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Lutte contre la corruption et l’impunité: Boubou Cissé bientôt à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako
Publié le jeudi 2 septembre 2021  |  L’express de Bamako
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© Autre presse par DR
Signature de l`accord de financement du projet d`intervention d`urgence COVID-19
Le Premier Ministre Dr Boubou CISSE et la Directrice de la Banque Mondiale au Mali Soukeyna Kane ont procédé le Mardi 14 Avril 2020 à la signature d`un accord de financement du projet d`intervention d`urgence COVID-19
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Le peuple malien avait été surpris, il y a quelques jours, d’entendre Soumeylou Boubèye Maiga, ancien ministre de la Défense et ancien Premier ministre du président déchu, Ibrahim Boubacar Kéita, principal suspect dans l’affaire dite de l’«Avion présidentiel et des équipements militaires», que le dossier relatif à ce scandale avait été classée sans suite par la Cour Suprême du Mali, depuis le mois de mars dernier. Une annonce qui pouvait prêter à caution la volonté exprimée par les nouvelles autorités du pays dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière. Son interpellation et son incarcération, comme celle l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, prouvent que la traque contre les fossoyeurs de l’économie malienne a bien commencé ! Quid donc de Boubou Cissé ?

La question se pose pour ce qui est du dossier du «scandale des blindés en carton» dans lequel est impliqué cet autre ancien Premier ministre de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Kéita qui fait le «pacha» aujourd’hui au sein de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) ! En effet, le scandale des blindés en carton, vous-vous en souvenez certainement, et comment ne pas vous en souvenir, tant l’argent en jeu est énorme, et les conséquences incommensurables sur l’efficacité et le moral de nos FAMa ?

En effet, 100 milliards pour 100 blindés de type Typhon, à croire que nous sommes sur une autre galaxie ! En fait, tout n’était qu’un pire montage financier sur fond de surfacturation, de corruption et de concussion sur le dos du contribuable malien !

On se rappelle déjà qu’à la livraison d’une cinquantaine de ces blindés en carton à Bamako, des officiels maliens impliqués dans ce scandale, l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé en tête, avaient demandé au fournisseur de leur payer une rétro-commission, demande à laquelle ce dernier avait opposé une fin de non recevoir avant le payement de la totalité des fonds dédiés à l’achat des 100 blindés. Et comme pour ne pas arranger les choses, en février 2020, l’ancien ministre de la Défense et des ancien combattants, Ibrahima Dahirou Dembélé, annonçait que certains blindés commandés via des fournisseurs basés aux Émirats Arabes Unis par l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, ne correspondaient pas aux normes stipulées dans le contrat signé avec le fournisseur, et exigeait, en conséquence, que ceux-ci soient remplacés.
Pour rappel, le contrat d’acquisition des 100 blindés de type Typhon anti-mine pour le compte de l’Armée malienne, signé au mois de décembre 2019 à Abou Dhabi, portait sur un montant de 100 milliards de FCFA, sous forme de crédit contracté par le gouvernement malien avec un fond étranger appartenant à des privés. C’était sous la conduite personnelle de l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, à Abou Dhabi, avec un intermédiaire du fournisseur Russe, en présence de l’ancien ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général Salif Traoré. Et d’après ce qui se dit dans les coulisses, les deux parties avaient convenu du versement d’une rétro-commission sur l’argent destiné à l’achat des blindés en question.

Si les 40% du montant du contrat avaient été versés au fournisseur Russe en attendant la livraison des premiers blindés, ceux-ci, une fois à Bamako, allaient aiguiser la soif de l’argent frais des officiels maliens qui ne vont pas trop attendre pour demander au fournisseur de leur verser les rétro-commissions sur la première de tranche de l’argent versé. Ce dernier refuse et conditionne le versement des «sous» tant convoités au payement du montant total du contrat.
Ainsi, arriva ce qui devrait arriver : l’affaire fait fuite ! En fait, pour ce qui avait été pour un premier temps présenté comme un don des Émirats Arabes Unis au Mali, les Maliens se sont retrouvés en face d’un véritable scandale financier sur leur dos et sur le dos de leur Armée !
Ayant pris connaissance de l’ampleur du dégât, l’Imam Mahmoud Dicko sort de son gong, le 29 février 2020, au cours d’un meeting qu’il a organisé au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba, pour exiger que toute la vérité soit dite sur les dessous de l’achat des blindés mis en cause, qu’il qualifierait d’ailleurs de «blindés en carton».

L’Imam Dicko affirmait en outre que l’ancien Premier ministre Boubou Cissé lui avait fait savoir que «ces sont les Généraux qui sont responsables de l’achat de ces blindés». Peut-on faire foi en ces propos de l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, quant ont sait que c’est bien lui qui s’est déplacé en personne pour aller signer le contrat d’acquisition de ces blindés à Abou Dhabi ?
Les Maliens n’en avaient pourtant pas encore fini avec des surprises dans ce dossier qui montre combien «nos dirigeants étaient pourris», lorsque, par simple coïncidence ou par dessein, l’Union Européenne (UE) venait, à la veille du 59ème anniversaire de l’Armée malienne, faire don de treize (13) véhicules blindés de même type que les 100 blindés commandés par le gouvernement malien (dont 8 blindés destinés au transport de troupes, 2 à la lutte anti-IED, 2 pour les évacuations sanitaires, et 1 aménagé en poste de commandement) aux deux (02) bataillons maliens de la Force Conjointe du G5 Sahel.
Le hic, c’est que les treize (13) blindés n’ont coûté en tout et pour tout que 500 millions de FCFA à l’Union Européenne (UE), soit un peu moins de 39 millions de FCFA l’unité, contre, s’il vous plait, un (01) milliards de FCFA l’unité pour ce qui est des 100 blindés du gouvernement malien !
Le comble, c’est que 50 milliards de FCFA auraient transité dans le compte personnel d’un diplomate rappelé au pays ! En effet, selon une source bien introduite, ce joli pactole aurait bel et bien transité via le compte personnel de Boucary dit Kolon Sidibé (puisqu’il faut appeler le chat par son nom). Que faisait cet argent dans son compte et au compte de qui ? Boubou Cissé sortira-t-il indemne dans ce dossier des «blindés en carton» ?
À charge aujourd’hui à la justice malienne de se saisir de ce dossier, tout comme de tous les dossiers de corruption quasiment connus de tous, pour le triomphe de la vérité, afin que l’argent indûment volé aux Maliens leur soit restitué !
Par Moussa DIARRA

L'express de Bamako
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