Cet atelier a été organisé par le projet pour l’observation et le plaidoyer sur la gouvernance en Afrique (AfriMAP), en partenariat avec l’Unajom. Dans son mot de bienvenue, le président de l’Unajom, s’est réjoui de la présence du nouveau ministre de la Communication qui, malgré son agenda chargé a tenu à honorer de sa présence l’ouverture de ces travaux. Pour Ibrahima Famakan Coulibaly, cette présence est une entrée triomphale et à grand pas du nouveau ministre dans le monde des médias. Il a enfin formulé des vœux de bonheur et de réussite totale dans l’accomplissement de ses tâches qui sont certes difficiles, mais pas insurmontables.
Prenant la parole le représentant d’Afrimap, Jeggan Grey-Johnson, responsable de la Communication et le plaidoyer expliquera que l’étude intitulée : Organes audiovisuels publics en Afrique : le cas du Mali est la cumulation d’une série d’études effectuées dans onze pays d’Afrique, avec pour objectif d’analyser l’ancrage des organes audiovisuels dans ces pays dans le but de contribuer au processus de réformes politiques et juridiques, à la consolidation de la démocratie en Afrique. Ainsi un rapport de 96 pages, a été officiellement remis au ministre de la communication. Ce rapport d’analyse fait des recommandations clés sur les lois sur les médias et le fonctionnement du radiodiffuseur public: ORTM. Il est divisé en 9 sections: les lois sur les médias, le paysage de la radiodiffusion; la migration vers le numérique, la législation de la radiodiffusion et la réglementation, le financement de l’ORTM, la programmation, la perception de l’ORTM; la diffusion des réformes.
M. Jeggan expliquera que le rapport indique que la nouvelle législation devrait déterminer clairement la structure des organes de gouvernance qui régissent et qui aideront à protéger le diffuseur de toute ingérence politique. » Actuellement, l’ORTM est sous l’influence directe et le contrôle du gouvernement, avec des représentants largement issus des différents ministères. Cette situation est aggravée par l’ambiguïté des questions de régulation de l’industrie de la radiodiffusion, les lois actuelles ne déterminent pas comment le régulateur national doit être constitué ainsi que le mode de nomination de ses membres.
Le Mali compte environ 270 stations de radio et deux chaînes de télévision. La situation actuelle pourrait changer l’histoire impressionnante de la diversité des médias maliens en chaos si le passage au numérique prévu dans 24 mois est raté, un changement radical pour lequel le pays n’est pas préparé » a-t-il précisé. Avant d’ajouter que la communication est très faible par rapport au changement de programmes, les faibles ressources allouées pour financer ce processus font partie des points que le gouvernement devrait étudier en priorité pour qu’il puisse réussir à consolider les acquis. » Cette transformation permettra au nouveau gouvernement de montrer sa volonté de mettre en place des réformes significatives et réaffirmer que le pays est à nouveau sur la bonne voie pour la promotion du pluralisme, puisque l’ORTM peut servir de forum facilitant le débat démocratique » a-t-il déclaré.
Prenant la parole, le ministre a salué l’initiative, et a particulièrement remercié le doyen Baba Djourté journaliste de formation, auteur principal du rapport.Il a ensuite rappelé que chaque jour, les médias, notamment la radio et la télévision, apportent fortement la preuve qu’ils restent des instruments et des acteurs de premier plan dans l’ancrage des vertus démocratiques dans nos différents pays.