L’hivernage en cours, avec les pluies abondantes qui ont causé beaucoup de ravages, a été le révélateur de l’état de défectuosité prononcée de l’état des routes et autres infrastructures attenantes, réalisées, ou justement non réalisées, et pas entretenues sous le régime de l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita. Ce qui soulève la question de la qualité de ces réalisations, donc du contrôle de conformité des travaux effectué pour réaliser ces infrastructures routières.
De toute évidence, le PDG de CIRA est à la peine et doit certainement maudire cet hivernage d’abondantes pluies. Apparemment, les nombreuses routes défectueuses sont sur le point de ruiner sa réputation de rigueur de contrôle des voies et routes réalisées sous le régime passé. Et pour cause, l’entreprise de Seydou Coulibaly avait la haute main sur les marchés du contrôle des grands travaux.
Toutes les défectuosités et surtout les nombreuses dégradations, constatées sur l’état des voies en si peu de temps, incitent à réfléchir sur le respect des normes contractuelles requises en la matière pour réaliser de telles infrastructures. Or, comme CIRA avait en général le contrôle de l’exécution rigoureuse et conforme de ces réalisations, les regards sont naturellement portés sur la qualité de ces contrôles.
Et de toute évidence, que cela ait été ou non l’œuvre de l’entreprise CIRA, les contrôles de ces travaux ont le défaut des réalisations qui font aujourd’hui, et certainement pour longtemps, le cauchemar des usagers : totalement désastreuses ! Le fait est que les dégradations des infrastructures routières sont survenues souvent moins d’une année après la réception des chantiers, en totale contradiction avec les obligations contractuelles inhérentes au cahier des charges pour des travaux publics de cette nature.
De nombreuses voix se sont fait entendre pour dénoncer la qualité des travaux, en pointant du doigt, pour les plus averties, la qualité donc du contrôle exercé tout au long des travaux et conditionnant la réception définitive des chantiers.
Et le satrape de CIRA a senti le vent du boulet, lui dont l’entreprise à qui était bien souvent attribué le contrôle de l’exécution de ces marchés publics avec leurs corollaires d’avenants interminables. On se souvient que sous le défunt régime, un des exercices favoris des sessions du conseil des ministres consistait parfois à dénombrer le nombre d’avenants et surtout le nombre d’avenants attribués à un seul marché public de travaux publics, tant la pratique était devenue la norme au point que le montant de ces rallonges pouvait constituer voire plus de la moitié du montant global initialement convenu à l’attribution de marchés.
Car les pluies abondantes et leurs conséquences en inondations et dégradations des routes ont sérieusement éclaboussé, voire terni durablement l’image immaculée que veut se donner Seydou Coulibaly, le Satrape des avenants du Mali, qui est pour l’heure candidat virtuel à la prochaine présidentielle, mais demeure non moins PDG de CIRA, l’entreprise à qui a été dévolu nombre de contrôle des travaux publics au Mali sous l’ère IBK.
CIRA fait des prouesses… ailleurs
Il n’y a donc pas de hasard si, récemment, une série de clips vidéo a été lancée sur les réseaux sociaux et dans certains groupes de partage. Probablement mise en ligne par les spins doctors de Seydou Coulibaly, le candidat de Benkan à la prochaine présidentielle ; la série est destinée à mettre en exergue l’excellence et la qualité des réalisations d’infrastructures routières ou de maisons de haut standing, portant la marque du PDG de Cira.
À cet effet, ont été mises à contribution les nombreuses ressources du numérique, comme les images de synthèse des résidences censées pouvoir être édifiées par le satrape de CIRA, communément désigné comme le ‘’Monsieur Avenant’’ des marchés publics du règne d’IBK.
Le défaut de la cuirasse est cependant que ces vidéos promotionnelles, notamment celles des routes impeccables et dignes des autobahnsallemands ou ces résidences style standing des parvenus et nouveaux riches de la Silicon Valley, montrent que ces infrastructures ont été réalisées… ailleurs qu’au Mali. Si bien qu’on se pose la question de savoir si Seydou Coulibaly et CIRA sont capables de telles prouesses dans d’autres pays, pourquoi n’ont-ils jamais réussi de telles performances au Mali ?
Le candidat de Benkan paraît rattrapé ces derniers par les nombreuses affaires auxquelles il semble mêlé d’une façon ou d’une autre, comme on l’apprend par de récentes informations. Déjà, le quotidien Le Combat, dans son édition N°3294 du vendredi 16 juillet 2021, s’interrogeait sur les collusions entre l’entreprise CIRA et l’Office malien de l’habitat au terme desquelles collusions, CIRA aurait bénéficié du marché de peinture des 30 logements sociaux pour la somme faramineuse de un (1) milliard Fcfa.
Par ailleurs, le PDG de CIRA est cité dans plusieurs autres affaires dont des participations dans la confection des documents d’état civil, dont l’acquisition est devenue un véritable parcours du combattant pour le citoyen lambda,tant là aussi, la qualité de la prestation de service public est devenue désastreuse.
De même, ceci pose de toute évidence la neutralité et les avantages du candidat par rapport à d’autres postulants lors de la compétition présidentielle à venir, à laquelle Seydou Coulibaly devrait être disqualifié si les informations s’avéraient. Mais ceci est une autre histoire.
Pour l’heure, l’objectif de cet exercice, consistant par des vidéos promotionnelles à vanter son expertise et la qualité de l’ingénieur, est manifestement destiné à nettoyer les séquelles désastreuses que les destructions des routes et infrastructures, consécutives aux pluies abondantes, ont infligées à l’image de celui qui est ouvertement candidat à la prochaine présidentielle.
Du moins de façon perfide, on s’interroge de savoir : ce qu’il en sera de l’état du pays en termes d’équipements collectifs et d’infrastructures, une fois que Seydou Coulibaly sera au pouvoir, à l’image de ce qu’il a été donné de voir en cet hivernage. De quoi frémir en effet !