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Mali : Deux membres du gouvernement détenteurs de vrais-faux diplômes
Publié le lundi 25 juin 2012   |  L'Indépendant




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Selon des sources concordantes, au moins deux membres du gouvernement de transition seraient détenteurs de vrais-faux diplômes. Si ces informations sont avérées, il appartiendra au Premier ministre, chef du gouvernement, de dégager les ministres coupables de faux et usage de faux et de les traduire devant la justice. Car, ce n’est pas seulement le menu fretin de la fonction publique qui doit faire les frais de la chasse aux faux diplômes. La traque devra s’étendre également au sommet de l’Etat qui a aussi besoin d’un grand coup de balai.

Au moment où la chasse aux faux diplômes fait rage au sein de la fonction publique, des informations plus ou moins confirmées indiquent qu’au moins deux des 24 membres du gouvernement de Dr Cheick Modibo Diarra seraient détenteurs de vrais-faux diplômes.

Sont indexés, comme n’ayant pas obtenu un certain nombre de diplômes de base, deux titulaires de portefeuilles importants du gouvernement de transition. Les ministres concernés ont tous poursuivi des études supérieures à l’extérieur d’où sont revenus avec eux le précieux sésame leur permettant aujourd’hui de siéger au sein du gouvernement.

Ce qui est en cause dans cette affaire de vrais-faux diplômes, c’est la non-obtention du diplôme de base devant conduire aux études supérieures. Face à cette tonne de suspicions qui pèse désormais sur la tête des membres du gouvernement, il est de nécessité absolue que le Premier ministre fasse toute la lumière sur cette affaire. A commencer d’abord par la publication du curriculum vitae complet, depuis le diplôme d’études fondamentales (DEF) en passant par le baccalauréat (BAC). Ensuite, que le gouvernement saisisse la Cour suprême, par exemple, pour statuer sur la validité de l’ensemble des diplômes obtenus par les membres du gouvernement. Cela permettra, à coup sûr, de débusquer au moins les deux membres du gouvernement soupçonnés d’abord brûlé des étapes.

En plus du fait que ceux-ci seront débarqués du gouvernement, ils feront également face à la justice. Comme cela vient d’être promis aux agents ayant produit de faux diplômes pour intégrer la fonction publique.

C’est dire que la transparence doit commencer d’abord au sommet avant de s’appliquer à la base, c’est-à-dire aux petits fonctionnaires. Le ministre est à féliciter pour cette œuvre de salubrité de la fonction publique. Toutefois, le public attend ardemment qu’il commence d’abord par balayer devant sa propre porte, c’est-à-dire par nettoyer les services de recrutement des contractuels et ceux chargés de l’organisation des concours de la fonction publique.

Au département de la fonction publique gangrénée par la corruption, tout le monde sait qu’il faut défalquer 5 millions F CFA pour passer au concours de recrutement des magistrats, par exemple. C’est connu, beaucoup de hauts cadres exerçant à divers niveaux de responsabilité n’ont pas un diplôme authentique. Soit c’est un faux diplôme de DEF qui a été produit pour passer le BAC, soit un faux BAC pour entrer à l’Université ou dans une grande école. Au niveau même de l’Education, l’année dernière, le DEF et le BAC étaient « vendues » respectivement à 100 000F et 300 000F CFA.

Au niveau de nos universités, c’est presque le bordel…Et cela au nez et à la barbe de nos ministres qui ne peuvent pas dire qu’ils ne savent pas. Vivement donc des enquêtes à tous les niveaux. Pas seulement au seul niveau des petits agents de l’administration comme on vient de le constater sur les arrêtés de 148 fonctionnaires rétrogradés que le ministre de la fonction publique a rendus publics le 13 juin 2012.

Messieurs les ministres, balayez d’abord devant votre maison d’où sont produits, vendus et distribués tous les faux diplômes et où sont également « vendu » les places pour intégrer la fonction publique. Quant aux ministres détenteurs de vrais-faux diplômes, dont nous taisons volontairement les noms pour le moment, l’opinion espère que des enquêtes seront diligentées afin de les blanchir ou, le cas échéant, de les noircir et de les conduire devant dame justice.

Mamadou FOFANA

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