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Mali: une ONG indignée par la libération sous pression d’un chef de la police
Publié le samedi 4 septembre 2021  |  AFP
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse de la FIDH et de L`AMDH
Bamako,le 21 novembre 2018 La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), en collaboration avec l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), a briefé la presse sur sur le projet conjoint dénommé «Mobilisation de la société civile pour répondre à la crise des droits humains au Mali». a la maison de la presse
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Une association malienne de défense des droits humains s'est "indignée" samedi de la remise en liberté, sous pression de ses collègues, d'un responsable de la police, écroué pour son rôle présumé dans la répression sanglante de la contestation de l'été 2020.

Chef des Forces spéciales antiterroristes, le commissaire divisionnaire Oumar Samaké était devenu vendredi la première personnalité placée en détention dans le cadre de l'enquête sur la répression en juillet 2020 du mouvement de contestation sous la présidence d'Ibrahim Boubacar Keïta, renversé depuis par les militaires. Mais M. Samaké n'a passé que quelques heures en détention à Bamako et a recouvré la liberté dans des conditions peu claires, après qu'un certain nombre de policiers furieux ont marché sur sa prison. L'Association malienne des droits de l'Homme (AMDH) se dit "profondément indignée de la libération au forcing" de M. Samaké et "condamne avec véhémence" cette "atteinte grave à la démocratie et à l'Etat de droit". Elle se dit "scandalisée" que "des forces de l'ordre, qui doivent faire respecter la loi" aient agi "illégalement pour obtenir la libération d'une personne incarcérée suite à une décision de justice" et "fustige cette obstruction au travail de la Justice par des agents chargés de l'application de la loi". "L'AMDH craint que cette situation sape des efforts en cours en matière de lutte contre l'impunité". Le 10 juillet 2020, après des semaines de mobilisation contre le président Keïta, une manifestation avait dégénéré en plusieurs jours de troubles à Bamako. L'opposition avait fait état de 23 morts, et l'ONU de 14 manifestants, dont deux enfants, tués pendant la répression. Les journalistes de l'AFP avaient vu des hommes encagoulés vêtus de noir, arme automatique à la main à l'arrière de pick-ups dans les rues de Bamako, sans marque distinctive. Ils avaient été communément identifiés comme des membres des forces antiterroristes. Leur emploi à des tâches de maintien de l'ordre avait suscité l'indignation. Un surveillant de prison, Yacouba Touré, a indiqué vendredi à l'AFP que des policiers étaient "venus en grand nombre bien armés" à la maison d'arrêt centrale de Bamako. "Nous n'avons pas fait la résistance, ils sont partis avec Ousmane Samaké sans incident". Un responsable du ministère de la Justice a déclaré sous le couvert de l'anonymat à l'AFP que, "par souci de paix", les autorités avaient décidé de le faire libérer, sans que les policiers n'entrent dans la prison. La Synergie des sections syndicales des Surveillants de prison du Mali a évoqué "des événements désastreux" et a appelé les autorités à "prendre leurs responsabilités pour éviter une situation regrettable". Les évènements de vendredi rappellent combien ces investigations sont sensibles et combien la situation demeure volatile au Mali, pris dans la tourmente sécuritaire et politique depuis 2012. Les enquêtes soulèvent la question de la mise en cause éventuelle de plus hautes personnalités, civiles ou non, dans une période de profonde incertitude, après deux coups d'Etat en un an et alors que les militaires au pouvoir ont jusqu'alors prêché publiquement la réconciliation.

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