Pour l’accès à la fonction publique, la nouvelle décision prise par le département en charge du domaine suscite « l’indignation » de certaines personnes. Sur la base d’un communiqué, les membres de l’Amicale des anciens élèves fonctionnaires de l’École nationale d’Administration du Mali (AEFENAM) manifestent leur opposition.
Avec la nouvelle décision, prise pour « l’intégration » de certains contractuels à la fonction publique malienne, les membres de l’amicale ne cachent pas leur indignation. Dans un communiqué mis à notre disposition, l’Amicale des anciens élèves fonctionnaire de l’École nationale d’administration du Mali (AEFENAM) déplorent la « violation des textes » par le département en charge de la Fonction publique. En clair, ils restent convaincus que ladite décision viole les textes en vigueur pour l’intégration des fonctionnaires à la fonction publique malienne. Dans un communiqué signé par Adama Konaté, non moins président de l’Amicale, les membres annoncent avoir « appris, par voie de communiqué, l’organisation par le ministère en charge de la fonction publique, d’un test d’aptitude pour l’intégration des contractuels de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dans cinq (5) des neuf (9) corps. Il s’agit, d’après eux, des corps dont le recrutement relève de la compétence exclusive de l’École nationale d’Administration (ENA) ».Manifestant alors son opposition à cette décision, l’Amicale a tenu à exprimer « sa vive préoccupation », par rapport à l’organisation d’un tel recrutement, malgré l’existence des textes. Se rapportant aux dires de l’amicale, le département a pris cette nouvelle décision, alors que les textes juridiques en vigueur encadrent tous les processus de reculement des fonctionnaires d’Etat en République du Mali. Suite à la création de l’ENA par la loi N°06-046 du 5 septembre 2006, il avait été décidé, à leurs dires, que les fonctionnaires relevant des neuf(9) corps de la catégorie A sont désormais et exclusivement recrutés par l’ENA. Cela, indiquent-ils, par dérogation à la compétence générale dont dispose le centre national des concours de la fonction publique.
Les neuf corps dont il est question sont : le corps des Administrateurs civils, celui des conseillers des affaires étrangères, le corps des Administrateurs du travail et la sécurité, celui des inspecteurs des services économiques, le corps des inspecteurs de douanes, celui des inspecteurs des finances, le corps des inspecteurs des impôts, et le corps des inspecteurs du trésor et planificateurs. « L’amicale fait observer que le décret N°09-515/P-RM du 24 septembre 2009, fixant les modalités d’intégration de contractuels de l’administration dans les fonctions publiques d’Etat et des collectivités territoriales, et son arrêté d’application N°2010-097/MTFPRE-SG du 25 janvier 2010 ont été pris en application du statut général des fonctionnaires. Lequel statut a aménagé des dispositions dérogatoires en ce qui concerne l’accès des gens aux neuf(9) corps par la voie de l’ENA ».A cet effet, toute intégration dans les corps ci-dessus mentionnés en dehors des concours directs et professionnels de l’ENA constitue, pour eux, « une violation et ne saurait avoir pour base légale un procès-verbal de conciliation ». « Face à cette violation manifeste », indique-t-on dans ce communiqué, l’amicale dit avoir saisi le ministère en charge de la fonction publique, le 24 août dernier, pour attirer son attention et lui demander de suspendre le processus d’intégration émanant de sa nouvelle décision. En plus de n’avoir pas eu de réponse formelle à sa correspondance, l’amicale précise avoir appris avec gravité la publication des résultats du test en question. Cela, à travers un autre communiqué du département ministériel. Par ce fait, l’amicale estime que le département de tutelle a mis en cause un système de recrutement dont la pertinence et l’efficacité sont unanimement reconnues par des recrutements parallèles. Et ce, en violation de la réglementation en vigueur. Ils invitent les autorités de la transition à garantir l’égalité d’accès des citoyens à la fonction publique, et rappellent que l’ENA a été créée dans le cadre d’une réforme visant à renforcer la performance de l’administration, voire à consolider la légitimité de l’Etat. En tout cas, les membres de l’AEFENAM montrent leur indignation par rapport à cette nouvelle décision du ministère qui, visiblement, ne souhaite pas les entendre.