La situation conflictuelle au sein de l’administration fiscale malienne continue de marquer les esprits. Le syndicat Aly Ousmane N’Daou n’en démord pas, même s’il estime n’avoir pas engagé un bras de fer avec le directeur général, Dionké Diarra.
Au-delà de toute considération partisane, des travailleurs de la DGI sont excédés par cette affaire qui perturbe fortement leur service. Face au sujet, le secrétaire général du syndicat réagit. Abdoulaye Minta condamne ce qu’il appelle « l’arrogance et l’ingratitude » de N’Daou au sujet de sa déclaration à l’encontre du partenaire canadien, dont l’appui a fait de la direction générale des Impôts du Mali un modèle de réussite, reconnu par tous les experts des questions fiscales, y compris le fonds monétaire international.
« Le Mali est un protectorat canadien ». Cette phrase de N’Daou à lire dans un journal de la place du lundi 11 septembre 2013, est largement suffisante pour jeter l’émoi au sein de l’administration fiscale malienne. Cela est d’autant pertinent que l’apport du partenaire canadien fut, on ne peut plus capital, dans la bonne marche de la structure, dont il est lui-même salarié.
A titre d’illustration, le programme d’intéressement actuel qui comprend la prime annuelle sur les recettes, est un fruit de l’appui canadien.
Pour Abdoulaye Minta, secrétaire général du syndicat, il est nécessaire pour M. Daou de se ressaisir ; car sa déclaration à l’encontre des canadiens met à nu sa méconnaissance criarde, voire son arrogance exacerbée vis-à-vis des impôts du Mali.
Sinon, ajoute M. Minta, comment concevoir de telle déclaration à l’encontre du partenaire qui s’est donné corps et âme aux impôts du Mali à travers le Pamori (Programme d’appui à la mobilisation des ressources internes) dont il est le premier soutien technique et financier avec plus de 10 milliards déjà investis et 8 milliards en attente.
Pourquoi cette déclaration de M. N’Daou?
Elle est venue en réaction à la proposition du directeur général, M. Dionké Diarra, de soumettre au partenaire canadien les questions relatives à la répartition des primes de fonds communs provenant des amendes et pénalités. Le premier responsable des impôts, de bon cœur, a tout simplement émis le vœu de traiter convenablement ce dossier dans ce cadre-là. Et, Daou semble en avoir cure.
En tout cas, M. Minta tient à clarifier la position des travailleurs des impôts par rapport au partenaire canadien à qui il présente aussi les excuses de tous les travailleurs de l’administration fiscale suite aux appréciations plutôt malvenues d’un camarade. Il tient à réaffirmer qu’il considère le Canada comme un partenaire au développement et non un adversaire ou un occupant. Donc, à traiter comme tel.
M. Minta en appelle au sens élevé de responsabilité de ses camarades. « C’est dans l’union et le respect des autres que la direction générale des impôts est sûre d’atteindre ses objectifs », dit-il.
S. Keïta