Amnesty International a rendu public, le 24 août 2021, un rapport sur l’approvisionnement en armes, des groupes armés évoluant au Sahel. Du coup, les rumeurs selon lesquelles, l’occident nourrit l’hydre terroriste, sont confirmées.
Ce rapport confirme bien ce que tout le monde savait, à savoir que les bandes armées qui endeuillent le Sahel, ne fabriquent pas d’armes mais se les procurent par des circuits illégaux et illicites auprès de fabricants européens. Mais là où il y a véritablement un plus en terme d’éclairage, c’est que l’ONG, sur la base de l’analyse de près de 400 photos et vidéos diffusées par la branche sahélienne du groupe État islamique et par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), mais aussi par des milices locales d’autodéfense comme Dan na Ambassagou au Mali et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) au Burkina Faso, a pointé du doigt une entreprise serbe, Zastava. Ce sont donc les Serbes qui, du fait de leurs intérêts financiers, nourrissent l’hydre terroriste qui se repaît du sang de milliers d’innocents dans les pays du Sahel.
Ce rapport disculpe un tant soit peu la France
Les mains des propriétaires de Zavasta dégoulinent du sang des macchabées du Sahel qui ont péri sous les assauts répétés des terroristes. Mais quoi d’étonnant de la part de ce petit pays des Balkans qui s’était déjà taillé une triste renommée dans l’histoire en étant le déclencheur de la Première Guerre mondiale et en s’étripant dans la guerre fratricide au Kossovo.
Survivante du bloc soviétique, la Serbie est en proie à une précarité économique qui ne fait guère de place à l’éthique dans les affaires. Elle met donc son savoir-faire de fabricant d’armes hérité de son parrain soviétique, au service de ses nouvelles ambitions capitalistes. Et tant pis si ce sont des nègres friands de ces pétards, qui les utilisent pour se faire tuer. Cela dit, ce rapport publié par une ONG des plus sérieuses et des plus crédibles, disculpe un tant soit peu la France que les uns et les autres accusaient de tous les péchés du Sahel en matière d’approvisionnement des groupes terroristes en armes. Les activistes sur la toile sont passés parfois par des montages les plus grotesques pour ameuter les opinions africaines et les dresser contre la présence des troupes françaises au Sahel. Même si les rapports de la France avec certains groupes armés au Sahel, notamment la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), présentent des zones d’ombres et suscitent l’incompréhension de nombreux Africains, elle sort quelque peu blanchie par ce rapport. Ceci étant, il est manifeste que l’on ne peut gagner le combat contre le terrorisme en Afrique sans assécher ses circuits illégaux d’armement et au-delà, toutes ses sources de financement. Que faire pour y parvenir, pourrait-on se demander ? Plusieurs pistes sont possibles. Au niveau international, il devrait être possible, sous la houlette de l’Organisation des nations unies (ONU) et des organismes spécialisés dans la finance internationale, de dresser une liste noire des entreprises qui se livrent à ce commerce de la mort et les frapper au portefeuille en gelant toutes leurs transactions financières.
Les États africains doivent nécessairement régler la question de la porosité des frontières
Et cela devrait se faire sans exclure la possibilité de poursuite par la Justice internationale, des responsables de ces sociétés qui se font complices de véritables crimes contre l’humanité. Une autre possibilité est la traque mondiale de l’argent sale comme cela avait été fait avec les diamants de sang en Angola et plus proche de nous, au Libéria. Par ailleurs, l’Union européenne (UE) qui investit d’importantes sommes en appui aux États africains dans la lutte contre le terrorisme, se doit de faire des remontrances à ses États membres indélicats qui sapent ses efforts en fermant les yeux sur les activités illégales qui se mènent sur leurs territoires respectifs. Mais avant que ce branle-bas de combat mondial se mette en place, les États africains doivent nécessairement régler la question de la porosité des frontières qui est le principal complice du trafic illégal des armes sur le continent. Certes, le Sahel est le domaine des grands espaces ouverts et le gigantisme de certains États, en l’occurrence le Mali, est une réalité. Mais il faut trouver les moyens de renforcer la surveillance de ses frontières et cela ne devrait pas être aujourd’hui la mer à boire avec le développement de la technologie. Drones et satellites peuvent, en effet, contribuer efficacement à la traque des marchands illégaux d’armes dans la bande sahélo-saharienne. En plus des efforts de surveillance des frontières, les États en proie aux violences terroristes, doivent ouvrir l’œil et le bon pour démasquer les délinquants à col blanc sur le continent noir, qui participent à ce commerce illégal d’armes en faisant fi de l’éthique, de la stabilité de leurs pays respectifs et de la sécurité des populations. En attendant, l’on se doit de féliciter Amnesty International pour ce rapport qui lui porte un crédit supplémentaire. L’ONG ne déroge pas non plus à sa mission de défense des droits de l’Homme car, ici, ce qui est bien en cause dans ces circuits illégaux de vente d’armes, c’est le premier des droits : celui du droit à la vie qui conditionne tous les autres droits.