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Arrestation de Soumeylou Boubèye et de Bouaré Fily Sissoko : La CNDH hausse le ton
Publié le vendredi 3 septembre 2021  |  le serment
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© aBamako.com par FS
Liberté de la presse: la CNDH reçoit une délégation de la Maison de la Presse avec son Président
Bamako, le 16 Avril 2021, la CNDH a reçu à son siège une délégation de la Maison de la Presse
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La commission nationale des droits de l’homme (CNDH) dit oui à la lutte contre l’impunité, mais dans le respect des droits de l’homme. C’est, du moins, la quintessence d’un communiqué publié le 30 août dernier suite à la l’arrestation d’anciens ministres de la République (ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga et l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, Madame Bouaré Fily Sissoko).
Ces deux personnalités ont été interpellées et écrouées par la justice dans l’affaire dite « avion présidentiel et achat des équipements militaires », dans laquelle, elles sont soupçonnées de surfacturation atteignant des dizaines de milliards de francs CFA. Cette affaire date depuis 2015 l’année où, le Mali en pleine guerre, était confronté à un problème d’équipements militaires sans précédent. C’est ainsi que des dizaines de milliards ont été débloqués pour l’achat d’équipements militaires. Selon plusieurs rapports de contrôle, ce marché a été émaillé de surfacturations et constitue un scandale financier sans précédent. Les Maliens ont toujours demandé que la lumière soit faite sur cette affaire. Sur un plateau de télévision, l’un des accusés dans cette affaire Soumeylou Boubèye Maiga avait laissé entendre que l’affaire a été classée sans suite. Cette information a été aussitôt démentie par le Procureur général près la Cour Suprême du Mali. Un démenti qui a été immédiatement suivi par l’arrestation de l’ancien Premier ministre et de son ministre de l’Economie et des Finances. L’arrestation de ces personnalités continue à défrayer la chronique.



Pour certains, il était temps que la justice prenne ses responsabilités dans cette affaire qui n’a que trop duré. D’autres dénoncent la violation de la loi estimant que l’arrestation d’anciens ministres doit faire l’objet d’une procédure spéciale. Ces derniers oublient peut être qu’en dépit de l’existence d’une procédure spéciale, de nombreux anciens ministres ont arrêtés avant les Soumeylou Boubèye. Jusqu’à son arrestation, Soumeylou Boubèye Maïga faisait partie de la classe des Maliens considérés, à tort ou à raison, comme intouchables. Ce mythe, du moins celui de Soumeylou vient de s’effondrer.

Rappelons que plusieurs autres personnalités, notamment des généraux de l’armée sont cités dans cette affaire de l’achat des équipements militaires.

Sans s’opposer à la l’arrestation Soumeylou et Fily, la Commission Nationale des Droits de l’Homme exige le respect de la loi et des droits de l’homme.

«La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) suit avec intérêt et vigilance l’évolution récente de certains dossiers judiciaires s’inscrivant dans le cadre de la lutte contre l’impunité au Mali, et ayant conduit à des mesures de détention provisoire d’anciens Premier ministre, Ministre de l’Economie et des Finances. Sur le fondement de la Constitution du 25 février 1992, des Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques, aux droits économiques sociaux et culturels, de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, elle prône la poursuite de cette dynamique, mais dans le strict respect des droits fondamentaux, notamment la présomption d’innocence, le respect des droits de la défense et à la défense, le droit à un procès équitable rendu par une justice indépendante, impartiale, dans un délai raisonnable. Pour la CNDH, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée » peut lire dans le communiqué de la CNDH publié le 30 août dernier.

Mercredi 1er septembre lors d’un point de presse, des membres du parti ASMA-CFP et des sympathisants de l’ancien Premier ministre ont attiré l’attention des Maliens et de la communauté internationale sur les mauvaises conditions de détention de leur mentor.

« Soumeylou Boubèye est un citoyen comme tout autre, donc un justiciable comme tout autre. Ainsi, il est appelé comme tout autre à répondre de ses faits et actes. Mais, s’il doit répondre, cela doit se faire selon les règles prescrites par les lois de la République, librement adoptées par le peuple souverain du Mali », estiment les partisans de l’ancien premier ministre. Lors du point de presse, ils ont expliqué, ce qu’ils considèrent comme étant la bonne version de l’affaire d’achat des équipements militaires. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’arrestation de Soumeylou Boubèye divise la place politique et les magistrats.

SékouTraoré

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