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Arrestation de Soumeylou Boubeye Maïga : Volonté d’assainissement politique ou stratagème pour neutraliser un adversaire potentiel ?
Publié le mercredi 1 septembre 2021  |  Nouveau Réveil
Conférence-débat
© aBamako.com par AS
Conférence-débat du parti ASMA-CFP sur la Transition
Bamako, le 28 Novembre 2020, l`Alliance pour la Solidarité au Mali - Convergence des Forces Patriotiques, (ASMA-CFP) a animé une conférence-débat sur la Transition.
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L’un des anciens Premiers ministres d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été mis aux arrêts le jeudi 26 août à Bamako. Il est reproché à Soumeylou Boubeye Maïga, puisque c’est de lui qu’il s’agit, sa gestion entachée d’irrégularités dans l’achat de l’avion de commandement du président de la République ainsi que sa gestion suspecte liée à l’achat d’équipements et de matériels militaires.




L’ancien Premier ministre malien et l’ex-ministre de l’Économie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, ont été placés sous mandat de dépôt par la Chambre d’accusation de la Cour Suprême du Mali, le jeudi dernier. À l’époque des faits, Soumeylou était le ministre de la Défense. Et il va répondre de cinq chefs d’inculpation: « faux, corruption, favoritisme, abus de confiance et trafic d’influence ». Quant à Mme Bouaré Fily Sissoko, elle est inculpée pour « atteinte aux biens publics, faux et usage de faux, favoritisme, népotisme et corruption ».

Aussi, il n’est pas inutile de rappeler qu’à l’époque où tout le Mali bruissait de cette affaire, Karim Keïta, fils de l’ancien président, Ibrahim Boubacar Kéita, était le président de la Commission « Défense » de l’Assemblée Nationale. L’affaire, rappelons-le, avait été portée à la connaissance des Maliens grâce aux rapports de la Cour des Comptes et du Vérificateur général. Des acteurs de la société civile ainsi que certains opposants avaient dénoncé, on se rappelle encore, une connexion mafieuse entre les deux hommes pour se remplir les poches dans ces deux opérations, au moyen de surfacturation et d’achats de matériels militaires de moindre qualité.

Partant du postulat selon lequel, personne n’est au-dessus de la loi, l’on ne peut que saluer l’arrestation de l’ancien Premier ministre Soumeylou et surtout souhaiter vivement que tous ses droits soient respectés pour que, in fine, la vérité, rien que la vérité, soit connue dans l’affaire pour laquelle un mandat de dépôt a été décerné contre lui. Le principal concerné lui-même, a intérêt à laver son honneur, pour autant qu’il n’ait rien à se reprocher, en faisant face à la Justice de son pays. En tout cas, l’occasion lui est donnée de le faire.

L’arrestation de Soumeylou peut être décryptée comme une chasse aux sorcières

Aujourd’hui, l’on peut se poser la question de savoir si son arrestation ne répond pas plus à une volonté de la junte au pouvoir à Bamako, de nuire à un potentiel et sérieux présidentiable qu’à celle d’assainir véritablement la politique malienne. L’on peut être enclin à croire à la première hypothèse. Car, si l’on devait véritablement traquer tous les hommes et les femmes qui ont profité des nombreuses failles de la gouvernance IBK pour frauder, magouiller et ruser avec la République pour faire fortune, l’on peut prendre le risque d’affirmer que toutes les maisons d’arrêt et de correction de Bamako refuseraient du monde ; tant la corruption et autres prédations de biens de l’État étaient les choses les mieux partagées dans notre pays. Et très probablement, certains parmi ceux qui sont aux affaires aujourd’hui, seront inquiétés.

De ce point de vue, l’arrestation de Soumeylou Boubeye Maïga peut être décryptée comme un stratagème, pour « les transitaires », afin de neutraliser politiquement un adversaire, un rival potentiel qui peut sérieusement les contrarier dans les urnes, dans l’hypothèse où ils organiseraient une présidentielle à laquelle ils prendront part. Et plus les jours passent à Bamako, plus cette hypothèse a des chances de se réaliser. En tout cas, le plus sûr moyen de renvoyer aux calendres… maliennes la prochaine présidentielle ou de mettre hors-jeu d’éventuels et sérieux rivaux politiques, est d’initier une pseudo-opération « mains propres » avant la tenue des futures échéances électorales. Dans bien des pays du continent noir, cette stratégie a déjà fait la preuve de son efficacité. Et Assimi Goïta et ses camarades pourraient volontiers s’en inspirer ; eux qui déjà ont apporté la preuve que leur destin se trouve au palais de Koulouba et nulle part ailleurs, en réalisant, en l’espace d’une année, deux putschs.

Cyrille Coulibaly

Source : Nouveau Réveil
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