Le Parti pour la renaissance nationale n’a pas participé à la réunion de lundi pour marquer son désaccord ou pour en bloquer le processus décisionnel.
En d’autres termes, le Parena a pratiqué la politique de la chaise vide, qui selon l’écrivain Jean-Bernard Vuillème « est un art qui consiste à se rendre présent par l’absence, afin d’être mieux craint ou respecté ».Tiébilé Dramé, son leader, craint que les assisses de la refondation et la création de l’organe unique de gestion des élections ne remettent en cause, par le jeu de la décision majoritaire, la tenue des élections dans les délais impartis. En refusant toute participation à la rencontre de lundi 6 septembre, il a refusé ipso facto toute solution de compromis. D’autant plus qu’il n’a voulu siéger jusqu’à ce qu’il ait obtenu gain de cause : sa proposition d’organe transitoire de gestion des élections. D’où le procès d’intention fait aux autorités de la transition de « préparer un chaos électoral ».
L’attitude du Parena a exacerbé de ce fait les désaccords entre ses conceptions et celles du gouvernement qu’il n’a cessé de tacler depuis ces derniers mois. Tout le sucre est cassé sur le dos d’une transition qui excelle dans « le cavalier seul » et dans « l’inaction ». D’autres formations politiques vont-elles l’emboîter le pas en vue de provoquer l’échec des discussions en cours ?
Rupture manigancée ?
Tiébilé Dramé certainement très affecté, mais très maître de lui. Les réformes n’ont pas fait l’objet d’une discussion sérieuse. Et les choses peuvent s’arranger, au prix d’une nette inflexion des dirigeants.
La rupture a-t-elle été manigancée de longue date ? Le Parena a vécu avant l’idée de refondation et d’organe unique de gestion des élections et pourra vivre après sa mise en sommeil. Autrement dit, Dramé a saisi l’occasion d’un désaccord passager ou durable pour espérer remodeler la refondation et l’organe unique de gestion des élections à sa convenance.