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Epreuves du BAC session d’août 2021 à Kéniéba : Mme le ministre, les téléphones étaient-ils autorisés aux candidats ?
Publié le mercredi 1 septembre 2021  |  zireinfo
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© aBamako.com par S.A
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La surveillance des épreuves de l’examen du baccalauréat, session d’août 2021 à Kéniéba serait la plus mauvaise sur l’ensemble du territoire national. Pour cause, des candidats ont utilisé leurs téléphones portables dans les salles d’examens au vu et au su des surveillants incapables de dénoncer les auteurs, à plus forte raison de leur retirer les téléphones ou les extraire des salles d’examen, par peur de représailles ou de dénigrements.




Dans la ville de Kéniéba, les épreuves de l’examen du baccalauréat, session d’août 2021 se sont déroulées sous l’autorité des élèves et des parents d’élèves. Sur les images qui nous ont été fournies sous condition d’anonymat par un surveillant du centre d’examen du lycée public de Kéniéba, situé à Lafiabougou et qui a requis l’anonymat, l’on voit des candidats avec des téléphones sur les jambes, sur les cuisses et même sur la table posée sur la feuille d’examen au vu et au su des surveillants. «C’est devenu une loi ici à Kéniéba. Chaque année, c’est ce qui se passe dans les salles d’examens. Je suis au courant de la pratique, mais c’est cette année que j’ai été témoin des cas en tant que surveillant au centre d’examen du lycée public de Kéniéba », précise-t-il.

Selon lui, la pratique est réelle et perpétuelle à laquelle les candidats de Kéniéba et ceux d’autres localités voisines se donnent chaque année lors des examens du CAP, BT, DEF et BAC. « Je suis à Kéniéba depuis janvier 2017 et j’ai toujours ces informations relatives à cette façon dont les examens se passent ici. C’est cette année, suite au boycott des enseignants, que j’ai eu l’opportunité d’être retenu comme surveillant des épreuves du BAC et j’ai pu réaliser que tout ce qui se dit sur les examens à Kéniéba est vrai et vérifiable. J’ai eu tout mon temps de photographier ces candidats avec leurs téléphones sans qu’ils ne s’inquiètent », témoigne-t-il.

A la question de savoir pourquoi notre interlocuteur n’a pas voulu dénoncer les faits au chef du centre d’examen ou aux autorités compétentes, il réplique directement : « Si je le fais, je suis foutu. Les parents d’élèves, les populations de la ville, certains collègues surveillants et mêmes des amis, ils vont tous me traiter de méchant et je sais que la réaction peut même être plus grave que ça. Vous savez, cette pratique est déjà ancrée dans l’esprit de la majeure partie des habitants de la ville. C’est pourquoi d’ailleurs, je vous demande de ne pas dévoiler mon identité dans votre article. Le pire est que cette année avec le boycott des enseignants, les autorités locales n’ont trouvé autre moyen que d’appeler des personnes de la ville pour venir surveiller les épreuves. Ainsi, ces surveillants étaient face à leurs propres jeunes frères ou enfants et voilà déjà l’un des résultats de cet état de fait sur les images », ajoute-t-il.

Selon lui, dans certains centres de la ville, les présidents ont même ordonné à des surveillants de traiter les sujets pour les candidats. « Cette année lors des examens du DEF, les présidents de certains centres d’examen ont chargé des personnes de traiter le sujet de mathématiques, de faire des copies du corrigé au cyber pour les distribuer aux candidats », nous confie-t-il. Parlant de fuite de sujets, il souligne : « Ecoutez, à Kéniéba, l’on ne parle plus de fuite de sujets. Il y a plus grave que ça. Ici, des groupes WhatsApp ont été créés par des candidats dans lesquels les sujets ont été publiés et traités par d’autres personnes pour les mêmes candidats qui étaient toujours dans les salles d’examen. Regardez bien les images, vous verrez des téléphones allumés sur les jambes, les cuisses et même sur la table, posé sur la feuille d’examen des candidats. »

Et notre interlocuteur de conclure en ces termes : « Les autorités locales administratives et scolaires sont au courant de cette pratique. Personne ne réagit et les candidats ne sont pas non plus inquiétés. Au contraire, ils en font désormais le seul moyen pour réussir aux examens à Kéniéba. Ce qui fait qu’aujourd’hui, les écoles de la ville commencent à refuser le monde. Parce qu’ici, on se dit que les examens sont à la portée de tous. »

Alors, Madame la ministre, avez-vous quelque chose à dire pour éclairer nos lanternes ? Les téléphones portables étaient-ils interdits ici et autorisés là ?

Ousmane BALLO

Source : Ziré
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