jours de mise en œuvre de la Convention, l’Etat n’en a remboursé que dix. De nos jours, dit-il, chaque boucher qui a participé à cette opération a encore cinq tickets de 45 000 FCFA par tête de bœuf non payés.
Pour Modibo Diarra, secrétaire général adjoint du Syndicat, cette situation a failli conduire certains d’entre eux à la faillite. Face à cette situation, les bouchers avaient décidé de suspendre la Convention le 3 août 2021 suivi de trois jours d’arrêt de travail. « Ils nous ont accusé de rompre unilatéralement le contrat. Mais force est de constater que nous avons essayé, et le gouvernement n’a pas respecté ses engagements. Aujourd’hui, nous sommes dans les problèmes », a-t-il précisé.
Pour sa part, Adama Doumbia, un autre conférencier, a précisé que si le gouvernement ne paye pas les arriérés de subvention dans les soixante-douze heures qui suivent, une nouvelle grève de trois jours sera observée dans la capitale et ses environs. Selon ses explications, il était prévu une rencontre hebdomadaire entre les deux parties (gouvernement et bouchers) pour évaluer la mise en œuvre de cet Accord et préconiser des solutions aux problèmes rencontrés par les acteurs.
« Depuis que l’opération a démarré, la direction générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCC) nous a fermé la porte. Aujourd’hui, personne ne prend nos appels, ni au niveau du département, ni à la DGCCC. Nous sommes bloqués. Si d’ici le mercredi prochain (le 1er septembre 2021) nous n’avons pas nos sous, nous allons faire trois jours de grève. A la fin de cette grève, nous allons engager d’autres actions jusqu’à ce que nous soyons remis dans nos droits », a-t-il prévenu.
Il faut rappeler que depuis plusieurs mois, une flambée des prix des denrées alimentaires est constatée dans le pays. Plusieurs manifestations ont été organisées pour dénoncer cette situation. C’est ainsi qu’une convention a été signée le 6 juillet 2021 entre le ministère de l’Industrie et du Commerce et les syndicats des bouchers pour réduire les prix de la viande de bœuf à compter du lundi 12 juillet 2021, pour deux mois.